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7 flashes Théâtre performance

7 flashes Théâtre performance, conception et mise en scène Pascale Oyer Auteur Zéno Bianu, avec Roland Abbatecola, Bertrand Cauchois, Nicolas Luboz, Yaelle lucas, Rodrigo Ramis Compagnie de la Yole, Vu à Avignon à L'entrepôt Cie Mises en scène 11h30

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Crédit photo : Véronique Lespérat-Héquet

Ce spectacle est un téléscopage de jeunesses à travers le temps, via les arts plastiques surtout.

En 1914, il y a Auguste Ravenel, un jeune appelé de Beauvais, tiré à 22 ans de ses Beaux-Arts pour défendre la patrie. Pendant deux ans de guerre, il écrivit abondamment à sa famille des lettres pleines de croquis. Il continuait sa vie, on pourrait dire, autant qu'il le pouvait.

Pascale Oyer, metteuse en scène, a imaginé une filiation traversant le siècle et entraînant une sorte de possession totale d'une jeune graffeuse, street artiste d'aujourd'hui. Comme un amour total, une fusion irrationnelle... Quelle universalité de la jeunesse ? Quelle universalité du désir de dessiner, de peindre traverse le temps, les âges, les techniques ?

« Elle » (elle n'a pas de nom) reçoit la mémoire d'Auguste Ravenel qui devient la sienne, en notre époque d'images multiples numérisées, vivantes et fugitives comme des météores, vite effacées ou recouvertes, pulvérisées partout tout le temps.

Pascale Oyer a demandé un texte à un auteur Zeno Bianu pour sceller cette continuité-rupture des jeunes et des traces à travers le temps. Laisser sa marque, laisser au moins une trace de son passage... Questionner la fougue de l'héritage, sa contrainte, sa ressemblance, sa liberté... Le socle de notre liberté, ou les rails (les fils) de notre filiation ? Zeno Bianu connaissait le street art, il a déjà travaillé avec Ernest Pignon-Ernest et Jef Aérosol.

D'autres textes, de six frères Bouchet, de Creil, sont dits par un choeur d'hommes. Aucun n'est édité. C'est la parole d'il y a cent ans qui va habiter, animer « Elle ».

Zeno Bianu a créé le texte en situation, avec des allers-retours entre sa solitude d'auteur et le travail de la scène et de l'espace.

Un groupe de graffeurs est réuni autour de « Elle », seule femme en scène. Leur lutte, leurs risques, monter, graffer haut, répéter, répéter, répéter pour se faire voir, pour marquer les mémoires... occuper le territoire, certes, comme les chiens odorisent leur chez-eux pour éloigner les intrus ?

Street-Art. Pas d'institution a priori. A posteriori, tout dépend. Le parcours envisageable pour un artiste le plus long. De rien au départ au succès mondial (cela arrive) ou pas...

La ville est à tout le monde. Les murs sont figurés par des panneaux amovibles sur roulettes, qui recomposent sans arrêt places et rues. Des images de notre modernité y sont projetées, dans cette double mobilité des images et des supports.

Les murs ne nous sont acceptables que parce qu'ils sont troués de fenêtres. Les murs nous offrent avec clarté, l'union des contraires dans une permanence invisible car tellement quotidienne ! Les murs extérieurs nous dessinent nos rues, nos flux, nos trajets, nos itinéraires... Les graffes vont vibrer la ville comme une forêt lente, un graffe modifie la vue qu'on a d'une place ou d'une rue pour un temps. Tout change de sens, discrètement et pour qui veut bien y porter attention et ressentir que le street-art aiguise le regard d'un léger coup de griffe.

Toutes sortes de réflexions passent dans une grande densité. C'est une sorte de charivari du temps, de l'image, du pourquoi des choses qui, bien qu'elles viennent d'ailleurs et d'avant, donnent de l'inédit, de l'inoui, on pourrait dire, de l'invu.

Le soldat d'il y a cent ans, ses textes et ses dessins, est toujours là, dans une étreinte impossible au milieu de tous ces jeunes, il est, encore un peu, leur contemporain.

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Crédit photo : Véronique Lespérat-Héquet

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1 réactions à cet article    


  • GeorgesH GeorgesH 30 juillet 2016 19:42

    Tout cela ressemble fort à cet espèce d’art élitiste contemporain dont personne ne comprend vraiment les tenants et les aboutissants.

    Comme je suis un esprit simple et peu éduqué à la chose artistique, je n’ai rien compris...

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