A propos du Tableau « Le Cri » d’Edward Munch
De l'oeuvre d'Edvard Munch ( 1861-1944), on connait essentiellement "Le Cri", peint en 1893, élément d'un grand cycle intitulé "La fresque de la vie" concue par ce peintre de génie comme un long poème de la vie, de l'amour et de la mort, soit le cycle de la vie qui nous concerne toutes et tous.
A l'image de ce tableau expressioniste, mouvement dont il fut l'un des précurseurs, c'est un être tourmenté, hanté par une enfance difficile, et de façon récurrente est victime d'hallucinations à caractère paranoïaque. A propos de cette oeuvre, il nous a laissé ce très beau texte dans son journal de notes :
" Le soleil se couchait. Il baignait dans les flammes, plongeait sous l'horizon. C'était une épée de sang enflammée qui coupait en deux la concavité des cieux. Le ciel était ciel de sang, strié de lames de feu. Le bleu, pâle et terne, le jaune et le rouge taillaient le fjord. Le rouge sang explosait et éclaboussait le sentier de la rembarde...j'ai senti monter un grand cri et j'ai entendu ce grand cri."
Arrêt sur image
Au milieu de la toile, on observe un homme au visage effaré, masque livide, pur instant d'angoisse au sein d'une nature perçue comme hostile. Ce personnage tient sa tête dans ses mains, sans doute afin de ne pas tomber dans le gouffre protégé par la rambarde qui divise le tableau en deux. Dans ce paysage nordique et marin, la terre, la mer et le ciel se confondent en un magma informe de couleurs vives et volcaniques, très éloignées des couleurs pâles, douces et tamisées que l'on peut observer dans un fjord norvégien.
La force extraordinaire de ce tableau vient du fait que, à une époque où Arthur Rimbaud nous assène de son "Je est un Autre", Edvard Munch lui répond en nous donnant à voir de façon magistrale le chaos intérieur qui l'habite.
C'est en cela que ce tableau est une composition majeure, en ce qu'il montre au travers d'un grand réalisme, d'une grande lucidité et du grand effroi de cet inaudible cri, le moment de la perte de repères d'un individu prêt à bascule de l'autre côté du miroir, ici de la rambarde, antichambre de la folie.
Car c'est de lui qu'il nous parle, homme extravangant habité par la peinture, du malaise existentiel qui lui est chevillé au corps tout au long de sa vie, et c'est cela qui donne une force inouïe à cette toile.
Et pour en terminer sur une note de légèreté et d'humour, c'est ici la vision d'un jeune roumain Sebastian Cosor qui a interprété le tableau d'Edvard Munch, Le Cri, en y remettant de la 3D et en l'inscrivant dans une courte narration au cours d'une petite vidéo :
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