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Commentaire de Blablabla

sur Grandeur et décadence


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Blablabla (---.---.248.123) 12 avril 2007 07:24

@ lecteurs/électeurs de VOX

"Le « syndrome de Chaban » concerne une situation simple : c’est le cas d’un candidat à l’élection présidentielle qui a de très fortes chances d’être élu au second tour... à condition qu’il y parvienne. C’est le paradoxe qui a fait perdre Jacques Chaban-Delmas en 1974, arrivé malgré une campagne très dynamique, troisième derrière François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing et donc éliminé du tour décisif qu’on lui annonçait devoir facilement remporter face aux deux autres candidats, comme c’est le cas aujourd’hui dans certains sondages pour François Bayrou ! Le leader de l’UDF, malgré l’annonce d’un bon score au premier tour et de sondages qui l’ont placé en tête aussi bien face à Nicolas Sarkozy que face à Ségolène Royal, n’a que très peu de chances de figurer au fameux second tour et cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les Français adorent être gouvernés au centre mais pas par des centristes, qui n’ont jamais réussi à s’imposer dans notre système politique. C’est ce qu’avait compris Jacques Delors en 1995, qui avait préféré ne pas être candidat après avoir longtemps hésité.

D’autre part, les appels du pied de François Bayrou en direction de la gauche sociale-démocrate ont vite tourné court devant la réaction énergique de Ségolène Royal, qui a privé le « berger du Béarn » de sa réserve de centre gauche (Dominique Strauss-Kahn pressenti imprudemment par François Bayrou comme son futur Premier ministre) en la réintégrant dans son équipe PS malgré toutes leurs différences. Un effondrement de la candidate Ségolène Royal devient dès lors très improbable.

Reste alors un effondrement de Nicolas Sarkozy, peu probable vu la solidité du bloc UMP, aux environs de 25 % ; de toute façon un tel effondrement ne saurait profiter à François Bayrou pour les raisons déjà mentionnées. Et si un tel effondrement s’était produit il y a deux ou trois mois, Jacques Chirac aurait pu considérer qu’un boulevard s’ouvrait alors pour lui... Dans tous les scénarios, François Bayrou est condamné au rôle du troisième homme, celui du perdant glorieux poursuivi par la malédiction du « syndrome de Chaban », homme politique cher à son coeur".

HENRY ROUSSILLON est professeur agrégé de droit constitutionnel et science politique.

Article du journal Les Echos du 11/04/07.


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