A la découverte de la ville éternelle
Profitons de la saison estivale pour partir à la découverte de Rome.
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Après deux heures de vol depuis Roissy-Charles de Gaulle, nous atterrissons à Roma-Fumicino. Les bagagistes lambinent un peu et la récupération de nos petites affaires s’éternise. Pour rejoindre la capitale, nous optons pour le Leonardo Express, en s’acquittant d’une dizaine d’euros par adulte. L’extérieur du train semble poussiéreux, la luminosité et la saleté ne permettent même pas d’apercevoir l’intérieur de l’installation. Mais une fois cette appréhension passée, on constate que les compartiments et les sièges de la navette sont modernes, soignés et confortables. Le long du voyage, on contemple la végétation méditerranéenne. Pins parasol, cyprès, figuiers et oliviers composent une grande partie de cette campagne à la fois sèche et verdoyante. A mesure que nous nous enfonçons dans Rome, on remarque les constructions en briques antiques orangées et très allongées. Nombre de bâtiments ou de murets contemporains sont bâtis avec ses vestiges de l’empire romain. Après une demi-heure de trajet, nous nous trouvons enfin à la gare Termini.
Pour regagner notre hôtel, nous optons pour le métro. Sur la ligne A, les wagons sont remarquablement climatisés et l’installation bien entretenue. Des écrans plats diffusent des messages d’information aux voyageurs ainsi que des publicités. Après une station, nous découvrons notre lieu de villégiature. Situé non loin de la Domus Aurea, l’ancien palais de Néron, le quartier comprend surtout une population d’origine indo-pakistanaise. Nombre de commerces proposent des colliers en perles de verres, des ombrelles, des nouilles chinoises et japonaise, des pendentifs, des éventails et des ombrelles.
Le personnel de l’hôtel nous accueille avec beaucoup de gentillesse. On nous remet un plan de la ville avec quelques explications sur le fonctionnement du métro. Le long de notre séjour, ils sauront parfaitement nous indiquer les itinéraires de nos déplacements. Après avoir gratifié d’un pourboire l’employé qui s’est occupé de nos bagages, nous entrons dans la chambre. En guise de bienvenue, notre fillette reçoit une boîte de crayons de couleurs, un calepin de coloriage et un livret bilingue sur Pinocchio. En entrant, la fraîcheur de la pièce apaise nos membres engourdis.
Après avoir dépaqueté quelques affaires, nous partons en quête d’un endroit où nous restaurer. Nous jetons notre dévolu sur un établissement où la pizza est vendue au kilo. Nos dégustons quelques parts de pizza aux champignons et sirotons du thé glacé à la pêche San Benedetto. La patronne lance à notre petite un « piu angelo ». Nous nous arrêtons devant un glacier pour déguster une bonne portion de glace artisanale dans un gobelet en carton. Je choisis les marrons glacés tandis que mon homme se jette sur la framboise. Notre bichette ne daigne pas laper son cornet au chocolat. Dans l’urgence, son papa engloutit la masse brune en train de fondre avant de se précipiter sur son propre dessert. Dans le parc voisin, on projette du cinéma en plein air. Devant les grilles, des groupes de jeunes hommes causent et plaisantent. Je décide de chercher un cornet de frites à la gare Termini pour la petite, qui a boudé son assiette. A la sortie de la station de métro, je prends un expresso et un « moccaccino » dans un distributeur automatique. Dans le gobelet, on ne retrouve que quelques centimètres de liquide. Je me demande si la machine n’est pas défectueuse. Je constaterai par la suite que les cafés italiens sont servis compact et très forts. Dans la chambre, je suis accueillie en sauveur par ma petite famille qui se jette sur les « patatine » que je leur ai apportés.
Nous dormons tous les trois comme des bienheureux. A 9 heures, nous nous réveillons et nous dirigeons vers la salle du petit déjeuner. Dans le buffet, l’hôtel propose des mets qui conviennent autant aux Britanniques qu’aux Français. Après avoir profité d’un café, d’un yaourt et de quelques viennoiseries, nous partons à la découverte de la ville. Outre les indispensables dans nos bagages, nous avons embarqué un thermos isotherme, une gourde métallique, un éventail et une paire de jumelles. Nous marchons jusqu’au Colisée. Devant la construction colossale dressée au centre d’une dense circulation, nous nous rendons compte que la file d’attente pour les tickets d’entrée serpente plusieurs dizaines de mètres. Nous réalisons que nous nous sommes levés bien trop tard pour visiter l’amphithéâtre flavien. Finalement, nous décidons de reporter notre projet.
Après quelques pérégrinations, nous parvenons à la fontaine de Trévi. Des groupes de touristes s’agglutinent autour du plan d’eau. A tour de rôle, nous jetons une pièce par-dessus notre épaule, dos à la fontaine pour souhaiter un retour prochain à Rome. La petite effectue ce geste à plusieurs reprises et réclame : « des sous ! des sous ! » Nous lui confions quelques pièces d’1 et 2 centimes qu’elle s’empresse de lancer dans l’eau. Si la beauté de l’œuvre est incontestable, l’affluence rend rapidement le lieu oppressant. La sculpture du Neptune fier et sensuel et le thème marin qui l’entoure valent tout de même le détour.
A l’heure du déjeuner, nous choisissons une cafétéria libre service. Escalope de poulet panée avec quelques frites pour le papa et sa fille, penne à la sauce tomate épicée pour moi. Je suis un peu incrédule devant l’addition, tant elle me semble élevée devant la médiocrité des portions. Nous mangeons sans grand appétit.
Après le repas, je propose d’aller voir la chapelle Sixtine et la basilique Saint-Pierre. Depuis la station de métro Ottaviano, nous atteignons le plus petit Etat du monde : le Vatican. La chaleur d’août commence à nous assommer. Par bonheur, Rome comprend de très nombreuses fontaines d’eau potable et nous ne nous privons pas de remplir nos gourdes. La plupart des touristes que nous croisons balancent à leur main des bouteilles d’eau minérales déjà tièdes, achetées dans les stands bordant les monuments. Quelques marchands ambulants d’ombrelles et d’éventails arpentent la montée qui mène à la cité. Nous passons le portique de sécurité du musée du Vatican et pénétrons dans le palais. A vrai dire, nous nous intéressons bien peu aux collections présentées, voulant avant tout admirer les fresques de Michel-Ange. Les visiteurs sont nombreux, mais la circulation assez fluide pour marcher à notre aise. Le parcours propose différentes expositions à travers le palais avec le fameux plafond en guise d’apothéose.
Nous admirons de très belles tapisseries présentant des scènes bibliques ou historiques. Quand enfin nous pénétrons dans la chapelle, l’œuvre est plongée dans une semi-obscurité. Des centaines de chuchotements jouent une symphonie de murmures ponctuée par les « silent please » du gardien. La façade du Jugement dernier attire notre attention, en particulier les grimaces et le désespoir des damnés. Sur le plafond, les illustrations de l’Ancien testament sont entourées par des beaux jeunes hommes nus prenant des poses lascives. Michel-Ange, qui a effectué seul tout ce labeur (juste avec l’aide de quelques apprentis qui, au sol, lui préparaient les couleurs), exprime un mélange de piété et de sensualité. Cet artiste d’exception assumait mal son homosexualité. De ses frustrations et de ses inhibitions, ce génie acariâtre nous livre une œuvre qui va bien au-delà de la grâce. Je malmène mes cervicales pour observer les scènes centrales. Avec les jumelles, nous observons quelques détails. Je songe que j’aimerais beaucoup me trouver à la place des cardinaux, qui lors des conclaves ont l’occasion d’admirer la voûte à loisir avec un éclairage sans doute plus approprié.
A suivre…
Documents joints à cet article
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