Actualité intemporelle négligée : La carte n’est pas le territoire

Bien que le monde soit réel, nous n’agissons pas directement sur cette réalité. Chacun de nous construit sa vision du monde, et celle ci diffère d’un individu à un autre.
Les appréciations ne sont valables que relativement à nous même dans un cadre fixe, le "système de référence".
la plupart de nos problèmes relationnels, et plus globalement de civilisation , proviennent de la dichotomie entre notre évolution aux niveaux scientifiques et humains, et du fait que nous raisonnons encore dans les sciences humaines sur les bases des systèmes de pensée plus ou moins anciens.
La carte n’est pas le territoire,
Un polytechnicien polonais, Alfred Korsybski, impressionné par la monstruosité de la première guerre mondiale, pris conscience que les hommes vivaient encore dans le conditionnement de la logique d’Aristote. Au IV e siècle, à l’époque où la terre était un disque plat situé au centre de l’univers...il est vrai que l’école était laïque et obligatoire depuis peu de temps (rire jaune)
Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs épées dans l’eau
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux
Leurs faits d’armes sont légendaires
Au garde-à-vous, je les félicite
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit
Sparte nous parle d’Aristote et Georges, notre ami, inscrit le lien chantant et intuitif dans notre triste temps.
L’évolution sémantique découle des cartes dressées par les savants des différentes époques en fonction des données dont ils disposent.
En conséquence la logique d’Aristote a structuré l’évolution de nos langages et de notre civilisation aux niveaux humains, institutionnel, spirituel, etc., du IV° siècle avant notre ère au XVII° siècle, c’est-à-dire durant deux mille ans, et celle de Descartes, du XVII° siècle à nos jours.
Les propos joyeux du poète contiennent en esprit les 3 principes d’Aristote, celui d’identité, de contradiction, du tiers exclu. Cet ensemble constitue la logique conflictuelle dans laquelle notre monde est emprisonné.
A partir du début du XX° siècle, les découvertes en physique de la mécanique quantique, puis de la théorie de la relativité de Einstein, ont bouleversé la conception scientiste de l’homme et du monde. C’est sur ces nouvelles données de la physique que Alfred Korzybski créa, durant la première moitié du XX° siècle, la sémantique générale ou logique non-aristotélicienne, dans le but de résoudre les contradictions des systèmes de pensée précédents et les problèmes qu’elles engendrent au niveau humain. Il élabora une nouvelle conception de l’homme "comme un tout dans son milieu qui le pénètre et auquel il réagit", dont les différents niveaux sont liés entre eux structurellement et ne peuvent être isolés artificiellement les uns des autres.
Korzybski rejeta catégoriquement les principes aristotéliciens d’identité, de contradiction et du tiers exclu et fonda la sémantique générale sur les postulats suivants :
- une carte n’est pas le territoire,
- une carte ne représente pas tout le territoire,
- une carte est auto-réflexive.
qui, donnent, appliqués à la vie courante et au langage :
- un mot n’est pas ce qu’il représente,
- un mot ne représente pas tous les faits,
- le langage est auto-réflexif.
Cette nouvelle logique est un outil de pensée permettant d’unifier les sciences humaines et les sciences exactes en appliquant aux problèmes humains des méthodes de résolution mathématique en les abordant à l’aide d’une démarche scientifique, à partir de l’observation des faits. Dans la mesure où elle intègre les données de la physique moderne, elle nous permet de dresser de nouvelles cartes de nous-mêmes et du monde qui sont similaires aux faits, c’est-à-dire des cartes fiables et prédictives. Elle nous permet alors d’obtenir, dans les domaines humains, des résultats aussi efficaces que ceux auxquels nous sommes parvenus dans les domaines scientifiques et techniques.
Bien sur me direz-vous, mais que se passe-t-il vraiment ?
Eh bien, comme dans l’univers de carte postale du "Fabuleux destin d’Amélie poulain,"
les politiques balancent de droite à gauche avec ou sans état d’âme, dans une étrange chorégraphie, critiquant beaucoup sans projeter,
la foi distille son créateur, la religion le systématise, pendant que le croyant l’aime à son image,
les scientifiques nous parlent de la création mais assistent impuissants à son extinction,
les humanistes rêvent du G vingt, pendant que les politiques président le G vain,
La femme et l’homme, dans le meilleur des cas, parlent toujours d’amour sans bien comprendre ce qui les foudroie,
et enfin le sage imperturbable montre toujours la lune, l’obsédé, jusqu’à l’ankylose, pendant que le fou, le malheureux, s’obstine à regarder le doigt...
et la carte n’est pourtant pas le territoire !
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