La loi ne peut juger l’histoire de l’historien, elle ne peut juger que ce qui, dans l’histoire, a compromis les valeurs et principes fondamentaux sur lesquels elle repose et qui assurent sa légitimité, qu’il ne faut pas confondre avec sa légalité.
S’il s’agit de loi républicaine telle qu’on l’entend notre constitution, le négationnisme est non seulement un mensonge historique mais au fond, sous couvert d’une nouvelle vérité historique, une réhabilitation du nazisme et une insulte à ses victimes et cela d’autant plus que des forces politiques anti-démocratiques au pouvoir en France pendant l’occupation ont collaboré avec les criminels nazis.
Quant au colonialisme, il reste un crime politique au regard de notre droit républicain (y compris en 1946). Et cela quels que soient les processus d’acculturation positifs qu’il a entraîné dont on peut aussi pensé qu’ils se seraient produits dans des conditions plus favorables en l’absence de colonisation (de domination extrêmement brutale voire accompagnée de crimes de guerre, voire contre l’humanité). N’oublions pas que le terrorisme islamique est aussi, entre autres causes, un héritage de l’acculturation coloniale ouverte et/ou déguisée..
Toute domination anti-démocratique ne peut qu’être condamnée, y compris celle qui est liée à la domination sociale.
Quant aux faits historiques, seuls les historiens ont vocation de les établir dans leur vérité aussi nuancée soit-elle ; le rôle de parlement est de définir ceux qui, dans ces faits objectivement prouvés, doivent être considérés comme des crimes pour les dénoncer et dénoncer ceux qui s’en font les complices en niant tout à la fois les faits dans leur vérité historique et en refusant le jugement politique qui les a condamné comme criminels et qui est aussi un fait historique
La loi peut-elle juger l’histoire ?