à Léon,
Au risque de paraitre trop pessimiste, je voudrais insister sur le concept de décroissance.
Actuellement, notre biosphère est soumise à une agression forte résultant :
- de l’effet de serre avec changement climatique,
- de la diminution de la biodiversité,
- du recul de la ceinture verte (forêts équatoriales),
- de l’extension à grande échelle des phénomènes de pollution.
Or, cette biosphère s’est constituée loin de l’équilibre thermodynamique (Cf article de Christophe) en rejoignant un bassin attracteur en état quasi stationnaire. Cet état a une bonne capacité d’homéostasie, c’est à dire une capacité à résister aux agressions tout en maintenant l’essentiel de ses caractéristiques, notamment celles nécessaires à la vie. A résister, certes, mais jusqu’à un certain point. Au delà, un basculement devient inévitable et le système complexe qu’est la pellicule, surface de notre terre, évolue vers un autre attracteur, pas forcément compatible avec la vie, du moins celle de l’espèce humaine (point de vue qui mériterait un long développement étayé par la connaissance que l’on a aujourd’hui des systèmes complexes).
A partir de là, suivant le degré d’optimisme :
- ou bien on est loin du seuil de basculement et la notion de développement soutenable (ou durable) peut nous en tenir éloigné encore quelques générations,
- ou alors, on en est proche et la décroissance devient une nécessité.
Naturellement, le changement de vocabulaire consistant à évoquer « l’économie soutenable » plutôt que le « développement soutenable » en permet l’usage dans les deux cas de figure mais présente l’inconvénient de cacher l’alternative.
Pour conclure, je précise que je n’ose même pas envisager l’hypothèse d’un seuil déjà atteint auquel cas, la « messe est dite »...