Ni Alexandre Dumas, ni son pére ne furent jamais des esclaves.
Je rappelle d’ailleurs que l’esclavage était interdit en France métropolitaine.
Il n’était autorisé que dans les Iles , ce qui suffira à notre honte.
Concernant Haiti cette honte fut « expiée » par le génocide commis par l’Etat Haitien (que dirigeait alors Dessalines)contre la totalité de la population blanche, lors de l’Indépendance.
Concernant les relations du pére de Dumas avec Napoléon, Alexandre en a longuement parlé dans , entre autres, « le Chevalier de St Hermine ».
Il faut se souvenir que le Général pressenti à l’origine pour mater l’insurrection de Vendémiaire fut ...Dumas pére. Celui-ci se trouvant inopinément trop loin (à Villers Cotterêt) pour réaliser l’« affaire », il fut remplacé « au pied levé » par Bonaparte.
Quand on sait que Vendémiaire fut à l’origine de la fortune de Napoléon, il est loisible d’imaginer la haine partagée entre celui-ci et le pére de Dumas.
Dire que Napoléon était raciste est trés à la mode.
Mais il est facile de constater que Napoléon n’épargnait personne et n’avait qu’un respect trés modéré de la vie humaine.
Celà est évident concernant ses propres soldats (les batailles d’Eylau et de Wagram, entres autres , l’illustrent parfaitement).
C’est évident concernant toutes les populations des pays conquis : Italie, Allemagne...qui furent souvent traitées comme du bétail.
C’est encore plus évident pour l’Espagne dont l’horreur fut à l’image de celle de la guerre Haitienne.
Les Espagnols étaient blancs pourtant : celà devrait interpeller nos experts en « racisme napoléonien »...
Si Napoléon était raciste, c’était envers la race humaine en son entier , tout simplement...
Pour en revenir à Alexandre Dumas je trouve particuliérement stupide et , quelque part profondément raciste, ce rappel constant depuis une dizaine d’années à la couleur de sa peau.
Si on pouvait qualifier Dumas de 2 mots , ceux-ci seraient : « Humain » , et « Français ».
Cet homme qui mangeait la vie à pleines dents, ce coureur de jupons, ce raconteur d’histoires, ce fauché perpétuel et notoire menant une vie de grand-seigneur, cet homme était le frére de Hugo, de Vigny, de Musset...
Il a aussi , avec Michelet et Nodier, « inventé » une France . Celle qui fut la nôtre jusqu’à il y a une vingtaine d’années. Cette France c’était celle du « Batard de Mauléon », de la « Dame de Montsoreau », celle des guerres de Religion, de la Royauté et de la Révolution ; c’était aussi celle d’une certaine image du Français : entre Planchet et d’Artagnan, entre Ange Pitou et le Vicomte de Charny, ente Gorenflot et Bussy d’Amboise...
Notre France rêvée...
Oui, définir Dumas comme « noir » , c’est aussi crétin, aussi violent, aussi raciste, que de définir Hugo comme « blanc ».
Dumas c’était un homme ,un Français -ce concept aujourd’hui dépassé et vaguement honteux .
Mais c’est bien ce qui qualifie le mieux Dumas. Et c’est ce qui fait honneur à la France d’avoir eu de tels personnages pour la porter...
L’amitié des « 3 Mousquetaires », c’est une part de la France avec la compassion chaleureuse des « Misérables » de Hugo, avec la locomotive folle fonçant vers la « Débacle » de Zola, avec la miévrerie sensuelle de Louise Labbé, ...