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Commentaire de barbouse

sur Emeutes 2005 : ce que l'on persiste à ne pas vouloir voir...


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barbouse, KECK Mickaël barbouse 8 avril 2007 23:14

Bonjour,

Monsieur archer : s’est justement parce que la projection dans l’avenir pour un homme n’est plus de devenir père pour une grande partie d’entre nous que collectivement nous faisons le lit d’une société de stagnation dans l’infantilisation avec ses travers, notamment une société où personne n’est responsable voir n’ose prendre des responsabilités, ou on prend le temps de culpabiliser ou de se victimiser avec le passé, tel un luxe pour ne pas regarder le présent et le demain en face.

le problème économique est secondaire, parce que le travail n’a fondamentalement de sens que s’il est en adéquation avec l’intérêt des familles, hors dans notre contexte juridique actuel, la famille ne va pas mal exclusivement à cause du chômage, ni exclusivement a cause de coupables uniquement masculin.

De plus, les analyses ici présente oublie que l’on peut être ET pauvre ET honnête et participant d’une vie saine.

Quand à la monoparentalité, je vous donne un exemple simple, limite autobiographique.

Vous êtes seul, gamin, et par la fenêtre la bande d’en bas de chez vous insulte votre mère lorsqu’elle rentre avec ses courses. Pourquoi ? Parce qu’elle ne met pas un bout de tissu sur sa tête. Curieusement, en tant qu’enfant vous vous mettez a imaginer le pire, et s’il lui arrive quelque chose, et si ils l’agressent, et moi ? Seul, sans papa ni maman, je vais où ?

Alors en grandissant, ceux d’en bas, vu que seul on est pas le plus fort, on veux en faire parti, être un bon pote, comme ça, vous pouvez espérer qu’on laissera votre mère tranquille, ce n’est plus la mère célibataire juste bonne à... du 3 eme, c’est la mère DE.

Seulement le DE, pour être sur qu’il arrive rien a sa maman, il faut qu’il soit positivement connu par les uns, et Craint par les autres. Parce qu’en bas, il s’y passe des choses, et que des tarés qui n’ont rien a perdre, il y en a beaucoup.

Un jour le gamin constate que ceux qu’on respecte ne sont pas les bosseur a l’école, c’est trop risqué pour sortir sa mère de là. LE chômage, etc... Un jour le gamin constate que ce qu’on respecte ce n’est pas le frimeur, le baratineur, l’obsédé, mais le tueur. Celui qui passe le cap animal de la peur de verser le sang d’un autre.

Alors, seul, le gamin s’explique un monde ou là ou il est, pour survivre sans père, il doit être un tueur, un dur, un type qui se contente pas de cogner, mais de faire des cicatrices pour qu’on se souvienne de lui, pour que le gars là, qui frime avec son flingue, il se dise, lui, j’ai pas intérêt a lui tirer dessus, parce que si je le rate, lui il me tuera.

Bien sur sa mère lui dit d’allez bosser a l’école, bien sur elle lui dit qu’il faut qu’il, sur tous les tons, a tous les repas... mais s’il l’écoute, c’est elle qui va souffrir, et sa son coeur d’enfant ne le supporte pas.

Alors un jour le gamin se sent adolescent et plus fort, un jour il verse le sang, une fois, deux fois, oh bien sur on le menace, bien sur on lui dit qu’avec ses frères, ses cousins, sa famille encore au bled où c’est des vrais fous qui n’ont rien a perdre, on va se venger, on va la niquer sa mère.

Mais au lieu d’être paralysé par la peur, par le chantage, par la paranoïa de la solitude d’un enfant sans père pour l’aider a assumé cette violence, l’enfant n’a pas de limite dans sa tête, il se dit qu’il mourra peut être, pauvre, ici, d’un coup de couteau dans le dos, d’un shoot du taré de voisin cocaïnomane souvent en manque, mais qu’il en emportera un maximum avec lui et qu’il mourra debout.

Et la on lui explique que l’argent viens avec les couilles, et que s’il en a, alors, il faut les utiliser. La meilleure manière de trouver un appart ? Trouver une nana blanche qui en a un en centre ville. La meilleure manière de faire du fric ? Exploiter les faibles. La meilleure manière de ne pas se faire prendre ? Torturer et mutilé pour l’exemple le premier qui donne des signes de balance.

Alors il prend son destin en main. Ici tout est permis, pas de pitié, pas de vérité, faire ce qu’il faut faire et dire ce qu’il faut dire pour survivre et niquer le plus possible avant de crever. Les médias s’expliquent un monde dans leurs têtes, toi tu t’occupes de leur portefeuille et du ...de leur femme.

Pour certain le hasard de la vie veux qu’une fois sortie de la peur de se faire plomber au quotidien, après avoir mis une distance géographique entre là ou on a grandi et là ou on vit, on s’offre le luxe de relativiser, voir même d’apprendre a écrire.

Alors on tombe sur le gang des naïfs qui viennent t’expliquer que les banlieues, c’est des gens, il faut les plaindre. Et tu as envie de lui dire, tes plaintes je les écoute quand elles me rapportent de la thune. Ta quelque chose dans les mains qui m’intéresse et tu préfères me le donner avant que je te frappe ? ça me suffit pas, ça ne peu jamais me suffire. Viens donner les jambes écartée de ta soeurs ou de ta fille traitée comme... , et qui de toute façon sera toujours trop française pour être une bonne... mais juste valable tant qu’elle est solvable, voir rentable.

C’est ça ton hospitalité française ? ça me suffit pas. Tu crois en ta police, ce groupe de gamin fumeur de shit mal entraîné qui descend jouer ici a counter strike quand il y a des caméras ? Tu crois que quand je te choppe elle est là ? Que quand on met la pression a ta soeur, ta un flic a coté ? Ta soeur, tu sais, celle qui a .. mon pote hier pour « être tranquille » et tirer sa latte sur le buzz ? Encore quelque années et on l’enverra pigeonner les types qui cherchent a se marier sur Internet, tu sais les bouseux de raciste.

De l’autre le gang des « attention j’ai des ancêtres », qui n’est qu’un fantasme de vieillard qui croit encore que l’armée allemande qui les a massacré par le passé existe encore. Ils défendent une France qui n’existe pas là ou j’ai grandi même si j’ai la même carte d’identité. Pourtant mes ancêtres ne sont pas moins morts que les autres pour la France, a priori on gagner, mais sans doute pas pour que je vive et grandissent dans ces conditions.

Pour ce gang, il faut tout nettoyé, tout extradé, voir mieux, une bonne guerre. Surtout si elle est fait par les autres, parce que eux, tu comprends, ils ont un cœur, des principes, des valeurs, mais plus rien pour dans le pantalon pour les défendre si ce n’est des épouvantails médiatiques et les derniers oripeaux de leurs puissances du passé. Leur virilité, c’est d’excuser leur médiocrité en criminalisant celle des autres. Et a moins d’un uniforme et d’être en bande sur un petit groupe, ils baissent les yeux lorsqu’ils nous croisent.

J’arrête la l’exemple de grand écarts entre vos visions et la réalité tel qu’elle se vit dans une famille monoparental pour un enfant seul qui grandi là ou c’est arrivé chez toi, là, sous ton nez.

Je peu juste vous dire qu’on y apprend pas la confiance dans la nature humaine, hommes ou femmes, et que tous les discours qui permettent d’excuser plutôt que faire évoluer les gens et les mentalités sont autant de manière de laisser mijoter a feu doux la haine.

Une vérité selon moi, c’est que la France se veut un pays moderne tourner vers l’avenir, et que personne ne vois en quoi des esprits encore inféodé a des coutumes, des moeurs et des religions qui de toute évidence ne font plus avancé la science depuis longtemps, avec des us et coutumes d’un autre temps, issue de pays qui n’ont pas fait leur révolution, pas créer d’espace laïque, pas séparer le politique du religieux, et autres différence,

La France n’en as pas besoin s’ils ne font pas l’effort scolaire au minimum, et s’ils ne savent pas faire la différence entre des textes ou dieu ne prend même la peine de prévenir que la terre est ronde, et le défi du monde moderne.

On a beau parler d’universalisme, que toutes les cultures se respectent et se valent, et qu’historiquement il fut un temps où, en Afrique, en Asie, en inde, dans les îles, etc...en faisant du clientélisme historique pour chaque identité, ou chacun doit y comprendre le pourquoi il est là pour déterminer ou il va.

Connerie, avec l’accélération de la science et son impact sur le quotidien, aujourd’hui, c’est une mine a amalgame qu’on fourgue à des gamins sans repères,

Ils ne font que retranscrire leur douleur présente et bien réelle avec un moyen d’expression teinté d’une réécriture de l’histoire où ils sont en son centre.

Même et surtout parce que rien dans leur quotidien a part ce qu’ils font venir du bled n’a été inventé de là où ils viennent. Et c’est leurs complexes non réglé avec leurs origines qu’ils rejettent sur les autres pour mieux s’excuser ce qu’ils se font subir en bas de chez eux, voir plus loin.

On les craint, on les explique, on les rend excusable, victime identitaire, victime économique, et j’en passe, tant mieux, comme ça vous ne mettez pas vos nez dans le business de trop prêt avec vos « principes », les mêmes qui expliquent sans doute pourquoi on vit ici et grandi comme ça, confronté au premier principe de réalité, d’abord survivre, l’histoire sera écrite plus tard par les vainqueurs.

Et ni vous ni moi ne seront plus là pour l’apprendre.

Amicalement, barbouse.

PS : il n’y a effectivement pas antinomie entre votre article, monsieur, et les miens, et effectivement des regards divergents doivent se pencher sur la même problématique, mais ce qui m’a révulser dans ma première réaction, c’est que sous couvert de ne pas ni oublier ni nier les problèmes dont les émeutes sont un point visible pour l’opinion public, vous en rendez l’explication trop digeste pour la mémoire sélective et trop abstraite par rapport aux faits réel.


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