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Commentaire de

sur Peut-on encore critiquer le capitalisme ?


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(---.---.229.197) 7 avril 2007 16:13

Il y a aujourd’hui une maladie typiquement française, une espèce de paranoïa dans laquelle chacun croit être le seul anticapitaliste de la terre alors que (preque) tous ses voisins professent la même foi ! L’anti capitalisme et l’anti libéralisme peuvent être soit une théorie productrice de sens si elle débouche sur une alternative claire et ouverte, soit c’est un discours de « looser » - facilement repérable (elle ne propose jamais rien de concret au final à moins de laisser entrevoir une préférence bien floue pour l’état, ou pour la perversité léniniste). En France, depuis la première révolution économique d’ampleur (milieu XVIII è si on ne tient pas compte de celle du XVI è), elle est le discours de résistance à la « mondialisation capitaliste », symptomatique d’une incapacité « conservatrice » à en profiter (en la biaisant en sa faveur) et l’héritage de la clericature (les mêmes propos contre les riches sont tenus depuis le Moyen Age par les ordres mendiants, les clercs de la Sorbonne et les organisations de Gauche extrême actuelles). Ce qui caractérise ces discours c’est qu’ils sont phobiques, tendant à faire croire qu’il n’y a que du capitalisme et qu’on ne peut voir le monde qu’à travers des lunettes anticapitaliste -déjà Marx estimait que le monde était capitaliste vers 1880, alors que ce n’est pas avant 2000 (et encore) que la majorité de la population mondiale a basculé dans l’échange capitaliste) - alors que la majorité des salariés français ne travaillent pas ou plus en secteurs capitalistes - additionnez les salariés des services publics, mutuelles, coopératives, associations, entreprises personnelles et artisanales. Tous les anticapitalistes sont face à une réalité brute qu’ils occultent de toutes les manières possibles mais sans résultats tangibles : la population mondiale n’a jamais autant augmenté, la richesse mondiale idem. La France est devenu un pays riche avec des pauvres, elle était jusqu’en 1960 un pays composé d’une majorité de pauvres avec quelques riches. Avant le capitalisme (mettons sous LOuis XIV près d’un enfant sur deux ne voyait pas ses vingt ans, la malnutrition était la règle, les villes étaient envahies d’épidémies, vermines, rats, bâtiments effondrés, etc ...), nous mangeons à notre faim, nous avons des automobiles, nous avons des logements décents (55 % sont mêmes propriétaires)etc ... La pauvreté est résiduelle (elle en est encore plus scandaleuse). Avant la capitalisme, la misère était fréquente, la pauvreté la règle et la richesse petite mais très concentrée, le capitalisme a apporté une prospérité répandue (critère décisif : nous vivons vieux en masse)sur la base d’une richesse inégalement répartie, favorisant les entrepreneurs, cad ceux qui sont à la base de cette prospérité (le travail existait avant le capitalisme et n’a jamais permis par lui seul une prospérité de masse, il suffit d’aller dans les zones indiennes ou chinoises qui vivent encore aujourd’hui selon le mode ancestral de l’auto-production pour être édifié ...) Si nous acceptons les écarts de fortune (d’ailleurs moins grands que sous Louis XIV) nous savons que c’est le prix à payer pour vivre mieux (matériellement s’entend !), le capitalisme est une machine à produire des richesses dont nous profitons, personne n’est obligé de l’aimer, ni même de le trouver merveilleux. On peut songer à l’améliorer, excellente idée, mais encore faut-il en fournir la preuve devancière étant donné le degré de sophistication atteint et les risques encourus, on peut songer à mettre à sa place un système meilleur (mais les expériences récentes ont été décevantes et ceux qui le proposent sont trop souvent des réactionnaires déguisés en révolutionnaires car ils veulent revenir en arrière en refusionant économie et politique sous la direction d’un parti goulagiste). Pour moi, cette fascination invertie anti libérale dissimule à ceux qui en sont les dupes, une évolution profonde du monde occidental : de plus en plus, les domaines économiques, politiques, sociaux, scientifiques, culturels grossissent et dérivent chacun loin des autres. Bref nous sommes de moins en moins (en partie grâce à la richesse croissante) des homo oeconomicus capitalistaem et de plus en plus des individus éparpillés entre divers options, préférences et vies (avec les joies et les tragédies que cela signifie) face à de nouveaux défis qui ne sont pas que économiques (défi démographique, écologique, personnels, etc ..)


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