> Le médecin généraliste a acquis le statut de spécialiste. Il a un travail énorme devant lui.
> Tout cela dresse un joli tableau idyllique, me direz-vous ?
Ce sont les 2 propositions indiscutables, en contradiction avec le reste du texte qui donne plutôt dans l’autosatisfaction.
Le MG a acquis le statut de spécialiste grâce à un militantisme bien organisé, comme aux plus belles heures du cégétisme (« Des sous ! »), pas en faisant valoir ses qualifications.
Où est l’évaluation ???
N’est-ce pas faire passer la charrue avant les boeufs que se déclarer spécialiste alors qu’on n’est pas évalué depuis la sortie de fac, et même à vrai dire depuis le concours du PCEM1 ? (1)
L’évaluation pouvait être faite, pas forcément à bon escient, par le patient, à une époque où l’offre était pléthorique. Maintenant... toutes les salles d’attente sont pleines.
Formation d’autant plus nécessaire que cela fait 2 décennies que les médecins ne sont plus incités à réfléchir, mais à raccourcir leur consultation tout en se blindant à l’aide d’examens complémentaires, et à se rassurer en prescrivant une longue liste de pilules quotidiennes à des gens bien portants, pour éviter quelques vraies maladies chez certains d’entre eux, mais en oubliant que cette longue liste n’est peut-être pas inoffensive (les actes médicaux sont estimés aux US 3ème cause de mortalité générale, après les K et le cardio-vasculaire)
L’opinion des patients sur le médecin est en chute libre, malgré les sondages rassurants (qui critique librement des gens nantis d’un tel pouvoir ?). Le conseil sur internet est en progression exponentielle. Apparaissent les « doctinautes »... qui, eux, sont évalués.
Contrairement à ce qui est dit dans le texte, le médecin n’est pas le plus au courant des nouveautés. Les médias, et l’accès à des milliers de conseillers amateurs, permet d’avoir les informations les plus exactes (une information peut être fausse, mais le consensus est le bon).
Quant au travail de tri fait par le MG pour le spécialiste : Là aussi le travail en réseau idéal est décrit. En pratique, à peine 1 patient sur 3 est adressé au bon moment. Certains MG sont bien ancrés dans le réseau. D’autres « retiennent » le patient, surtout quand ce sont des rentes ambulantes comme les accidentés du travail, qui sont pourtant ceux qui réclament le plus vite une prise en charge pluri-disciplinaire.
Enfin, à attendre « une clarification de la place de l’ostéopathie », par une médecine qui n’a pas encore inventé une méthodologie adaptée pour l’évaluer, les médecins ont perdu la place de « généraliste du squelette » au profit de l’ostéo non médecin, 1er recours à présent en cas de mal de dos.
Réponse sévère, j’en suis désolé, mais les discours lénifiants ne secouent pas assez le couvercle bien vissé sur l’évaluation des pratiques médicales.
(1) Les spés nécessitent bien sûr la même évaluation.