• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de lo passejaire

sur La grammaire, un savoir « véritablement subversif » ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

lo passejaire (---.---.117.187) 29 juin 2006 08:44

Bonjour et merci pour votre article. Hélas, vos connaissances sur les langues dites régionales sont erronées. « expression de cultures désormais perdues pour le grand public » : c’est un préjugé. La dernière enquête IFOP en Auvergne donne les résultats suivants : La langue régionale est bien vivante ! 61% de la population déclarent comprendre plus ou moins bien leur langue régionale dont 22% facilement ou parfaitement. 42% déclarent savoir la parler plus ou moins bien dont 12% facilement. 29% déclarent la lire plus ou moins bien dont 10% assez facilement. 17% déclarent l’écrire plus ou moins bien don 4% facilement. Il sera certainement important pour les habitants de la région eux-mêmes de connaître ces chiffres. La langue régionale, qu’elle soit bourbonnaise ou occitane, représente une forte réalité de la région Auvergne. Autre exemple, le festival l’Estivada, consacré à la création occitane, a vu défiler en 2005, 40 000 personnes en Midi-Pyrénées.

Par ailleurs, les aspects élaborés de la culture, la littérature en particulier, ne peuvent pas avoir été perdus par le grand public : ils n’ont pas été trouvés ! l’école ne les ayant jamais diffusés.

« Précieuse activité de revalorisation des civilisations régionales mais qui, de facto, favorise une certaine relativisation du français langue nationale. » N’y aurait-il pas là confusion entre une désacralisation salutaire du français et une efficacité dans l’apprentissage et l’usage de la langue nationale. A titre d’information, les évaluations de l’Education Nationale pratiquées en fin d’école primaire, révèlent que les élèves des cursus bilingues français-langue régionale ont des résultats supérieurs en français (et mathématiques) à ceux de leurs camarades du cursus monolingue, toutes catégories sociales comparables. Les élèves bilingues ont pourtant un moindre temps d’exposition au français scolaire, ce que vous semblez appeler « une certaine relativisation ». Il est possible que les comparaisons implicites et explicites entre deux langues soient aussi une façon de devenir performant ... en grammaire !

Tout cela pour dire que les préjugés concernant les langues régionales en France reste lourds et empêchent de prendre en compte sérieusement le formidable potentiel qu’elles représentent,y compris dans l’Education, et ceci au détriment de l’ensemble des populations concernées.

Un salut cordial, Didier Agar


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès