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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Reporters sans frontière : un bilan 2005 inquiétant

Reporters sans frontière : un bilan 2005 inquiétant

Nous vivons dans une société certes évoluée, industrialisée, civilisée, mais aussi de plus en plus inégalitaire, extrémiste, individualiste, corporatiste, etc. La boîte de Pandore aurait-elle été ouverte ? L’évolution a t-elle comme finalité la destruction, puis une renaissance ?

Ce sont les quelques questions qui me viennent à l’esprit après avoir lu le rapport annuel de RSF (Reporters sans frontières) pour l’année 2005, qui vient de sortir. Le bilan est loin d’être satisfaisant, il est même alarmant.

Pour faire court (le rapport complet est bien plus éloquent et détaillé), voici quelques chiffres.

En 2005, il y a eu :

  • 63 journalistes tués
  • 5 collaborateurs tués
  • 126 journalistes emprisonnés
  • 3 collaborateurs emprisonnés
  • 70 cyberdissidents emprisonnés

Internet, qui paraît être aux yeux de tous un espace de liberté, n’est pas épargné, au contraire, c’est même un révélateur de l’oppression que certains gouvernements ou dictateurs font peser sur leur peuple.

D’ailleurs, selon toujours RSF, récemment, en Iran, le combat entre laïcs et islamistes s’est déplacé dans le cyberespace. Quelque 150 blogeurs ont lancé un jihad en ligne contre les blogs ne respectant pas les préceptes du Coran… Quels que soient les outils, ce n’est pas la technologie qui changera les hommes…


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5 réactions à cet article    


  • Yaarg (---.---.31.178) 4 janvier 2006 21:30

    Non, la technologie ne change pas l’homme...

    Internet est présenté par ses chantre comme un fantastique moyen de « communication »... Quelle blague ! Quelle illusion !... L’homme n’a jamais autant souffert du manque de communication avec ses semblables, restant cloîtré chez lui, des heures, des jours à pianoter sur le clavier de son ordinateur.

    Oui, certes, il « communique », mais avec qui ? Il cherche ses alter ego, il cherche à entrer dans une communauté formée de gens semblables à lui.

    Loin de réunir les hommes et de favoriser une communauté planétaire, Internet favorise ce que vous dénoncez : l’égoïsme, l’individualisme, l’égocentrisme.

    Qu’est-ce que la blog-mania (qui se répand comme une épidémie sur la toile) sinon une nouvelle forme d’autopromotion narcissique ? Chacun publie son blog, chacun met en ligne sa « page perso » : je veux qu’on me voit, je veux un bout de gloire, je me fais mon petit cinéma où je joue la vedette...

    Et pour quel résultat ?

    Ceux qui se ressemblent s’assemblent, et chacune des cyber-communautés qui se constitue ignore totalement jusqu’à l’existence des autres.

    Chacun ne cherche que ce qui l’intéresse et ainsi, Internet est devenu un moyen de renforcer un peu plus l’égoïsme « roi du monde »...

    heureux ceux qui n’ont pas internet, ni le téléphone, ni l’électricité, ils peuvent encore communiquer réellement, d’humain à humain, de bouche à oreille...


    • Jean-Luc Grellier Jean-Luc Grellier 5 janvier 2006 08:10

      Eh bien je vois qu’il y a encore du travail : internet est aussi l’occasion d’une formidable ouverture sur le monde, d’un partage culturel inédit, une ressource d’informations inépuisable etc. inutile de m’épuiser sur les exemples au vu de vos arguments...

      Internet n’est ni le sain Graal ni le vase de pandore, il faut arrêter ! C’est un outil qui révèle un peu plus la nature humaine c’est tout ! Alors si l’humain en question est narcissique, internet lui permettra d’aller jusqu’à saturation de ce côté là... mais si l’humain est tout simplement quelqu’un d’ouvert, il pourra prendre contact avec des milliers de gens avec lesquels il n’aurait jamais pu converser autrefois. Il pourra alors échangner, partager etc. tout comme il peut le faire avec son voisin dans la rue, sauf que la rue ici c’est la planète entière...

      Etc. On ne peut pas accuser un outil d’être le catalyseur des maux d’une planète... il n’y a qu’à observer le monde d’il y a 30 ans (avant internet) était-il meilleur ????

      Cela fait bien longtemps que l’individualisme touche notre monde, cela fait bien longtemps aussi que des personnes se font agresser dans le métro sans que personne ne réagisse, cela fait bien longtemps que des gens marchent sur les sans abris sur les trottoirs sans l’ombre d’un regard ou d’une parole, alors dire qu’internet est un mal me fait bien rire !

      Le blog est aussi une formidable occasion d’échanger sur des sujets qui nous passionne, de pouvoir partager des points de vues avec des gens d’autres pays, d’autres cultures...

      Je ne vais pas aller plus loin, il y tant à dire... le principe étant que tout outil qui existe peut être utilisé par chacun de la façon dont il le souhaite : avec une pelle on peut construire des maisons, mais on peut aussi tuer des hommes alors cessons de voir en internet le grand « méchant loup » et faisons une critique objective de ce média... d’ailleurs comment auriez-vous exprimé ce point de vue sans internet ? Et comment aurai-je écrit ce billet ? Auriez-vous été informé du bilan de RSF ?

      Avec ce type de raisonnement pardonnez moi de vous dire que l’on peut facilement en revenir à l’époque où nos ancêtres vivaient dans des grottes.... encore que les silex représentaient alors certainement une avancée technologique dangereuse puisque permettant de faire des armes et de tuer... même si cela permettait aussi de manger ou faire du feu....


    • jef88 (---.---.88.11) 4 janvier 2006 22:38

      Je suis né il y a 61 ans dans un village vosgien ou d’un côté les agriculteurs vivaient en quasi-autarcie avec leurs 4 vaches et leurs 2 boeufs. A côté il y avait les ouvriers du textile avec les conditions de travail de l’époque....

      J’ai cru pendant très longtemps que la modernité, représentée par la mécanisation et ensuite par l’informatisation allait casser les aliénations de mes concitoyens.

      Cela a été vrai un temps. l’effort physique a disparu...

      Mais ! En 1965 la « ville » voisine comptait 5500 habitants dont 2000 employés par le textile Actuellement il reste 2900 habitants dont 2000 retaités....

      On nous avait éduqué pour prendre des responsabilités, actuellement on forme des petits robots coincés par la télé, les jeux vidéo et ce qui peut être le plus pâle sur le net... L’aliénation est encore plus forte.

      Que se passera t’il si la télécommande casse ? Que feront les gamins dépourvus du sens des résponsablités mais entrainés à une violence virtuelle ?


      • Jean-Luc Grellier Jean-Luc Grellier 5 janvier 2006 08:41

        Je partage votre point de vue sur les dangers de la modernité lorsque celle-ci n’est pas parfaitement intégré à notre société et qu’on ne la maitrise pas.

        Qu’est-ce qui manque à notre société pour pouvoir avancer dans le cadre de la modernisation tout en avançant aussi socialement ?

        Bien souvent, une vision en amont ainsi que de la formation permettent de garantir aux ouvriers d’hier des métiers de demain.

        Le grand mal en France comme partout en Europe, c’est que nous avons vécu à la fin du siècle précédent une période de croisement entre une génération qui avait un métier à vie dans la même entreprise et une nouvelle génération prête à la mobilité géographique mais aussi dans le travail. Aujourd’hui il ne faut plus hésiter à faire une formation qui peut nous permettre d’évoluer même si cela nous demande de changer de métier...

        Alors oui il y a eu des drames humains et sociaux.

        Par contre, dire qu’aujourd’hui on forme des robots des décervelés, des aliénés : c’est avoir une vision des choses très étriquée.

        Le parallèle des jeunes d’aujourd’hui est très facile à faire avec ceux de 68 !

        Vous vous souvenez, ceux qui devaient tout révolutionner, tout changer... qu’ont-ils fait ? Que font-ils aujourd’hui ? Une bonne partie de ceux qui étaient les grands meneurs de l’époque les grands défenseurs des opprimés, ce sont ceux qui aujourd’hui sont à la tête des entreprises et du pouvoir et qui mènent la France depuis plus de 20 ans on ne sait où !

        En remontant un peu plus loin on peut parler de l’arrivée de la Télévision... avant on (pas moi mais mes grands parents) passait la veillé au coin de la cheminée avec les voisins, amis, famille et on discutait etc. L’arrivée de la télévision a en partie stoppé cela et stoppé aussi la tradition et la transmission orale... de même la mécanisation etc.

        Bref tout cela pour vous dire que toute évolution de notre société a eu ses effets pervers. Aujourd’hui les technologies vont tellement vite que la fracture qui se créée entre nouvelle et ancienne génération est immense et qu’une totale incompréhension reigne entre différentes générations... Il fut une époque où l’on travaillait à 16 ans, on se mariait à 18 ou 20 et à 20 ans on était un adulte. Aujourd’hui on commence parfois à travailler à 30, on ne se marie plus forcément etc. La société n’est plus la même : pourquoi demander aux gens d’être les mêmes ?

        Regarder la société d’aujourd’hui avec des yeux d’hier n’a pas de sens, sinon, que penser de ce que nos grand parents on fait durant le siècle précédent : deux guerres mondiales, des conflits partout à travers le monde etc. comment regarder cela avec des yeux d’aujourd’hui ?

        Quand à passer de la modernité de notre société à la violence en passant par les jeux vidéos et internet : là il faut arrêter l’amalgame un peu facile. Après tout internet étant partout, intégrant à peu près tout, on peut lui mettre tout sur le dos et l’arrêter demain... et alors ?

        Cela arrêtera t-il les conflits ? Cela améliorera t-il la vie des gens dans les cités ? Cela donnera t-il du travail à ceux qui n’en n’ont pas ?

        Encore une fois internet et la société de l’information dans laquelle nous sommes ne sont que des catalyseurs... des technologies qui permettent de faire circuler l’information plus vite, plus loin... qui permettent aussi à des chirurgiens d’opérer à distance, à des populations d’états totalitaires de pouvoir essayer de communiquer, de parler d’égal à égal sans disctinction de classe sociale ou de couleur de peau, de savoir instantanément ce qui se passe à l’autre bout du monde, etc.

        C’est une forme de conscience collective qui nous amène à considérer que nous vivons tous ensemble sur une planète et non plus seulement dans un cercle familial au milieu d’un village ou dans un quartier. Ces technologies changent le monde, il appartient à chacun de mettre sa pierre sur l’édifice...


      • jef88 (---.---.221.95) 5 janvier 2006 15:09

        Le problème ne se pose pas dans l’existence ou non d’un moyen technologique, mais dans le sens des responsabilités et dans une culture de l’autonomie. Attention : l’autonomie n’est pas de l’individualisme mais le refus de l’assistanat La responsabilité c’est le civisme et la vie sociale.

        Quand aux petits robots, j’assume... J’enseigne et en rencontre tous les jours. Question peut être idiote : à partir de quel age les enfants sont ils considérés comme assez « grands » pour aller tout seul à l’école ?

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