Mais non, c’est beaucoup plus compliqué que cela : ce n’est pas parce que, par exemple, dans une famille, il y a eu un suicide qu’une prédisposition génétique au suicide est établie. Par contre un suicide laisse des traces dans « l’inconscient » familial (élargi), de la culpabilité, des remords, parfois de la honte( il n’y a pas si longtemps l’Eglise refusait d’inhumer religieusement un suicidé, certains médecins devaient cacher le suicide, etc)
Ces traces marquent, remontent surtout à la troisième génération si la dynamique familiale est trés perturbée, et un membre de la famille peut réactiver le processus qui peut s’avérer une obsession, un traumatisme, un désir inconscient, parfois masqué d’un membre de ladite famille. Vous trouvez ces phénomènes dans les analyses systémiques familiales,dans les thérapies Jungiennes, pour le suicide, pour des comportements antisociaux, transgressifs, incestueux,... des cancérophobies, etc.
Le fonctionnement du cerveau est trés complexe, et de nombreuses structures neuronales (les cortex, les noyaux, l’axe hypothalamo-hypophysaire, etc)se superposent et interagissent avant la mise en oeuvre de médiateurs biochimiques. Comme l’a fait remarquer un commentateur plus haut, il y a toujours eu un courant organiciste qui voulait expliquer telles pathologies par des lésions, des dysfonctionnements biochimiques et hormonaux, et génétiques...
Maintenant il est évident qu’il existe des souffrances foetales à la naissance, et des inégalités au sein des milieux où nous nous développons (pas forcément le clivage pauvre/riche d’ailleurs, la violence existe dans toute sorte de familles)...Il est malheureusement trés simple de rendre un enfant psychotique : le priver de soins, répondre à coté, le laisser seul avec ses angoises à un stade précoce, le double lien, etc
Pour terminer, ce type de dérives arrangent bien les chercheurs inféodés aux, et les, labos pharmaceutiques, car si un défaut « structurel » existe, nul doute que le produit truc va le corriger...