Il n’y a pas de violence fondatrice. Le mal vient toujours de plus loin.
« La conquête arabe de l’Algérie »
Tandis que, dans l’Algérie occidentale, se reconstituaient de grandes confédérations berbères, les Arabes venus d’Égypte pénétrèrent, dès 647, dans le Maghreb. En 683 la grande armée de Sidi ‘Oqba en entreprit la conquête. Byzantins et Berbères, souvent alliés, résistèrent de leur mieux. L’histoire a conservé le nom de deux chefs : Kosayla qui reprit même aux Arabes la citadelle de Kairouan et la Kahina qui défendit l’Aurès. Vainqueurs, les Arabes réussirent à installer leur autorité sur l’ensemble du pays et se constituèrent en caste aristocratique dominante. Ils détournèrent l’ardeur belliqueuse des Berbères en les entraînant à la conquête de l’Espagne.
Une vigoureuse campagne de propagande religieuse provoqua l’adhésion des populations à l’islam, mais les conversions ne furent pas toujours sincères : un texte d’Ibn Khaldoun n’affirme-t-il pas que les Berbères apostasièrent douze fois ? Même convertis, ils étaient traités par leurs vainqueurs comme des infidèles : à partir du VIIIe siècle ils furent assujettis aux mêmes impôts que ceux-ci. Les Berbères s’opposèrent à cette domination étrangère, et recoururent notamment à la protestation religieuse.