Ces précisions sont très utiles.
Nous avons en effet un problème sémantique et culturel.
On ne devrait pas parler, nous dit-on, de vote électronique sous le prétexte que les machines « ne sont pas mises en réseau ». Etrange ! Comme si le réseau caractérisait le fait qu’une machine soit électronique ou non.
Le quotidien régional a même osé nous parler d’ « urne calculatrice ». Une calculatrice qui en plus n’aurait rien d’électronique ! Là, cela frise la publicité mensongère.
Le vocabulaire n’est pas innocent.
Car si cette « machine à voter », est un ordinateur, certes pour l’instant non relié à un réseau - elle le sera à l’avenir - mais un ordinateur, cela change tout ! Une machine, surtout dans une ville de culture technique comme Mulhouse, d’où j’écris et qui généralisera les ordinatteurs de vote, le 22 avril prochain, on imagine que ça répond à des normes, que cela se teste, que la fiabilité peut être vérifiée, bref que ça reste sous contrôle, tandis qu’un ordinateur ... Ordinateur ça fait peur. La présence de l’informatique suppose une culture des nouvelles technologies tout à fait différente et qui fait défaut.
Comme j’avais écrit au maire de la ville pour lui demander de revenir sur sa décision, au demeurant prise sans délibération du conseil municipal, j’ai été convié ce matin à une discussion non pas politique mais technique. C’est intéressant aussi de voir les politiques se défausser sur les techniciens.
Si on réussit sans trop de difficultés à faire admettre que l’expression de « machine à voter » date un peu et même beaucoup, il y a bien plus de réticence à faire admettre celle d’« ordinateur de vote ».
Je ne vous raconterai pas ici tout l’entretien. Un seul point cependant. Il concerne la programmation et le paramétrage.
Pour tenter de me convaincre, on m’a dit que les ordinateurs avaient été achetés et programmés de longue date, bien avant qu’on ne connaisse la liste des candidats qui, elle, sera paramétrée sur place ainsi que le nombre d’électeurs et le numéro du bureau de vote.
Il n’y aurait donc pas au niveau de la programmation de fraude possible. Quant au paramétrage sur place, les citoyens vont y être conviés comme je l’ai été moi-même. Qu’en pensez-vous ?