La Danza !
Un duo de musiciens de talent pour célébrer la danse, deux instruments éminemment populaires, la mandoline et l'accordéon : Félicien Brut et Julien Martineau ont enchanté le public Nîmois lors de ce spectacle intitulé La Danza...
Félicien Brut est considéré aujourd'hui comme l'un des accordéonistes français les plus innovants et éclectiques de sa génération.
Julien Martineau est l'un des rares mandolinistes en Europe à mener une carrière de concertiste.
L'accordéon et la mandoline sont des instruments très populaires. Mais, malgré tout, ce sont des instruments un peu méconnus qu'on a catalogués dans des styles très particuliers : en fait, ce sont des instruments qui ont parcouru le monde et des cutures très différentes...
Le récital commence avec "le Paganini" de la mandoline, un compositeur peu connu : Raffaele Calace... il a écrit des petites pièces napolitaines, puisqu'il était originaire de Naples.
Mazurka, boléro nous transportent en Italie, dans les petites ruelles de Naples... des airs emplis de charme et de gaieté...
Puis, on se laisse emporter par les musiques de Richard Galliano, un célèbre accordéoniste qui s'est illustré dans des styles aussi différents que la chanson, le jazz ou la musique classique...
"Sertao" évoque l'Amérique latine, un continent important pour l'accordéon puisque c'est en Amérique latine qu'on joue le plus de l'accordéon....
Puis Clown perdu, une valse lente et Fou rire, une valse swing...
On écoute ensuite le merveilleux Adagio ma non troppo de Beethoven : délicatesse, sensibilité, romantisme, douceur réunis dans ce morceau...
"Quand on pense à Beethoven, l'héroïsme vient tout de suite en tête, mais ces pièces sont très délicates. Elles sont très peu jouées car les gens ne pensent pas qu'il a écrit pour la mandoline. Il existe de nombreuses excellentes versions des concertos de Vivaldi par exemple, mais pour ces pièces de Beethoven à la mandoline, les quelques enregistrements que l'on trouve sonnent comme si l'instrument était un clavecin, voire une machine à écrire. Et puis, pour beaucoup ce n'est pas du grand Beethoven, ce qui explique une certaine réticence à les enregistrer. On peut pourtant trouver dans ces pièces un peu galantes le caractère romantique contrarié du compositeur. Ce sont des œuvres de circonstance. Elles sont dédicacées à un ami violoniste qui adorait la mandoline, mais aussi à la comtesse Joséphine Clary, à qui il donnait des leçons. La dédicace note d'ailleurs « Pour la belle Joséphine ».", nous dit Julien Martineau.
"La première idée reçue, c'est que l'accordéon serait un instrument français... nous, les Français, on est très forts pour ça : on imagine toujours à peu près avoir tout inventé ! Et comme cet instrument est devenu le symbole de la France, on imagine volontiers qu'il a été inventé à Paris, mais ce n'est pas vrai... il est né à Vienne en 1829, quelques mois après la mort de Beethoven, mais très vite il va être adopté par les Italiens qui vont développer sa facture. Ce qui fait un point commun entre la mandoline et l'accordéon...", nous explique Félicien Brut.
Cette évocation est l'occasion de jouer un grand compositeur italien, un compositeur de génie qui a écrit les plus belles pages de l'opéra... Rossini...
La Danza, une musique endiablée... La danza fut composée en 1835 par Gioachino Rossini sur un rythme rapide de tarentelle napolitaine...
Yann Tiersen, né le 23 juin 1970 à Brest (Bretagne), est, quant à lui, un auteur-compositeur, musicien et producteur français.
En 2001, il devient mondialement connu pour sa composition de la bande originale du film de Jean-Pierre Jeunet, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, pour laquelle il obtient le César de la meilleure musique de film en 2002.
Julien Martineau joue "Sur le fil", un air empli d'élégance et de vivacité...
On revient à l'accordéon et à son histoire : c'est un instrument qui est arrivé en France au début du XXe siècle, les Italiens nous l'ont ramené à Paris dans le quartier Bastille et là, ils ont rencontré les auvergnats qui avaient envahi le quartier avec leur "musette, leur cabrette".
L'accordéon des Italiens va alors rapidement remplacer la musette.
Dans les cafés auvergnats, on dansait notamment la valse musette, la java, le paso doble, le tango musette, ainsi qu'un grand nombre d'autres danses.
Julien Brut interprète alors un Medley de valse musette : Mon amant de Saint-Jean, Sous les ponts de Paris, etc.
Le duo se reforme ensuite...
De nombreux compositeurs se sont inspirés de musiques populaires pour écrire de la musique classique : ainsi Béla Bartok, grand compositeur hongrois a passé de nombreuses années à parcourir les campagnes pour aller collecter des airs populaires, il en a fait une suite de danses magnifiques, six danses populaires roumaines... des airs pleins d'entrain, de vivacité, de rythmes endiablés...
Marucelli, quant çà lui, était un Florentin : il a écrit de nombreuses pièces pour mandoline, il est mort prématurément à 29 ans. Il fut un grand mélodiste et poète de la musique italienne.
De fait, sa valse fantastique est une pure merveille de virtuosité et de finesse...
En Russie, on trouve des instruments un peu cousins de la mandoline : la balalaïka et la dombra... Et Anatoli Chalaïev nous raconte dans une de ses compositions l'hiver russe : on ferme les yeux et on s'imagine aussitôt dans les steppes enneigées de Sibérie, le vent souffle, la neige tourbillonne et, au loin, on entend arriver une troïka avec des petits grelots... la magie opère !
Merveilleuse ambiance hivernale, merveilleux dépaysement avec cette musique d'Anatoli Chalaeïv.
Le spectacle s'achève avec "le tube" par excellence de la mandoline... vous avez deviné ?
Merci aux deux interprètes pour ces magnifiques voyages musicaux...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2021/10/la-danza.html
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