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Commentaire de Reinette

sur Peut-on encore critiquer le capitalisme ?


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Reinette (---.---.103.93) 6 avril 2007 17:35

Pour survivre, le capital industriel dut adapter la loi d’airain de son accumulation : la crise américaine de 1929 consacra le capital financier bien autant que le capitalisme d’État bureaucratique.

- Vers 1950, instruits de l’inéluctabilité proclamée du cauchemar à venir, lettristes puis situationnistes reconnaissent enfin concrètement la nocivité du travail. Il est dommage d’avoir dû attendre des années pour disposer en français du Manifeste contre le travail (Éditions Leo Scheer, 2002) alors que la critique allemande de Krisis était déjà accessible sur plusieurs continents.

Krisis, groupe qui publie la revue éponyme en langue allemande, s’attaque en effet à la société du travail mise en place par le capitalisme pour en démontrer la totale monstruosité : absurde, irrationnelle, malade d’elle-même, et répandant de tous côtés des pandémies de pestes nouvelles, émotionnelles et physiques, elle est le pôle négatif de l’aliénation. Puisque, si l’on suit Hegel, l’histoire, la vie dans sa contradiction, représente bien le pôle positif du temps, de l’aliénation obligée, se déclinant avec l’âge afin d’amorcer le dépassement nécessaire, l’absorption, l’évaporation, la fertilisation (j’en passe, et d’aussi bonnes) de nos malheureuses conditions.

Mais le Manifeste s’attache à une critique en profondeur de la « valeur » travail à travers l’idéologie qui accompagne le CAPITAL dans sa marche triomphale vers l’ASSERVISSEMENT généralisé, ce que Krisis constate aisément dans le fonctionnement de la démocratie totalitaire contemporaine.

(Un livre qui commence par cette constatation : « Un cadavre domine la société, le cadavre du travail » et se termine sur cette injonction : « Prolétaires de tous les pays, finissons-en ! », un tel livre est évidemment à mettre entre toutes les mains.)

- L’insomniaque a traduit et publié : John et Jenny Dennis, Un peu de l’âme des mineurs du Yorkshire.

Il s’agit de poignants témoignages et de comptes-rendus remarquables de la grande grève des mineurs qui s’est déroulée en 1984-85 en Grande-Bretagne et qu’Adolfa Thatcher - poliment, les mineurs l’appelaient Dracula - gagna par les moyens brutaux qui l’ont caractérisée.

(Cette guerre sociale hante encore aujourd’hui les Britanniques, et de fait elle illustre affreusement comment les dernières communautés ouvrières ont été détruites précisément là où elles avaient survécu à un siècle de vicissitudes, des communautés fondées sur une solidarité qu’il fallait anéantir à jamais. L’écrasement qu’ils ont subi n’est que la déclaration de guerre tous azimuts que le capitalisme new look déclare au nom de sa « globalisation », vite retraduite en « mondialisation » - ça fait plus démocratiquement citoyen, ben voyons ! - dont les dissidents sont reconvertis illico en « terroristes » au service de « l’axe du mal » !)


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