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Commentaire de Jean-Luc Grellier

sur Reporters sans frontière : un bilan 2005 inquiétant


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Jean-Luc Grellier Jean-Luc Grellier 5 janvier 2006 08:41

Je partage votre point de vue sur les dangers de la modernité lorsque celle-ci n’est pas parfaitement intégré à notre société et qu’on ne la maitrise pas.

Qu’est-ce qui manque à notre société pour pouvoir avancer dans le cadre de la modernisation tout en avançant aussi socialement ?

Bien souvent, une vision en amont ainsi que de la formation permettent de garantir aux ouvriers d’hier des métiers de demain.

Le grand mal en France comme partout en Europe, c’est que nous avons vécu à la fin du siècle précédent une période de croisement entre une génération qui avait un métier à vie dans la même entreprise et une nouvelle génération prête à la mobilité géographique mais aussi dans le travail. Aujourd’hui il ne faut plus hésiter à faire une formation qui peut nous permettre d’évoluer même si cela nous demande de changer de métier...

Alors oui il y a eu des drames humains et sociaux.

Par contre, dire qu’aujourd’hui on forme des robots des décervelés, des aliénés : c’est avoir une vision des choses très étriquée.

Le parallèle des jeunes d’aujourd’hui est très facile à faire avec ceux de 68 !

Vous vous souvenez, ceux qui devaient tout révolutionner, tout changer... qu’ont-ils fait ? Que font-ils aujourd’hui ? Une bonne partie de ceux qui étaient les grands meneurs de l’époque les grands défenseurs des opprimés, ce sont ceux qui aujourd’hui sont à la tête des entreprises et du pouvoir et qui mènent la France depuis plus de 20 ans on ne sait où !

En remontant un peu plus loin on peut parler de l’arrivée de la Télévision... avant on (pas moi mais mes grands parents) passait la veillé au coin de la cheminée avec les voisins, amis, famille et on discutait etc. L’arrivée de la télévision a en partie stoppé cela et stoppé aussi la tradition et la transmission orale... de même la mécanisation etc.

Bref tout cela pour vous dire que toute évolution de notre société a eu ses effets pervers. Aujourd’hui les technologies vont tellement vite que la fracture qui se créée entre nouvelle et ancienne génération est immense et qu’une totale incompréhension reigne entre différentes générations... Il fut une époque où l’on travaillait à 16 ans, on se mariait à 18 ou 20 et à 20 ans on était un adulte. Aujourd’hui on commence parfois à travailler à 30, on ne se marie plus forcément etc. La société n’est plus la même : pourquoi demander aux gens d’être les mêmes ?

Regarder la société d’aujourd’hui avec des yeux d’hier n’a pas de sens, sinon, que penser de ce que nos grand parents on fait durant le siècle précédent : deux guerres mondiales, des conflits partout à travers le monde etc. comment regarder cela avec des yeux d’aujourd’hui ?

Quand à passer de la modernité de notre société à la violence en passant par les jeux vidéos et internet : là il faut arrêter l’amalgame un peu facile. Après tout internet étant partout, intégrant à peu près tout, on peut lui mettre tout sur le dos et l’arrêter demain... et alors ?

Cela arrêtera t-il les conflits ? Cela améliorera t-il la vie des gens dans les cités ? Cela donnera t-il du travail à ceux qui n’en n’ont pas ?

Encore une fois internet et la société de l’information dans laquelle nous sommes ne sont que des catalyseurs... des technologies qui permettent de faire circuler l’information plus vite, plus loin... qui permettent aussi à des chirurgiens d’opérer à distance, à des populations d’états totalitaires de pouvoir essayer de communiquer, de parler d’égal à égal sans disctinction de classe sociale ou de couleur de peau, de savoir instantanément ce qui se passe à l’autre bout du monde, etc.

C’est une forme de conscience collective qui nous amène à considérer que nous vivons tous ensemble sur une planète et non plus seulement dans un cercle familial au milieu d’un village ou dans un quartier. Ces technologies changent le monde, il appartient à chacun de mettre sa pierre sur l’édifice...


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