« il n’y a qu’une nation russe (ou russo-ukrainienne) »
Voilà une belle révision historique, forgée de toutes pièces par trois siècles de Romanov et un siècle de communistes.
En réalité, la « Roudina » (Ruthénie, ou « Rus’ » comme les historiens actuels préfèrent dire, cf. Histoire de l’Europe du Centre-Est, par Henryk Samsonowicz et alii) est bien le creuset de deux nations : la Roudina Blanche (Belarus, ou, faute de mieux, Biélorussie) et la Ruthénie Rouge (l’Ukraine). Ces deux nations ont été absorbées par la Lituanie puis la Pologne avant de l’être par la Russie.
Cette dernière, pour mieux justifier son annexion, en particulier à l’époque de la grande Catherine (justification largement relayée par Voltaire, avant que celui-ci se rende compte qu’il avait été dupé de bout en bout), avait fait jouer la consonnance entre Russie et Ruthénie pour fausser l’histoire et monter de toutes pièces cette légende de « toutes les Russies » . . . Pure invention.
L’histoire étant écrite par les vainqueurs, il était facile d’écrire cela aux XIX° et XX° siècle, comme il est facile d’écrire le contraire maintenant.
Je ne le nie pas.
Mais ne faussons pas la réalité historique d’un vol d’identité sous prétexte que ce sont les Américains qui ont redonné cette identité aux Ukrainiens et qui veulent la redonner aux « Biélorusses ».
Les Ukrainiens ont une identité nationale (une langue, des particularismes religieux, etc.) qui en font un peuple qui n’est pas russe.