120 battements pas minute : au cœur des militants d’Act Up-Paris
Le film, Grand Prix du jury au Festival de Cannes, a été en partie tourné à Orléans. Il était présenté dans un cinéma de la ville vendredi dernier, en présence de son réalisateur, Robin Campillo.
Dès les premières images, le spectateur, comme les nouveaux militants qui rejoignent le groupe ce soir là, est informé des règles qui s’appliquent dans les débats. Règles strictes, mais nécessaires, l’ordre du jour de cette RH (réunion hebdomadaire) est chargé : une intervention ne s’est pas déroulée comme prévu, les auteurs sont priés de s’expliquer. Un laboratoire tarde à donner les résultats de ses recherches sur un nouveau traitement qui pourrait sauver des vies : ont a repérés les lieux et il est possible d’entrer dans les bureaux. L’intervention s’organise… Il y a urgence, les gens meurent du sida dans l’indifférence générale. Il n’y a pas ou peu d’informations de la part des pouvoirs publics et elle est mal ciblée.
Parmi les nouveaux venus il y a Nathan (Arnaud Valois) qui ne va pas rester indifférent à la personnalité de Sean (Nahuel Perez Biscayart), personnage plutôt radical.
C’est le troisième film de Robin Campillo, après Les Revenants et Eastern Boys. « C’était le bon moment pour faire ce film », annonce-t-il, « Il n’aurai pas pu être mon premier film ». Ce film clos une période et il souhaite maintenant faire des films différents.
Le réalisateur était militant à Act Up-Paris et son film se base sur ses souvenirs, qu’il situe entre 1992 et 1994. Il n’a pas voulu faire un film historique, ni respecter un ordre chronologique. Des questions techniques ont ensuite été posées sur la réalisation de plusieurs scènes. Un spectateur a demandé si des scènes avaient été écartées du montage final. Effectivement, plus de scènes ont été tournées à l’hôpital, mais l’auteur voulait créer une rupture forte avec la scène précédente. Il préfère également laisser le spectateur s’interroger sur ce qu’il voit à l’écran, plutôt que de tout expliquer. Quant au titre du film, il vient du rythme de la musique techno, présente dans le film et jouée à cette époque en boite, mais aussi des battements du cœur lors des actions militantes, ou lorsqu’on tombe amoureux…
Le film a été tourné dans l’ancien hôpital d’Orléans-La Source et a bénéficié d’une aide à la création par Ciclic, l'agence régionale du Centre-Val de Loire pour le livre, l'image et la culture numérique. Plusieurs techniciens et figurants locaux ont travaillé sur le film.
Un film qui montre de l’intérieur les années militantes de l’association Act Up-Paris et la formidable envie de vivre de ces jeunes gens frappés par la maladie. Le spectateur n’en ressort pas indifférent. « C’est la plus belle histoire d’amour que j’ai vue au cinéma », avouera une spectatrice.
120 battements par minute de Robin Campillo – Sortie de 23 août 2017
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