Il me semble qu’il y a un aspect de la question qu’on ne PEUT pas négliger : si on prend la décision de torturer, il y a bien sur un être humain qui souffre, sans doute, mais il y a aussi necessairement un bourreau.
Si je suis résolument contre la torture, c’est autant par rapport au « tortionnaire » qu’au « torturé ».
Comment la société peut elle demander à un fonctionnaire d’infliger des souffrances volontaires à un autre être humain ? Quel sera le staut social et l’etat psychologique du bourreau APRES ?
La réinsertion des militaires dans la société après un guerre sanglante est souvent difficile. Comment vivre dans une société pacifiée après avoir pu/du donner libre cours a ses pulsions de destruction ? Certains ne se remettent pas d’avoir cotoyé la mort et d’avoir du la donner, d’autres goutent au culte de la violence (ex : certains soldats après la première guerre mondiale ou des soldats russes de retour de tchetchenie). Dans tout les cas on n’en ressort pas indemne.
Le tête à tête du bourreau et du terroriste est sans doute encore plus eprouvant qu’une guerre classique. La torture joue sur la relation bourreau/victime. Elle est une lutte tant psychologique que physique. Il ne s’agit pas seulement de tuer à distance mais aussi de detruire l’autre, de le faire plier...
L’ennemi n’est pas lointain, inconnu. Il faut le regarer droit dans les yeux, lui dire son mepris. Au fil des souffrances un lien très fort, bien qu’ambigu, ne peut que se créer entre bourreau et torturé.
Que se passe t’il dans la tête du bourreau ? Peut être éprouve t’il du plaiisr à voir sa victime plier sous la douleur ? Comment vivra t’il avec ce souvenir ? Qu’en dira t’il a ses enfants ?
La torture n’est pas qu’un mot qui pourrait permettre aux « braves citoyens » de dormir tranquilles.
Il faut la penser dans sa réalité. Reflechir aux implications de cet acte pour la société qui la legitime, pour le bourreau qui l’applique et pour la victime qui la subit.