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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > A la mémoire de nos si courageux anciens combattants

A la mémoire de nos si courageux anciens combattants

Voici un extrait du livre « Mémorial de France, Faits d'armes de la guerre 39-40 recueillis par André-Paul Antoine. » qui nous raconte avec précision les batailles auxquelles ont participé nos parents dans les années 39 et 40 de la seconde guerre mondiale. Chacun de ces articles aura pour rôle de retranscrire une bataille particulière pour nous rappeler à quel point nous pouvons être fiers nos Héros... de nos parents.

 

Voici la première :

 

 

7eme DIVISION D'INFANTERIE.

 

Bataille de l'Ailette (5 et 6 juin 1940)

 

 

Le 5 Juin, la 7e division d'infanterie est engagée sur l'Ailette. Nous sommes au point culminant de la bataille de France. Sur tout le front la pression ennemie atteint son maximum. Les attaques succèdent aux attaques. Les divisions blindées aux divisions blindées. De la Somme à l'Aisne, le tonnerre de l'artillerie gronde sans arrêt.

 

La 7e division a reçu l'ordre de tenir coûte que coûte. La consigne est formelle. Les unités engagées doivent se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Cette consigne sera exécutée de point en point. La division se compose de 3 régiments : Le 93e d'infanterie, le 102e et le 130e.

 

Le 93e d'infanterie tient l'aile gauche du dispositif.

Le 102e est au centre, le 130e tient l'aile droite. Les premières lignes ont été fortifiées, les postes de commandement aménagés en point d'appui, celui de la division elle-même a été organisé en centre de résistance.

 

Depuis 48 heures, la division résiste désespérément à l'ouragan d'obus et d'engins cuirassés qui la submergent. Les premières lignes sont enfoncées. Tous les postes de bataillons encerclés résistent. Les postes de commandement de 93e et 130e d'infanterie, Colonels en tête, tiennent le choc et repoussent l'ennemi.

 

Le 6 Juin, à 20h15, l'ordre de se replier derrière l'Aisne arrive à la division. En pleine bataille, celle-ci le transmet aux unités vers 21h.

 

A l'aile gauche, le 93e régiment d'infanterie, complètement fractionné et encerclé, résiste toujours.

 

Aucun officier de compagnie, aucun commandant de bataillon n'en reviendra. Tous combattent à leur poste, au milieu de leurs unités formées en carré, noyés dans la masse ennemie. Ils tiendront jusqu'à épuisement des munitions.

 

A la faveur d'une contre-attaque locale, le colonel et l'état-major de régiment parviennent à se replier mais quand ils arrivent aux ponts de Soissons, ceux-ci ont déjà sauté. Ils doivent passer l'Aisne à la nage pour regagner nos rives.

 

Au centre, le 102e régiment d'infanterie a réussi à maintenir ses positions en dépit de toutes les attaques, quand il reçoit l'ordre de repli.

 

Protégé par la résistance des deux autres régiments qui tiennent aux ailes avec acharnement, il peut, sous un déluge de feu, se décrocher et opère son repli en bon ordre, sous la conduite de son colonel.

 

A l'aile droite, le 130e régiment d'infanterie lui, n'a pu être atteint par l'ordre de repli. Il exécute à la lettre, l'ordre de combattre sur place et continue la lutte après encerclement total.

 

Le colonel et son état-major, les chefs de bataillon, tous les officiers de compagnie sauf neuf retenus par le service en dehors de la zone cernée par l'ennemi sont restés à leur postes.

 

Ils tiendront au milieu de leurs hommes jusqu'à la dernière cartouche.

 

Mais leur sacrifice n'est pas inutile, ils sauvent les débris de la division ainsi que le 102e d'infanterie qui parviennent ainsi à repasser l'Aisne.

 

Au cours des combats qui suivirent sur l'Ourcq, sur la Marne, sur la seine, sur la Loire, les éléments survivants des 93e, 102e et 130e d'infanterie groupés autour des officiers restants continuent à soutenir la lutte avec une vaillance égale.

 

Malheureusement, au nord de la Loire, le colonel, les chefs de bataillons et une importante fraction du 102e d'infanterie rescapés de la bataille d'ailette, emportés par l'ardeur de la lutte, tiennent leurs positions un peu trop longtemps. Quand ils arrivent sur le fleuve, les ponts ont été détruits. Cette fois, ils ne peuvent éviter de tomber aux mains de l'ennemi.

 

Au moment où sonne le « cessez le feu » de l'Armistice, la 7e Division d'infanterie réduite à quelques éléments a largement le droit d'être citée en exemple. Elle a hautement sauvé l'honneur.

 

Le 93e d'infanterie a perdu en tués, blessés et disparus, plus de 2000 hommes soit 75% de l'effectif et 60 officiers soit 75% de l'effectif.

 

Le 102e d'infanterie a perdu 1600 hommes soit 60% de l'effectif et 60 officiers soit 75%de l'effectif.

 

Le 130e d'infanterie a perdu 2100 hommes soit 75% de l'effectif et 69 officiers soit 89% de l'effectif...


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19 réactions à cet article    


  • CRICRI59 CRICRI59 2 janvier 2019 18:44

    Bonjour

    14/18 oui 39/40 heu !!! j suis né en 1939 N’oubliez pas l’Indochine des engagés et Par la suite l’Algérie 30 000 soldats appelés mort au combat j’espère qu’il y aura une suite a votre bulletin ;

    un ancien combattant d’Algérie.


    • julien julien 3 janvier 2019 09:52

      @CRICRI59
      Le livre duquel j’ai tiré l’extrait est livre imprimé en Décembre 1940 qui relate les faits d’armes qui se sont produits dans les années 39 et 40. Bien sur tout le monde sait que la 2nd guerre mondiale c’est 39/45. Je n’oublie pas toutes les autres guerres mais pour l’instant je m’applique à retranscrire textuellement chaque faits d’armes que ce livre nous raconte.


    • Rinbeau Rinbeau 2 janvier 2019 19:06

      Mon grand-père était dans les forêts aux abords de Sedan !

      son pistolet tirait à droite lorsqu’il visait à gauche !

      Il m’a dit que lorsque les blindés allemands couverts par l’artillerie ont déboulé,

      tous le monde est parti en courant !

      Blessé en plusieurs endroits, il ne voulait pas être considéré comme un héro, car

      depuis la mobilisation, il ne souhaitait qu’une chose, ne pas faire cette guerre !

      comme les soldats qui étaient avec lui !

      D’autre part, l’état major était assez pro-allemand, comme notre gouvernement

      de l’époque.


      • julien julien 3 janvier 2019 10:08

        @Rinbeau
        « Tout le monde est parti en courant ». Et bien il faut croire que cela n’a pas été tout le temps le cas. Ce livre montre d’ailleurs que malgré la première défaite (années 39/40) beaucoup de soldats se sont battus avec courage ceci malgré la mobilisation imposée, ce qui rajoute encore plus de valeur à leurs actes de bravoure.


      • Rinbeau Rinbeau 3 janvier 2019 14:31

        @julien

        Je ne fais que relater les dires de mon grand-père !
        Pourquoi parler de lâcheté de la part d’hommes qui ne voulaient
        pas faire cette guerre. A la différence de 14-18, beaucoup de soldats savaient
        que c’était encore une guerre du fric ! et on les forçait à la faire !
        ils n’en voulaient pas point à la ligne. Bien sur que dans le lot il y en a toujours qui se battent ! Mais là, précisément, pas suffisamment.
        L’histoire comme toujours est réécrite. Pas d’exception pour celle -ci.
        Quel crédit apporter à ce livre de 1940 ?
        Je réitère, que ça plaise où non, ils sont partis en courant !
        c’est le vécu de mon grand-père à Sedan, et ça n’était pas un menteur !


      • julien julien 3 janvier 2019 14:41

        @Rinbeau
        Je n’ai jamais dit que votre grand père était un menteur ni que c’est faux que des soldats soient partis en courant, c’est même surement très vrai. Je montre juste qu’il y a eu, malgré la défaite, des soldats qui se sont vaillamment battus et ces quelques faits d’armes sont là pour le prouver. Maintenant nous savons bien qu’il y a de tout dans une guerre...


      • nono le simplet 3 janvier 2019 02:53

        salut à toi,

        article qui remet un peu à leur place les idées reçues sur la campagne de France ... j’espère un article sur les cadets de Saumur ou les héros de Dunkerque dont la 225e brigade ou encore les aviateurs français ...


        • julien julien 3 janvier 2019 09:57

          @nono le simplet
          Merci ! Je crois que le livre d’où je tire les extrait relate quelques faits d’armes d’aviateurs. De toutes façon j’ai dans l’idée de retranscrire tous les faits d’armes racontés dans ce fabuleux bouquin (qui contient malheureusement juste les années 39 et 40 puisque imprimé en Décembre 1940).


        • nono le simplet 3 janvier 2019 18:33

          @julien
          juste les années 39 et 40 puisque imprimé en Décembre 1940

          non, non c’est super ! je ne connais pas ce livre ... même si je connais un peu cette période finalement très méconnue des français ...
          de plus, ton article tombe à pic pour moi ... j’ai en préparation une série de 3-4 articles sur le front de l’est ...
          je ne peux donc qu’être avec toi smiley


        • julien julien 3 janvier 2019 19:32

          @nono le simplet

          Si il t’interresse tu devrais pouvoir trouver le bouquin sur internet 😁 . Il y a environ 30 ou 40 faits d’armes racontés dans ce livre. Perso ce livre m’a beaucoup touché car on y lit pleins de petites batailles oubliées qui ont fait cette guerre.


        • julien julien 3 janvier 2019 19:33

          @nono le simplet

          Pressé de lire tes articles 😉


        • machin 3 janvier 2019 05:36

          Les seuls anciens combattants que je reconnais sont ceux qui ont défendu notre territoire.

          Les autres ne sont que des envahisseurs, de sinistres mercenaires à la solde, entre autres, des marchands et trafiquants de pneus.

          Les seuls vrais héros de l’Algérie, n’en déplaise à Monsieur Lepen, sont ceux qui se sont retrouvés en forteresse pour refus de participer aux viols, aux pillages, aux tortures d’ un pays étranger.

          Le seul vrai courage c’est de refuser l’iniquité.

          Il n’y a pas de médaille pour cela.


          • julien julien 3 janvier 2019 10:11

            @machin
            Ce livre ne relate que des faits d’armes des années 39 et 40, ce qui consistait, en ce temps là, uniquement à la défense du pays.


          • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 3 janvier 2019 10:31

            Les soldats de 40 n’ont pas été massivement les lâches qu’ont dit certains...

            Mais un livre publié en 1940 ne peut guère être objectif.

            Pour avoir une juste idée du combat des soldats de 40, il vaut mieux lire des ouvrages d’historiens, comme « La bataille de France jour après jour » de Dominique Lormier (le Cherche midi).

            Par ailleurs, on ignore généralement la micro-offensive de septembre 1939 dans le secteur de la Sarre, au nord de Sarreguemines, trop brièvement arrêtée à cause de la pusillanimité du Haut Commandement et qui a quand même causé la mort de nombreux soldats.


            • julien julien 3 janvier 2019 10:49

              @Jean J. MOUROT
              Alors si nous allons dans ce sens là, un livre publié par un Français ne peut lui aussi être objectif... 


            • CN46400 CN46400 3 janvier 2019 14:47

              Au final 2 000 0000 de prisonniers qui, la plupart du temps, n’avait tiré aucune cartouche. Ils croyaient être libérés le mois suivant, mais la captivité a duré 5 ans passés au travail forcé dans l’économie du Reich prévu ,lui, pour durer mille ans ! Ce fût une partie, non négligeable, de la contribution de la bourgeoisie française à l’effort de guerre nazi....


              • bob de lyon 3 janvier 2019 17:30

                Bonjour Julien,

                Courageux d’aller à contre-courant de la légende du ‘sauve-qui-peut’…

                Si j’en crois ce que me racontaient mon oncle, chef de char, et mon père, artilleur de montagne, c’était souvent duraille et ils se sont souvent plus que défendus.

                Voir ‘Infographie de la Seconde Guerre mondiale’ Ed. Perrin – 2018 ; le bilan comparé des hommes et du matériel était plutôt équilibré et les soldats français ont combattu courageusement quoiqu’en disent certains.

                Je retiens votre livre.

                Merci.


                • julien julien 3 janvier 2019 19:26

                  @bob de lyon

                  Bonjour bob le lyon,

                  Merci beaucoup, je retiens également votre proposition de livre. Et oui malgré que nous ayons dans un premier temps perdu la guerre (armistice), cela ne doit rien enlever au courage de nos parents.


                • quijote 4 janvier 2019 11:31

                  Courageux ? Lâches ? Bravo aux courageux, je comprends absolument et définitivement les lâches.

                  Mon avis, totalement complotiste :

                  Les guerres, globalement, ce sont essentiellement des membres des élites qui les déclarent et essentiellement des membres du peuples, des peuples, qui en meurent.

                  Est-il normal que « nous » soyons allés détruire la Libye ? L’intérêt du peuple français était-il d’aller foutre la merde là-bas ?

                  Est-il normal que « nous » nous soyons engagés contre la Syrie ? Qu’est-ce que le peuple syrien a fait au peuple français ?

                  Je ne m’appesantirai pas sur les promoteurs réels de ces guerres pour, hum, « les droits de l’homme ».

                  Conclusion : nos élites ne doivent pouvoir prendre de décisions seules que dans le cas de guerres défensives. Si un pays menace notre territoire. En revanche, comme c’est essentiellement le peuple qui y meurt, et nos soldats professionnels sont aussi le peuple, il doit être strictement impossible pour les élites de faire ce que nous avons vu en ex-Yougoslavie, en Libye ou en Syrie, sans que le peuple ait donné son accord pour aller mourir ailleurs que sur son propre territoire et en détruire d’autres en faisant le malheur d’un peuple autochtone qui n’avait rien demandé. Que les oppositions locales cherchent à gagner la majorité de leur peuple à leur cause et ne fassent plus appel ( ou ne répondent plus ) aux services secrets de pays étrangers. D’une façon générale, services secrets et droits de l’homme sont absolument antithétiques. Il y a TOUJOURS derrière tout ça des intérêts qui ne seront jamais ceux du peuple.

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