4 Sept. Auf dem Rückweg*. Centaines de morts
Septembre 1944, région de Sennecey-le-Grand et
de Chalon en Bourgogne : Les Forces Allemandes convergent vers ce passage
obligé et se replient en ordre. Après avoir dû renoncer à défendre la
forteresse Europe, il convient désormais pour l’Allemagne de tenter de défendre
le sol sacré de la Mère Patrie. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, plusieurs
milliers d’hommes, équipés de canons et de blindés, stationnent à Sennecey-le-Grand
et à Chalon-sur-Saône. Au petit matin, des
centaines de ces hommes seront morts.
*Sur le chemin du retour
Août 44
A l’aube du 20 août, les portes bouclées de l’Hôtel du Parc à Vichy sont forcées par un détachement SS. Le Maréchal Pétain, malgré son refus, prend la route de Belfort lui aussi, sous bonne garde des services de sécurité ennemis. Il a auparavant signé un texte de protestation solennelle adressé à Hitler. Il met un terme définitif à ses fonctions de chef de l’Etat français.
Le 20 août, les dignitaires de l’Etat, Doriot, Déat, Brinon, Darnand… accompagnés de quelques milliers de fidèles, ou de ceux que les vainqueurs avaient déjà désignés pour le poteau, femmes et enfants, se sont enfuis.. Vers l’Allemagne. Parmi eux, Céline, échappé de justesse à l’exécution sommaire.. Rebatet, Le Vigan, Bucard aussi.
Puis un autre départ.. Le château des Hohenzollern-Sigmaringen au bout de la Forêt Noire.
Chartres et Orléans avaient été libérés le 17 août. Puis c’est au tour de Paris, libéré le 25 août 1944, après une semaine d’insurrection, de grèves, de barricades et de combats de rues. Hitler a écrit au général von Choltitz, récemment nommé gouverneur de Paris « Si la ville devait tomber aux mains de l’ennemi, ils ne devraient y trouver qu’ « un amoncellement de ruines ». Paris fut épargné..
Partout en France, dans le sillage du reflux allemand, la France se libère.. Anticipant parfois, avec inconscience ou courage. C’est par exemple l’histoire de Cluny en Bourgogne. Le 11 août 44, la petite ville « Manhattan de l’An 1000 » (elle a perdu deux de ses plus hautes tours elle aussi, mais par la faute des Français..), habituée aux rêves de grandeur, sous la protection de ses hautes collines boisées, de ses maquis, de Dieu lui-même peut-être… décrète sa liberté.. Lyon est encore occupé !
Les Allemands enverront quelques Stukas bombarder la rebelle, qui détruiront quelques maisons et feront quelques dizaines de morts. Une colonne motorisée est dépêchée pour réinvestir la ville.. En vain. Elle sera accrochée et stoppée au col du Bois clair par un essaim de maquisards. Le 11 août, Cluny est en liesse. La région des hautes collines boisées qui barrent la plaine à l’ouest de la Saône abrite un nombre considérable de maquis, renforcés par de nouveaux détachement SAS. La Résistance tient son heure..
Les Maquis, les SAS proches de Chalon
Le maquis de Corlay a été formé dés juin 1944 par le "groupe Thibert" à la suite de la nouvelle du débarquement de Normandie. Il dispose d’un excellent refuge et de capacités opérationnelles accrues. Du haut des collines boisées entourant Corlay les résistants peuvent observer la plaine et préparer sabotages et coups de main sur des objectifs clefs : voies ferrées vers le Nord et l’Allemagne, route nationale 6, trafic fluvial sur la Saône, lignes électriques et téléphoniques, infrastructures utilisées par les armées allemandes en repli. André Jarrot, qui deviendra sénateur, âgé d’à peine 35 ans en 44, parachuté de Londres le 7 juillet, prend le commandement du maquis et des forces de la Résistance dans la région. Il se trouve lui-même à Corlay.
Des parachutistes britanniques et français du Special Air Service sont à pied d’œuvre pour renforcer la Résistance et donnent aux jeunes recrues la formation militaire de type commandos qu’ils ont reçue en Angleterre. Ils apportent également une redoutable expérience des combats derrière les lignes.. Créés en 1941 par le lieutenant David Stirling, les SAS comptaient de nombreux Français dans leur rangs, par « permission » spéciale de de Gaulle lui-même, qui avait exceptionnellement accepté de voir ses hommes passer sous le commandement de Stirling.. (qui n’était pas Anglais.. Mais Ecossais..).
La fin du mois d’août est marquée par des événements significatifs pour la Résistance tapie dans les hautes collines : livraison d’armement, parachutage d’hommes et de matériel, et, surtout, l’arrivée d’un nouveau détachement SAS, celui de Guy de Combaud, un enfant du pays, qui a traversé la France d’Ouest en Est à la tête de ses jeeps.
Guy de Combaud est un officier des Forces Françaises Libres. Malgré son âge, proche de 40 ans, malgré sa charge de famille (il a six enfants) il demande à suivre l’entrainement des parachutistes. Débarqué le 16 août en Normandie, il est à la tête d’un détachement du 3ème SAS, équipé de 20 jeeps chacune armée de mitrailleuses vickers monotube à l’avant, bitubes à l’arrière. 8 de ses équipages, sous son commandement, reçoivent la mission de s’infiltrer au travers des zones ennemies pour gagner les maquis à l’Ouest de Sennecey-le-Grand et de Chalon. Le 24 août, il atteint son but, La Vineuse, au nord-ouest de Cluny libéré comme on sait, siège du PC de la Résistance en Saône et Loire. Le 28 août, Guy de Combaud installe son PC SAS à Tallant, village voisin du maquis de Corlay. Coups de mains, accrochages, embuscades s’enchaînent alors. En ce début septembre, près de 500 hommes sont impatients d’en découdre pour de bon.
Quatre heures du matin, 4 septembre, le combat
Le 3 septembre, au PC de Corlay, les chefs des forces F.F.I. et SAS du secteur, savent que l’avant-garde de l’armée de Lattre, débarquée le 15 août en Provence, entrera à Chalon dans la journée du 4. Ils évaluent à quelques petites centaines les forces allemandes de Sennecey à Chalon. La situation est donc favorable à l’action. Leur victoire était assurée pour le 4 septembre. En réalité, l’armée française est stoppée à la hauteur de Mâcon par manque de carburant dira-t-on. Par ailleurs, les effectifs des forces allemandes se sont grossies de l’afflux récent de plusieurs milliers de soldats en repli, équipés de blindés et de canons..
L’idée de manœuvre était la suivante : prendre Sennecey par l’ouest, le sud et le nord, en combinant l’action des différentes formations de maquisards et de SAS pour bloquer et neutraliser définitivement les colonnes allemandes. Les jeeps des SAS de Guy de Combaud, engagées en premier, devaient prendre les Allemands par surprise, traverser en trombe leurs unités en crachant le feu de toutes leurs mitrailleuses, puis dégager à la sortie de la ville. L’assaut des maquisards complèterait l’action.
A l’aube, les jeeps foncent, traversent les campagnes endormies, entrent sans résistance dans Sennecey, remontent en trombe la grande rue bordées de véhicules et d’ennemis au repos, crachent sans discontinuer le feu de leurs mitrailleuses à droite et à gauche, à bout portant.. L’histoire retient des centaines de morts du côté allemand. Que s’est-il passé ensuite ? Les SAS ont-ils été bloqués au Nord, là ou ils devaient dégager ?.. Ont-ils tenté un demi-tour.. Les survivants allemands, remis de leur surprise, les descendent jusqu’au dernier. Guy de Combaud, enfant du pays, est mort, comme le sont ses camarades de combat. Reste, près de Sennecey-le-Grand, le Mémorial International des SAS.
Sur la débâcle de Vichy, voir :
La France de Vichy, Robert Paxton, 1999
D’un château l’autre / Nord / Rigodon de Louis-Ferdinand Céline
http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/collaboration/installation.html
Pour les maquis de Saône-et-Loire et les SAS :
LE MAQUIS DE CORLAY, André MONTARON, Éditions Hérode
Paras de la France Libre, Roger Flamand, Presses de la Cité.
Histoire de la Résistance en Saône-et-Loire, Patrick Veyret, éditions La Taillanderie
LES BERETS ROUGES .Parachutistes S.A.S.1952, Henry Corta
http://fr.wikipedia.org/wiki/Special_Air_Service
http://www.thesun.co.uk/sol/homepage/news/article830974.ece
LES BERETS ROUGES .Parachutistes S.A.S.1952, Henry Corta
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