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Accueil du site > Tribune Libre > La grammaire, un savoir « véritablement subversif » ?

La grammaire, un savoir « véritablement subversif » ?

L’enseignement du français langue maternelle (FLM) a depuis toujours intéressé et suscité de larges débats dans le domaine enseignant, scientifique et universitaire. Aujourd’hui plus que jamais, car il est traversé par une crise de fond touchant particulièrement l’enseignement de la grammaire. Trop de manuels en circulation qui se rapportent à une pluralité de méthodes où la grammaire occupe une toute petite place. Tout cela a abouti à une confusion « hallucinante » quant aux modes de présentation d’un phénomène grammatical. Ce qui a contaminé surtout les enseignants tiraillés entre deux tendances divergentes, l’expérimentation en classe de toutes sortes de stratégies sans rechercher la confrontation des points de vue la plus large possible et l’attachement aux démarches personnelles parce qu’on ne croit pas trop à l’innovation.

Et pourtant, que l’on en tienne pour la modernité ou pour la tradition, le résultat est que l’enseignement du français à l’école est en crise. Une crise qui ne date pas d’hier mais qui, sous le poids de modifications techniques, sociales et culturelles qui ont marqué la France au cours de ces vingt dernières années, y compris le phénomène des travailleurs immigrés pour la plupart francophones, s’est énormément aggravée entre les années 2000 et 2006.

Pas même la mise en oeuvre des programmes du primaire, rénovés en 2002 (les nouveaux programmes) n’a abouti à la moindre significative mutation. Bien plus, il est à noter qu’à l école primaire, à côté d’un enseignement officiel effectué par les enseignants, on pratique un enseignement parallèle, mené par les parents insatisfaits de certaines méthodes ultramodernes.

La Réforme, en fait, impose une autre approche de la langue 2 où les termes de grammaire et d orthographe disparaissent pour faire place à une seule expression : observation réfléchie de la langue française. Les enseignants sont invités à abandonner un apprentissage systématique des règles grammaticales et d’orthographe (réduction de l’apprentissage de la grammaire à une heure et demie par semaine) pour se concentrer sur la lecture et l’écriture, permettant un travail de formalisation plus riche de sens.

A côté du français standard, trouvent droit de cité aussi dans les programmes les langues régionales, expression de cultures désormais perdues pour le grand public mais qui reviennent, récupérées grâce à un lent mais efficace travail de réanimation. Précieuse activité de revalorisation des civilisations régionales mais qui, de facto, favorise une certaine relativisation du français langue nationale.

Les programmes du collège introduisent ensuite des pratiques pédagogiques transversales aux disciplines, et l’étude de la grammaire de texte. Une impasse qui jette les collégiens dans une sorte d’égarement, d’autant plus que de nouvelles théories linguistiques entrent de plain-pied dans l’enseignement des langues.

Il en ressort que  : -les apprentissages sont tronqués en absence de toute rigueur 
- l’analyse logique disparaît des démarches didactiques 
- beaucoup de jeunes ont du mal à répérer les champs lexicaux, ne connaissant pas les notions de cohérence et de cohésion textuelles 
- dans une situation énonciative ils sont incapables à suivre la progression d’un fait ciblé, ignorant entre autres les connecteurs temporels. En un mot, l’échec scolaire devient un phénomène endémique, supporté par les résultats de l’enquête PISA (2003) peu satisfaisants et par le Rapport de la Commission Thélot sur l’avenir de l’École, qui confirme une baisse généralisée du niveau des acquis scolaires fondamentaux, et un évident déficit en termes d’organisation du système-école.

De la circulaire n°2004-168 à la Loi Fillon .

La circulaire n°2004-168 du 20.09.2004 adoptée par l’ancien ministre de l’EN, M. François Fillon, est la première mesure en ordre chronologique qui ait insisté sur la nécessité, à l’école primaire, de maîtriser la langue française.Pour que tous les élèves, à la fin de la scolarité obligatoire (16 ans), soient en mesure de posséder des compétences lexicales, syntaxiques et d’organisation des textes, il est convaincu qu’il faut remettre au goût du jour tous les exercices qui demandent un effort personnel : la lecture, la dictée, la récitation et la rédaction. Il est nécessaire qu’on consacre plus de temps à l’étude de la langue et de son fonctionnement (grammaire, orthographe, vocabulaire). « La structuration progressive des apprentissages passe aussi par la recherche de mots que l’on fera regrouper autour d’un thème. L’étude des familles de mots est également à développer », écrit-il dans ladite circulaire du 20.09.2004. L’apprentissage de la langue doit pouvoir servir aux élèves pour l’acquisition « d’une culture et d’une pratique des textes suffisantes pour aborder un enseignement de littérature au collège » (Ibid.).

La récupération des exercices considérés abêtissants et démodés par la pédagogie moderne est le premier pas vers l’élaboration d’une « grande » réforme de l’École qui ait comme objectifs l’amélioration des pédagogies, une meilleure qualité de formation, et la réussite pour tous.

La Commission Thélot chargée de suggérer des propositions et des orientations qui semblent prioritaires pour l’avenir de l’École, après plus d’un an de débats et s’appuyant sur l’audition de plus d’une centaine d’experts, d’associations (notamment syndicales), de personnalités du monde enseignant et universitaire, transmet le 12 octobre 2004 au responsable de l’EN un rapport complet sur l’état de santé de l’École française qui, en ce qui concerne la langue, peut se résumer comme suit : a) l’écart entre la langue parlée et la langue écrite s’élargit énormément  b) il y a plus de tolérance orthographique c) l’enseignement de la grammaire est de plus en plus rare.

Acceptant les recommandations du Haut Conseil de l’Éducation, le nouveau ministre de l’EN présente le projet du socle commun de connaissances et de compétences. Le texte du ministre M.Gilles de Robien met au premier rang des sept piliers constitutifs du socle même la maîtrise de la langue française, plus particulièrement l’acquisition de la capacité de lecture, l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, et l’enrichissement du vocabulaire. Cela constitue pour le Ministre un « impératif » à respecter absolument. « Aucun tabou, aucun préjugé ne doit tenir contre cet impératif ! », a-t-il affirmé dans son premier discours. L’exigence de sauvegarde de la langue française et son maniement correct et approprié restent quand même une priorité . La France sent le devoir de préserver sa langue et sa littérature, à l’égard de la communauté européenne et francophone.

Conclusion : sur la base de cette reconstruction à grands traits mais chronologiquement exacte de l’état de santé de la langue française, il nous paraît que l’acquisition d’une culture grammaticale est absolument fondamentale pour la compréhension de la complexité du monde. Il faut dire également, pour éviter de faciles équivoques, que l’enseignement de la grammaire n’est pas un objectif en soi, mais que la connaissance des aspects formels de la langue peut donner à l’élève la certitude de pouvoir aborder toutes les typologies de textes, de savoir démonter l’écriture, reconstruire sens et nuances, reproduire d’autres textes. Cette approche/démarche est certes sécurisante pour l’élève, car les sens se modifient en relation avec le cotexte et le contexte, et posent de nombreux problèmes d’interprétation. Le rôle de l’enseignant est de montrer aux enfants qu’il existe une grammaire qui aide le langage à produire du sens, et que le sens est étroitement lié aux contextes et registres. Nous croyons aussi que l’activité de l’enfant doit être orientée par l’enseignant, notamment dans le primaire, quand l’activité éducative est plus délicate et pourtant plus difficile. Il ne s’agit pas, bien entendu, de sous-estimer une foule d’intérêts matériels que les jeunes manifestent avec fierté, accompagnés et soutenus par les familles, mais de rendre l’apprentissage continu et l’application plus sérieuse et contrôlée. Dans cette perspective, nous croyons qu’il est possible de penser qu’on peut améliorer l’école et revaloriser sa fonction en tant que lieu d’instruction émancipateur. Il ne s’agit pas bien entendu de favoriser la « course aux diplômes », mais de construire un système-école plus accueillant sur une pédagogie plus efficace qui sache améliorer le rendement, y compris en termes d’égalité sociale. Il faut donc que la nouvelle loi d’orientation soit insérée dans un grand effort de changement qui voie l’école capable d’investir plus et mieux dans l’éducation, en termes de moyen financiers et de formation des enseignants pour tendre à un niveau culturel plus élevé de ses jeunes. Pas plus « une dérive utilitariste de l’École » (4) , mais une politique éducative (5) plus responsable, plus solidaire et plus cohérente.

Prof. Raphaël FRANGIONE


Notes : 1. La crise du français (G. Lanson, 1909 ; C. Bally, 1930 et passim) ; Défense de la langue française (A. Dauzat, 1913) ; Le français langue morte (A. Thérive, 1923) ; Le péril de la langue française (C. Vincent, 1925) ; Le massacre de la langue française (A. Moufflet, 1930) ; Au secours de la langue française (A. Moufflet, 1948) ; La clinique du langage (A. Thérive, 1956) ; Parlez-vous franglais ? (Étiemble, 1964) ; Le jargon des sciences (Étiemble, 1966) ; Les linguicides (O. Grandjouan, 1971) ; Hé ! La France, ton français fout le camp (J. Thévenot, 1976) ; Quand le français perd son latin (J. Le Cornec, 1981) ; Les avatars du français (Tanguy Kenech’du, 1984) ; A. Chervel (1984). 2. Contre « les horreurs méthodologiques »(Collectif des parents pour Sauver l’école : www.sauv- net.fr ) des nouveaux programmes, se lance un groupe aguerri d’enseignants-instituteurs et auteurs. Ils vont à contre-courant et remarquent dans leurs écrits les dangers de la réforme 2002 réclamant un retour aux méthodes traditionnelles d’enseignement du français. Marc le Bris, Et vos enfants ne sauront plus lire.. ni compter, Ed.Stock,2004 ; Fanny Capel, Qui a eu cette idée folle un jour de casser l’école ?, Ed.Ramsay, 2004 ; Isabelle Weis ; J.-P. Brighelli, La fabrique du crétin et A bonne école, 2006 ; Laurent Lafforgue. 3. On recommande le livre de G. Chapelle et D. Meuret, Améliorer l’école, PUF éditions, Paris, 2006. C’est un texte qui ne propose aucune solution miraculeuse pour l’école mais qui en analyse les difficultés et fait le point sur les solutions testées. 4. Marie Duru-Bellat,Cafépédagogique du 26.04.2006. Allant à contre-courant, la sociologue Marie Duru-Bellat a parlé dans son récent ouvrage, L’inflation scolaire, les désillusions de la méritocratie, Ed. du Seuil, 2006, d’ « inflation scolaire » mettant en cause l’acquisition de diplômes, d’après elle, peu qualifiés professionnellement et donc dévalorisés. 5. Dans un communiqué commun du 20 juin 2006, les principales fédérations de l’éducation appellent déjà à une mobilisation « d’ampleur », la première dès la rentrée 2006, contre « une politique à courte vue, rétrograde dans ses choix et dangereuses pour l’avenir ».


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40 réactions à cet article    


  • Marsupilami (---.---.50.56) 27 juin 2006 12:37

    Ouaf !

    La gramèr, C koa sa ? G ri1 conpri à l’artic.

    Houba houba !


    • Le sondagophobe (---.---.126.57) 27 juin 2006 16:50

      L’ortograf SMS est une ortographe non officielle mais avec ses standards, en attendant d’avoir peut-être sa norme.

      La force de l’ortograf SMS est de revenir aux sources de notre écriture :
      - le génie des écritures alphabétiques est de faire abstraction du sens et de ne reproduire que le son,
      - bien qu’issue des écritures d’origines picturales (une image = une signification), l’écriture alphabétique parfaite est une écriture phonétique. Je vous laisse chercher quelles langues européennes s’écrivent presque phonétiquement.


    • Alice (---.---.179.108) 27 juin 2006 14:03

      Une bonne chose à introduire ce serait la notation des enseignants et faire dépendre leurs augmentations et leur avancement de leurs résultats.

      Ceic se fait aux USA et aussi en France dans les organismes de formation privés destinées aux adultes et aux entreprises ; dans ces dernières cela peut aller jusqu’au non-renouvellement du contrat d’un professeur qui est mauvais.

      En France, bien entendu, le « corps » enseignant ne veut pas en entendre parler : être jugés par leurs « clients » que sont les élèves et parents d’élèves, quelle horreur !


      • milou (---.---.62.202) 27 juin 2006 15:01

        Il me semble que vous êtes hors sujet.Ce n’est pas l’enseignant qui est en cause ici mais l’enseignement de la grammaire à l’école,plus précisément le contenu des programmes de grammaire.Aujourd’hui,on ne demande plus aux élèves d’apprendre les règles de grammaire.On leur fait faire des exercices d’application avec des phrases à trous,c’est-à-dire des pointillés au milieu de la phrase.L’élève doit trouver le bon terme dans une liste fournie avec l’exercice.Les conjugaisons sont aussi apprises ainsi.Je ne suis pas du tout enseignant,simplement j’ai un fils de 17 ans qui a suivi cette formation en grammaire,à l’école primaire.


      • Marsupilami (---.---.50.56) 27 juin 2006 15:15

        Ouaf !

        @ Alice

        Dans le temps, Alice vivait au pays des merveilles. Maintenant c’est une ultralibérale qui considère que les élèves sont des « clients ». Et les corrections que font les profs, tu veux qu’ils les amènent à leurs clients dans des caddies, horrible harpie ?

        Houa houba grrr...


      • Sam (---.---.192.67) 27 juin 2006 18:00

        Faut peut-être se renseigner avant de balancer n’importe quelle anerie à la mode décideur ultra-libéral.

        Les enseignants sont notés et ces notes influent sur leur avancement comme sur leur salaire, donc.


      • Hikaru (---.---.194.249) 27 juin 2006 19:13

        C’est vraiment idiot.

        L’article suggère (avec raison à mon sens) qu’on rétablisse les exercices rébarbatifs du genre bled, et vous proposez que les élèves-clients notent les profs-fournisseurs ?

        Vous savez lesquels se retrouvent les moins bien notés dans ce genre de système à l’américaine donc forcément bien ? Naturellement, ceux qui donnent à leurs élèves des exercices difficiles et austères.


      • aurelien (---.---.49.214) 27 juin 2006 14:55

        Monsieur,

        Je pense que le système formel que constitue la grammaire représente une difficulté à l’exigence de l’apprentissage dans de bonnes conditions de la langue française.

        L’apprentissage cumulatif de règles à appliquer et auxquelles les enfants doivent se conformer et qu’ils intègrent de manière plus ou moins réussie n’est peut-être pas le meilleur moyen d’apprentissage d’une langue, ou alors est-il peut-être top mécanique et réducteur.

        Car, qu’est-ce qui est important pour un enfant lors de son apprentissage de la langue, et quelles sont les étapes de cet apprentissage ?

        L’enfant doit effectuer un double travail : celui d’associer des mots à des images, et celui d’associer des images à des objets.

        Ainsi se constitue peu à peu un vocabulaire et un lexique dynamique en relation avec son environnement ;

        Le travail de l’apprentissage de la langue française à l’école doit permettre un retour réflexif de l’enfant sur son propre langage, ce qui nécessite la capacité d’objectivation du discours, objectivation caractérisée par l’apprentissage de la langue écrite. Cette objectivation est une étape importante et difficile pour un enfant, et cette étape n’est pas vécue de la même manière chez tous les enfants.

        Identifier les structures de la phrase, d’accord ! Mais là où peut-être le bas blesse, c’est quand le processus d’observation réfléchie de la langue se double d’un processus d’apprentissage conceptuel supplémentaire d’ordre mémoriel que constitue le vocabulaire grammatique lui-même ! Cette biobjectivation de la langue semble paradoxale, car la grammaire elle-même n’est pas un langage mais un procédé de description comportant différentes règles et lois, qui ne portent pas en elles-mêmes leur justification. La nature descriptive de la grammaire réduit donc la naturalité de la langue à un ensemble de concepts figés et interchangeables qui ne favorisent pas la créativité langagière, mais qui plutôt la limite, ainsi que, peut-être,un développement harmonieux du langage.


        • Valadira (---.---.141.33) 27 juin 2006 16:33

          @aurelien

          « L’enfant doit effectuer un double travail : celui d’associer des mots à des images, et celui d’associer des images à des objets. »

          Archi-faux, les mots représentent des SONS.

          « La nature descriptive de la grammaire réduit donc la naturalité de la langue à un ensemble de concepts figés et interchangeables qui ne favorisent pas la créativité langagière, »

          Archi-faux ; les enfants ne doivent pas inventer une nouvelle langue mais apprendre LEUR LANGUE, celle de leurs parents ; le français est aujourd’hui fixé du point de vue syntaxique et grammatical et et heureusement.


        • Le sondagophobe (---.---.126.57) 27 juin 2006 16:57

          « Le travail de l’apprentissage de la langue française à l’école doit permettre un retour réflexif de l’enfant sur son propre langage, ce qui nécessite la capacité d’objectivation du discours, objectivation caractérisée par l’apprentissage de la langue écrite. »

          - ne pas enseigner la grammaire à un enfant, c’est comme donner le permis à un conducteur sans lui apprendre le code de la route. Bonjour les accidents !

          - demander à un enfant « une objectivaton réflexive etc », c’est lui demander de réinventer la roue. Et pour les maths, idem ? On va demander à chaque enfant de réinventer tous les théorèmes ?


        • gem (---.---.117.250) 27 juin 2006 18:28

          Ne perdez pas votre temps à répondre à Aurélien, vous ne le ferez pas démordre de ses bétises.


        • gem (---.---.117.250) 27 juin 2006 18:32

          un peu long, votre article, et un peu pédagolique. mais, bon, ça reste OK.


        • aurelien 27 juin 2006 19:58

          @ Valadira

          - Par images, j’entends images sonores, visuelles... sensorielles, autant que symboliques, externes ou internes.

          - La langue n’est pas une entité figée, morte, que l’on apprend mécaniquement une fois pour toute. La langue est un mouvement, une dynamique intrinsèque à l’homme, qui s’exprime à travers de conventions symboliques héritées par l’éducation et l’environnement. A la naissance, le cerveau du bébé a la plasticité suffisante pour apprendre n’importe quelle langue, et c’est son environnement qui en décide.

          @ Le sondagophobe

          Je n’ai jamais dit qu’il fallait bannir la grammaire ! Loin de là ! Par contre, il faut la réformer et l’incorporer à de nouvelles techniques d’apprentissage de la langue, qui ne bloquent pas l’élan naturel d’apprentissage de l’enfant. Les programmes scolaires dès le plus jeune âge dissocient la langue comme une matière à part incorporée à tout un vaste panel d’enseignement. La langue française et son apprentissage participe de toutes les matières et de l’ensemble de l’éducation en général. C’est pourquoi un bon apprentissage de la langue va de pair avec une harmonisation des facultés cognitives de l’enfant dans l’ensemble des domaines éducationnels. Pour cela, un système d’éducation basée sur des programmes de type uniquement cumulatifs et mémoriels sont génrateurs de problèmes chez les enfants les plus vulnérables (dyslexies, retard d’apprentissage...etc). Introduire des activités de type relationnelles, manuelles ou artistiques et non uniquement de type magistrales, repérer les goûts et favoriser chez les enfants le développement de leurs propres intérêts participent d’une nouvelle éducation, à inventer.

          Cordialement


        • aurelien 27 juin 2006 20:37

          PS : j’ai été éduqué au Bled intensif smiley

          Que serais-je devenu sans le Bled ? Vaste question smiley

          Alors Bled intensif ou Bled extensif ?


        • Forest Ent Forest Ent 28 juin 2006 23:46

          « la grammaire elle-même n’est pas un langage mais un procédé de description comportant différentes règles et lois, qui ne portent pas en elles-mêmes leur justification. La nature descriptive de la grammaire réduit donc la naturalité de la langue à un ensemble de concepts figés et interchangeables qui ne favorisent pas la créativité langagière, mais qui plutôt la limite, ainsi que, peut-être,un développement harmonieux du langage. »

          Si j’ai bien compris, tout langage étant une convention, son apprentissage limite les possibilités d’en créer et apprendre de nouveaux ? On attend alors son plein potentiel en n’apprenant rien. Ca me rassure.


        • (---.---.33.83) 27 juin 2006 15:29

          J’applaudis des deux mains à votre article.

          Mêmz si je fais « mon beurre » à corriger l’orthographe, la grammaire et la typographie déficiente sur nombre de publications d’entreprises, je constate que le nombre d’horreurs augmente de manière exponentielle.

          Je ne suis absolument pas d’accord avec le fait de dire que la grammaire est uniquement descriptive - elle ne l’est que lorsqu’on cherche à analyser un texte déjà écrit. Dans l’usage de l’expression, écrite ou orale, elle est le ciment qui lie les mots de façon cohérente. Sans ce ciment, on obtient quelque chose de friable, c’est à dire un signifiant flou et souvent incompréhensible dès lors qu’il est perçu en-dehors d’un petit cercle de personnes utilisant le même type de langage.

          On constate d’ailleurs que dans ces sous-groupes se forme une nouvelle sorte de grammaire interne et autonome, pratiquée par un petit nombre - réduisant la pleine communication à une « tribu ». Pourquoi pas si c’est un choix. Mais pour communiquer plus largement avec les autres il faut aussi posséder les codes globaux de cette plus large communauté.

          Et pour cela il est nécessaire d’« apprendre par cœur » des règles, qu’on le veuille ou non. Ce n’est pas une punition, c’est la seule manière de parvenir à un résultat suffisamment rapide pour être exploitable. Comme pour les tables de multiplication, lorsqu’on écrit la règle doit pouvoir être récitable mentalement sur le champ, on ne peut pas procéder à une observation réfléchie inversée sur des exemples connus dans le cours d’une phrase - ou alors le processus d’écriture devient extrêmement long et fastidieux, ce qui est certainement l’inverse du but recherché.

          Pour avoir observé un certain nombre de jeunes à l’orthographe catastrophique, c’est là que le problème se situe principalement : ils sont capables d’écrire sans faute s’ils le font très lentement et qu’on les oblige à relire. Le temps supplémentaire leur est nécessaire pour opérer une réflexion approfondie sur des exemples similaires connus. Lorsqu’ils écrivent à vitesse normale, il y a trois fautes d’accord par ligne.


          • (---.---.33.83) 27 juin 2006 15:30

            ...et plus moyen de corriger le « mêmz » ici... arrgh !


          • Marsupilami (---.---.50.56) 27 juin 2006 15:39

            Ouaf !

            Je suis d’accord avec ton opinion sur un plan général. En ce moment ma compagne, qui est prof de français et corrige les copies du bac, est littéralement catastrophée par leur niveau orthographique et grammatical. Et ça empire d’année en année.

            Ceci dit, petite anecdote marrante qui contredit (un peu, à la marge) tes propos : tout au long de ma scolarité, j’ai toujours été un excellent élève en français, avec d’excellentes notes en orthographe... et systématiquement des zéros pointés en grammaire théorique... alors que je ne faisais jamais de fautes de grammaire.

            Le cerveau humain fonctionne vraiment étrangement...

            Houba houba !


          • (---.---.33.83) 27 juin 2006 15:55

            Ça n’est pas contradictoire, en fait je suis exactement dans le même cas que toi - systématiquement 20/20 en orthographe et 5 ou 6 sur 20 (ou pire) en grammaire entre le CE1 et la 3ème. Ne faisant « naturellement » aucune faute je ne voyais pas l’intérêt d’apprendre les règles.

            Mais il n’y a qu’un très petit nombre de personnes dans ce cas, qui possèdent « l’orthographe naturelle » et l’enseignement ne peut pas être basé là-dessus. C’est une sorte de don qui est difficile à expliquer, peut-être lié au fait de savoir lire très tôt - cause ou conséquence, je ne sais pas - pour ma part je lisais le journal à 3 ans et demi et à l’entrée au CP (que j’ai finalement sauté) j’avais déjà lu tout Balzac.

            Et finalement j’ai appris toutes les règles sur le tard, depuis que je fais ce travail il faut bien que je justifie auprès des clients pourquoi je change tel ou tel mot smiley


          • faxtronic (---.---.127.73) 27 juin 2006 16:52

            Et ben moins c’est l’inverse ! J’étais fort en grammaire théorique et passable en français appliqué. Je suis un matheux.


          • (---.---.33.83) 27 juin 2006 18:33

            Et moi j’ai eu 2 sur 20 en maths au bac ... (un bac C quand même, à l’époque c’était quasi obligatoire...) heureusement qu’il y avait les matières littéraires pour rattraper smiley

            Mais quelque soient les dons de chacun en particulier, il faudrait que les méthodes d’enseignement permettent à la majorité des enfants de progresser, pas de se poser des tas de questions qui ne leur serviront à rien ultérieurement. Non pas qu’il soit inutile de savoir se poser des questions et trouver les réponses soi-même, loin de là - mais il ne faut pas non plus faire que ça dans le cadre scolaire.


          • Marsupilami (---.---.220.220) 27 juin 2006 19:41

            Ouaf !

            Tout celà est très intéressant. Comment notre cerveau fonctionne-t-il, à la limite ?. Mystère. Je reviens sur le cas de ma compagne qui est prof de français et qui était excellente en grammaire, en latin et en maths (alors que j’étais nul dans ces domaines). A chaque fois qu’un problème de grammaire se pose à elle et qu’elle doute, elle me demande la réponse, et je lui réponds sans aucune hésitation et sans jamais me tromper. Par contre, dès qu’il s’agit d’une définition de grammaire, je lui demande et je ne comprends à peu près rien (faut dire que je ne fais aucun effort). N’empêche que je suis un as en grammaire sans rien biter de ses lois.

            Autre exemple déroutant : j’étais un nul en maths en tant que scolaire. Puis je me suis intéressé à l’astronomie, et là, miracle, les maths se sont mises à m’intéresser prodigieusement...

            Bon, voilà voilà. Le cerveau humain fonctionne vraiment d’une manière incroyable...

            Merci pour ce témoignage.

            Houba houba !


          • faxtronic (---.---.127.73) 28 juin 2006 09:38

            Et moi, sans rire, les seuls que l’on me retirait en math en Terminale C c’était.... pour les fautes de français.


          • Marie Pierre (---.---.40.3) 29 juin 2006 00:23

            Marsu,

            Je dirais que pour les maths, c« est compréhensible dans la mesure où l »astronomie t« a révélé une application des lois. Apprendre bêtement les mathématiques n »a souvent aucun sens. Mon fils aîné avait un prof qui faisait faire à ses élèves des expériences sur les voiles de bateau, la poussée du vent etc..magique, les gamins ne faisaient qu« appliquer une règle, ils en comprenaient le but. Pour la grammaire, c »est simplement la compréhension des sens qui te donnent les lois.

            Un livre très intéressant « L’âge du capitaine" de Stella Baruk. Un autre : »L’Ecole ou la guerre civile" de Philippe Meirieu

            Et juste là, j« ai un clavier qui merdoie, la touche apostrophe est un raccourci vers la recherche Mozilla. Donc j »utilise les «  ».


          • Marie Pierre (---.---.40.3) 29 juin 2006 00:35

            A IPxxx

            D’accord avec vous. Vous dîtes « tribu », d’autres disent « babelisation ». Ce qui éloigne (exclut ?) les non initiés.

            Le langage « louchebem » n’était qu’une façon, pour les bouchers, de tromper la clientèle.

            Le langage SMS, horreur, repris par la pub (ben voyons !) oblige le lecteur à déchiffrer à haute voix pour comprendre le sens du message (enfin, là, je suis dans mon jour de bonté !!!)

            Le code est bien un ciment. Que d’autres codes existent, pourquoi pas, à condition que l’interlocuteur sache dans quel registre il se place, et qu’il adopte le code adequat. Et là, il y a certainement du boulot !


          • docdory (---.---.180.68) 27 juin 2006 16:11

            Bravo pour votre article . Actuellement 90% des enfants qu’on envoie en orthophonie pour dyslexie sont en fait des faux dyslexiques qui sont victimes de méthodes globales et semi-globales de lecture , inventées par des « pédagogues » qui devraient plutôt recevoir des leçons qu’en donner .

            Je suis effaré par l’indigence des cours de grammaire qui ont été donnés à mon fils , qui vient d’avoir 10 ans et rentre en 6ème en septembre . A la fin du CM2 , il ne sait pas faire la différence entre un attribut du sujet et un complément d’objet direct , n’a jamais entendu parler du subjonctif , du futur antérieur ou du plus - que - parfait , quant aux règles de concordance des temps n’en parlons même pas . Il a fallu que je me batte quotidiennement pendant plusieurs années pour qu’il abandonne le tic langagier consternant qui consiste à remplacer le superlatif par un comparatif (c’est trop bien au lieu de c’est très bien ! ) Et pourtant c’est un des meilleurs de sa classe ( inter caecos rex luscus ....)

            Cette dégradation de l’apprentissage du français me rappelle l’invention de la novlangue dans le roman de Georges Orwell « 1984 » . En privant les enfants de la richesse de la langue , on les prédestine à une vie de consommateurs abrutis et non de citoyens responsables , futurs adultes au langage atrophié , incapables d’exprimer leurs pensées ou de critiquer le torrent des conneries télévisuelles , publicitaires , politiciennes ou autre .

            Non l’enseignement du français ne peut pas être « ludique » , il nécéssite du travail , du temps , une discipline , le rétablissement d’une notation sérieuse ( dans mon enfance , c’était cinq fautes = zéro ! ) . Contrairements aux dogmes des pédagogues , c’est le savoir qui doit être à la base de l’école et non l’enfant . Pour les enfants c’est comme pour les adultes : moins on en fait , mieux on croit se porter !

            Dernière suggestion : le rétablissement du ministère de l’Instruction Publique en remplacement du ministère de l’Education Nationale . J’envoie mes enfants à l’école pour qu’ils soient instruits , c’est mon rôle de père qu’ils soient éduqués , et ce rôle , je ne le délègue à personne !!!


            • Valadira (---.---.234.153) 27 juin 2006 16:37

              En 2005 nous avons eu quand même une bonne nouvelle : l’abandon officiel de cette méthode globale qui a sacrifié une génération entière.


            • Le sondagophobe (---.---.126.57) 27 juin 2006 17:03

              Je suis tout à fait d’accord avec l’article et avec ce commentaire.


            • zen (---.---.216.13) 27 juin 2006 20:49

              Oui, Doctory, j’ai constaté combien , par ex. la non maîtrise du conditionnel (confondu souvent avec le futur) rend inapte au raisonnement hypothétique, si nécessaire dans le raisonnement...


            • docdory (---.---.180.68) 27 juin 2006 17:05

              Réponse à Aurélien , post de 14h45

              Vous êtes très fort pour faire des textes dans la phraséologie pédagogique de l’éducation nationale (langage qui a été baptisé « pedagol » par le penseur Philippe Meyer ) . Néanmoins je suis amusé de vous voir écrire « là où le bas blesse » (sic) . Vous auriez du écrire « là ou le bât blesse » . Il s’agit du bât avec lequel on bâte un âne et non point de l’accessoire dont usent les femmes dans un but de séduction .....


              • aurelien 27 juin 2006 20:00

                D’après vous, qu’est-ce que ça veut dire, Docteur ? smiley


              • Le psy de 9h59 (---.---.126.57) 28 juin 2006 10:00

                Ca veut dire que son subconscient lui suggère qu’à trop vouloir faire l’ange il fait l’âne, et que dès qu’il rencontre un terme asinien, il le bannit inconsciemment quitte à adopter un symbole féminin, symbole du travesti.

                Or travestir sa pensée c’est se travestir. Et si nous disséquons son discours, nous trouvons des termes propres aux énarques.

                Or qui dit énarque dit ENA, qui est l’anagramme de ANE. CQFD.

                PS : il faut que je me limite dans la lecture des commentaires, je viens de disjoncter !


              • aurelien (---.---.182.172) 28 juin 2006 10:51

                "par gem (IP:xxx.x55.117.250) à 18H28

                Ne perdez pas votre temps à répondre à Aurélien, vous ne le ferez pas démordre de ses bétises."

                D’où la transformation de « bêtises » en « bétises » ! Tenative d’en finir une fois pour toute avec la bestialité ?

                Je dis : gem, chapeau ! Quel bel acte d’humanisme !


              • plo (---.---.66.77) 27 juin 2006 17:22

                je suis un piétre écrivain et je le regrette, car je fais souvent des fautes à l’ecrit, mais pas à l’oral. Bref , je trouve fondamental que les enfants apprennent un Français correct, car nous avons la chance, nous autre Francais, d’avoir l’une des langues les plus subtile et des plus nuancée du monde occidental. Cela a pour concesequence d’offrir un moyen de strucuration et de mise en forme de la réfléxion aux francophones. Ne plus enseigner correctement le Français aux enfant, et une mesure meutrière pour notre langue, pour notre culture et pour la pensée humaine en général. Nous avons la chance d’avoir en héritage le latin et le grec, qui ont offert à l’humanité, les fondements de la civilisation occidentale. Les criminels qui massacre notre belle langue, devront etre jugé le plus sevérement possible lorsque l’heure du jugement arrivera ...


                • Palam (---.---.91.56) 27 juin 2006 18:28

                  Il y a quelques siècles des bigots s’élevaient contre l’enseignement de la grammaire, tant française que latine, considérée comme subversive car donnant accès à des textes considérés comme dangeureux par l’Eglise.

                  Rien d’étonnant donc à ce qu’aujourd’hui nos bigots de gauche fassent tout pour rendre les gens illettrés : il est plus facile de gouverner des incultes que des gens instruits et maîtrisant leur langue.


                  • Hikaru (---.---.194.249) 27 juin 2006 19:17

                    Ah ouais, c’est encore un coup des communistes qui veulent fluorer l’eau et détruire nos précieux fluides corporels.

                    Pour info, la méthode globale est plutôt efficace avec l’anglais et pas avec le français. Ca doit forcément être des sales gauchistes qui l’ont importée en France, c’est bien connu, c’est toujours eux qui font des raisonnements du genre « c’est américain donc c’est bien ».


                  • jer (---.---.98.38) 28 juin 2006 08:35

                    Toute méthode d’enseignement a, au moins, deux problèmes : 1°) pour bien passer elle doit être bien comprise et dominée par celui qui l’emploie ; 2°) il faut aussi que cette méthode soit acceptée par ceux qui la reçoive, les élèves...et les parents.

                    Je ne peux pas parler de la méthode globale que je n’ai jamais vu appliquer mais de la méthode semi-globale dans laquelle on commence par des phrases assez complexes venant des élèves pour passer assez vite, après un demi-trimestre, au répérage des mots, puis des syllabes etc... Quand des parents, dès le mois de septembre vont acheter un livre pour enseigner la méthode dite syllabique, j’estime qu’ils font plusieurs graves erreurs : 1°) tout d’abord ils mettent dans l’esprit de leur enfant le doute sur la valeur de l’enseignant, doute que l’enfant saura utiliser plus tard :« Je n’y peux rien, mon instit était nul ». 2°) une journée n’étant pas extensible, l’enfant doit se coltiner simultanément l’apprentissage de deux méthodes différentes... avec des enseignants différents dont les uns, les parents, travaillent en cachette de l’autre, l’instit. De cela il ne peut résulter que des conflits entre l’instit et l’élève, conflits qui sont toujours préjudiciables : pour que l’apprentissage se passe bien il faut une ambiance sereine.

                    Pour le reste, je ne suis pas sûr que la méthode syllabique donnera de meilleurs résultats. La dyslexie est une maladie pas très bien connue et dans bien des cas est un faux alibi pour bien des gens qui ont du mal à lire.

                    En tout cas, la méthode syllabique ne fera pas rentrer la lecture et l’orthographe d’un coup de baguette magique dans les petites têtes des chérubins. Il faut faire des efforts et la vie que mène les enfants actuellement, l’exemple donné par leurs parents, ne les incitent pas à en faire.

                    Personne ne semble s’être demandé pourquoi la méthode syllabique avait été abandonnée. Si elle avait donné, ne serait-ce que 80% de résultats parfaits, on n’aurait pas chercher à la remplacer.

                    Ceci dit, le choix d’une même méthode pour l’ensemble du territoire français aura au moins l’avantage d’être moins perturbant en cas de déménagement en cours d’année scolaire.

                    Pour la grammaire, il me semble que ce mot regroupe deux « matières » différentes à l’école :
                    - la connaissance de la nature des mots, nécessaire à leur accord ;
                    - la reconnaissance des différents groupes dans une phrase et de leur articulation, nécessaire pour comprendre puis construire un texte.

                    Bien sûr les enseignants « artistes » vous diront que cela est possible et qu’on peut faire de la grammaire, de l’orthographe etc... en faisant des disciplines « d’éveil » comme on disait dans le temps. Question : pourquoi ces « artistes » ne restent-ils pas dans les classes au lieu de postuler pour des postes hiérarchiques supérieurs. Le problème est que la plupart des enseignants ne sont que des « artisans ». Pour ceux-là, faire acquérir ces deux « matières » aux élèves demande du temps. Or l’horaire hebdomadaire de français a été diminué et certains parents se gênent de moins en moins pour diminuer la durée de l’année scolaire en allongeant les week-end et les vacances. Ce qui diminue encore dans la tête des élèves l’importance de l’école et des enseignants.


                    • aurelien (---.---.182.172) 28 juin 2006 10:10

                      C’est pourquoi le suivi des formateurs, éducateurs, enseignants est indispensable et à promouvoir : suivi par auto-formation, notamment qui permet l’avantage de développer ses propres intérêts en rapport à la pédagogie et l’éducation.

                      *Il faut bien comprendre que l’éducation est FONDAMENTALE et qu’il est nécessaire de réformer l’éducation en rapport avec une réforme de nos sociétés de contre-libertés.

                      *Il faut bien voir que proposer aux enfants des outils, des moyens et du temps d’ « éveil » n’est pas synonyme de retard de l’enseignement en regard d’un programme bien ficelé depuis la maternelle jusqu’à l’université. Il est extrêmement important de prendre en compte le caractère relationnel de l’enseignant-enfant dès le plus jeune âge, et d’éveiller les instituteurs à cette prise de conscience de ce qu’est véritablement l’éducation : le développement de l’être humain entier.

                      Concernant l’éducation, je conseille à tous ceux qui sont passionnés par cette question la lecture des « Lettres aux écoles » du penseur-éducateur Jiddu Krishnamurti, dont la thématique est disponible sur la page du groupe de recherche universitaire C.R.I.S.E de l’université Paris VIII (Centre de Recherche sur l’Imaginaire Social et l’Education)


                    • lo passejaire (---.---.117.187) 29 juin 2006 08:44

                      Bonjour et merci pour votre article. Hélas, vos connaissances sur les langues dites régionales sont erronées. « expression de cultures désormais perdues pour le grand public » : c’est un préjugé. La dernière enquête IFOP en Auvergne donne les résultats suivants : La langue régionale est bien vivante ! 61% de la population déclarent comprendre plus ou moins bien leur langue régionale dont 22% facilement ou parfaitement. 42% déclarent savoir la parler plus ou moins bien dont 12% facilement. 29% déclarent la lire plus ou moins bien dont 10% assez facilement. 17% déclarent l’écrire plus ou moins bien don 4% facilement. Il sera certainement important pour les habitants de la région eux-mêmes de connaître ces chiffres. La langue régionale, qu’elle soit bourbonnaise ou occitane, représente une forte réalité de la région Auvergne. Autre exemple, le festival l’Estivada, consacré à la création occitane, a vu défiler en 2005, 40 000 personnes en Midi-Pyrénées.

                      Par ailleurs, les aspects élaborés de la culture, la littérature en particulier, ne peuvent pas avoir été perdus par le grand public : ils n’ont pas été trouvés ! l’école ne les ayant jamais diffusés.

                      « Précieuse activité de revalorisation des civilisations régionales mais qui, de facto, favorise une certaine relativisation du français langue nationale. » N’y aurait-il pas là confusion entre une désacralisation salutaire du français et une efficacité dans l’apprentissage et l’usage de la langue nationale. A titre d’information, les évaluations de l’Education Nationale pratiquées en fin d’école primaire, révèlent que les élèves des cursus bilingues français-langue régionale ont des résultats supérieurs en français (et mathématiques) à ceux de leurs camarades du cursus monolingue, toutes catégories sociales comparables. Les élèves bilingues ont pourtant un moindre temps d’exposition au français scolaire, ce que vous semblez appeler « une certaine relativisation ». Il est possible que les comparaisons implicites et explicites entre deux langues soient aussi une façon de devenir performant ... en grammaire !

                      Tout cela pour dire que les préjugés concernant les langues régionales en France reste lourds et empêchent de prendre en compte sérieusement le formidable potentiel qu’elles représentent,y compris dans l’Education, et ceci au détriment de l’ensemble des populations concernées.

                      Un salut cordial, Didier Agar


                      • Marie Pierre (---.---.40.254) 29 juin 2006 09:02

                        Bonjour,

                        A votre bibliographie, et en phase avec le sujet, j’aimerais ajouter les délicieux livres d’Erik Orsenna, « Les Chevaliers du subjonctif » ou la grammaire, outil de résistance.

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