@ l’auteur
Ce qu’il y a de curieux dans votre propos , c’est que vous semblez mettre sur le même plan les accomodements raisonnables liés au nécessaire devoir de toute société se voulant être civilisée , qui est de faciliter l’existence des plus faibles d’entre nous ( sous-titres pour les sourds , rampes d’accès pour les fauteuils roulants de paralysés , claviers et livres en Braille pour les aveugles , etc ... ) , et les accomodements pour satisfaire diverses interdictions ou obligations religieuses ou culturelles .
Cela sous-entend clairement que vous considérez que les adeptes de telle ou telle religion comme atteints d’un handicap mental particulier qui les empêcherait de vivre comme les autres citoyens , handicap qui , à l’égal des autres handicaps , serait indépendant de la volonté de l’individu et non susceptible d’amélioration , et leur donnerait droit à des accomodements particuliers organisés par l’Etat et financés par le contribuable au même titre que les rampes d’accès pour handicapés .
Cela signifie que , selon vous , les musulmans , par exemple , sont incapables intellectuellement de concevoir que les protéines de porc sont composés de la même vingtaine d’acides aminés que n’importe quelles autres protéines , et donc qu’il leur faut un menu spécial dans les cantines scolaires au même titre que les enfants diabétiques , allergiques ou intolérants au gluten . Donc , selon vous , la superstition est une maladie dont le traitement consiste en des menus spéciaux dans les cantines ( ou des horaires spéciaux pour femmes dans les piscines etc ... ) .
En réalité , cette politique d’accomodements raisonnables pour raisons religieuses est de fait une politique d’apartheid qui n’avoue pas son nom ( un des arguments des partisans de l’apartheid en Afrique du Sud était qu’il fallait « préserver les différences culturelles » ) .
Je dirais même que les enfants issus de l’immigration en provenance de pays musulmans seraient assimilés depuis longtemps , comme l’ont été les enfants d’origine polonaise , portugaies , italienne , asiatique etc ... , si l’Etat français n’avait pas , à une époque , pratiqué une politique très néfaste d’accomodements raisonnables , en instituant les menus musulmans dans les cantines et en libéralisant l’attribution de prénoms ( il y a une quarantaine d’années , seuls étaient autorisés les prénoms figurant dans le calendrier et les prénoms de l’antiquité gréco-romaine ) .
En autorisant , par un droit-de l’hommisme mal digéré , l’attribution de prénoms étrangers aux enfants nés en France , l’Etat a retardé de plusieurs générations l’assimilation de ces enfants . En effet , si le nom de famille traduit l’origine géographique d’un citoyen , le prénom témoigne de la volonté familiale de voir les enfans s’assimiler à la société dans laquelle ils vivent . La meilleure preuve en est que toutes les personnes d’origine maghrébine portant un prénom français que j’ai eu l’occasion de rencontrer avaient toutes d’excellentes situations , et ne connaissaient pas le chômage ! Je dirais que , pour une personne d’origine maghrébine , donner un prénom français à ses enfants diminue d’au moins 50 % le risque que ceux-ci se retrouvent un jour au chômage , c’est donc un très beau cadeau de naissance à leur faire !