Article très intéressant et tout à fait bienvenu. Toutefois, on peut regretter qu’il n’ait ait pas conduit à la conclusion logique qu’il impose, à savoir l’impossibilité non seulement de la croissance mais aussi d’un état stationnaire. Tant qu’à citer Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) et plus particulièrement son ouvrage "La décroissance
Entropie - Écologie - Économie" (1979), reprenons sa conclusion :
« Mais puisque personne ne peut être sûr que Prométhée III( précision : P. I se réfère à la découverte du feu, P. II, à celle de l’énergie mécanique issue de la chaleur et commençant avec la machine à vapeur) arrivera, ni savoir exactement ce que sera son, don, une seule stratégie s’impose sans appel, à savoir une conservation générale bien planifiée. C’est de cette façon seulement que nous aurons plus de temps pour attendre la découverte d’un nouveau don prométhéen, ou, au pire, pour glisser lentement et sans catastrophes vers une technologie moins « chaude ». Évidemment cette dernière technologie ne pourrait être qu’un nouvel âge de bois, différent quand même de celui du passé, parce que nos connaissances techniques sont plus étendues aujourd’hui. Il ne pourrait en être autrement étant donné que tout processus évolutionniste est irréversible. Et si ce retour devient nécessaire, la profession des économistes subira un changement curieux : au lieu d’être exclusivement préoccupés de croissance économique, les économistes chercheront des critères optima pour planifier la décroissance ».
Alors, pourquoi faire l’impasse sur cette notion de décroissance ?
J’ajouterai la référence à Lovelock : considérant la planète terre comme un ensemble matière inanimée-matière vivante, ensemble autorégulé capable de passer d’un état attracteur à un autre (hypothèse Gaïa), il conclut que cet ensemble à la capacité d’évoluer pour s’adapter quitte à se débarasser de l’humanité (perspective actuellement attachée à une évolution devenant irréversible des conditions climatiques).