L’horizon à vélo
L'autre jour je tchatchais avec ma copie Rose sur Telegram. Enfin je dis ma copine, c'est une fille que j'ai connue il y a vingt ans alors qu'elle mettait en page une revue dans laquelle j'ai contribué. Elle travaillait à la poste — je suppose que c'est toujours le cas —, et si ma mémoire est bonne elle habitait du côté de Fontenay aux Roses, au moins c'est facile à se souvenir.
Mais en fait je n'habite pas trop loin donc n'y aurait-il pas moyen de prendre un verre pour se raconter tout ce qu'on a fait de beau ces derniers temps ? Eh bien non, il n'y a pas moyen, en tout cas pour le moment, car Rose est actuellement au Canada. Et elle fait du vélo avec son compagnon Cyrille, c'est leur grande passion. Ils en sont à leur troisième périple.
Le premier, est en fait un tour du monde. Une bagatelle de 33554 kilomètres à vélo. Le vélo de Cyrille s'appelle "Horizonto", celui de Rose n'a pas de nom, donc on l'appelle "Rando cycle", du nom de l'entreprise qui l'a monté. Et donc Horizonto et Rando Cycle ont parcouru les routes de France, de Monaco, d'Italie, de Slovénie. De Croatie de Bosnie-Herzégovine.
Du Monténégro, d'Albanie de Macédoine et de Grèce. Et de Turquie, d'Iran, d'Inde, du Népal. Sans oublier la Thaïlande, la Malaisie, Singapour et l'Indonésie. Et puis il y a l'Australie, les États-Unis d'Amérique, le Mexique, le Guatemala, Salvador. Le Honduras, le Nicaragua, Costa-Rica, Panama, Colombie, Équateur, Pérou, Chili, Argentine, Paraguay, Brésil.
On reste dans le lusophone avec le Portugal, mais après c'est l'Espagne, puis le Maroc, puis Gibraltar, puis l'Espagne encore, pour revenir en France. Les jonctions se font en avion, en train, en bateau, en bus, en camion. Encore que j'y pense, si certaines "routes" ne sont pas praticables en vélo, ne pourrait-on pas, sur les voies ferrées, utiliser la géniale invention de Lucien Péraire ?
Lucien Péraire est un voyageur du siècle dernier, un ouvrier, qui lui a parcouru l'URSS entre 1928 et 1932. À vélo aussi, mais pour la partie trans-Sibérien le réseau ferré était plus développé que les voies de macadam ou asphaltées. D'où l'idée de compléter son vélo de barres latérales et les faire se rejoindre au pignon d'une roue qui tournera de l'autre côté. Le vélorail était né.
Je vous invite vraiment à visiter la page Wikipédia consacrée à cet aventurier hors du commun, c'est digne d'un roman ! D'ailleurs un livre a été édité à ce sujet en 1974, même s'il ne reprend qu'une infime partie des notes sténographiées. Car Monsieur Péraire écrivait en sténo, et il faudrait un travail titanesque pour retranscrire tout cela en français.
Ses voyages, les relations avec les personnes rencontrées, les galères, les coups de chance, les émerveillements, ses coups de blues, ses espoirs, sa soif de comprendre ce monde entre deux guerres. Pour Rose et Cyrille c'est plus simple, si vous voulez connaître leurs aventures, cette rencontre avec le réel et la diversité des peuples telle qu'elle est, vous pouvez visiter leur site horizonto.net.
On y retrouve des liens pour suivre leur voyage en direct sur Strava, leurs présentations respectives, les routes et leurs statistiques, les conseils touristiques, des liens utiles pour préparer de tels voyages, et bien sûr les premières pages de leur livre L'horizon à vélo. Et bien sûr cet article ne serait pas tout-à fait complet si j'oubliais de mentionner que Rose et Cyrille parlent espéranto, la langue sans frontière.
Comme le faisait, évidemment, Lucien Péraire.
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