Ad Maiora, le progressif à la milanaise

Les musiciens de Ad Maiora ne sont plus tout jeunes mais le progressive band qu’ils ont constitué à Milan ne date que de 2009. Depuis, un premier album repéré sur les radars de la scène prog et en 2016, un second CD permettant d’exprimer les éclectiques intentions esthétiques de cette formation pourvue d’une line-up très conventionnelle. Ad Maiora est composé d’un chanteur et de quatre musiciens avec l’incontournable claviériste officiant avec des instruments vintages et bien sûr, l’improbable mellotron qui donne une teinte si particulière avec la signature seventies aux compositions qui savent le doser subtilement. Ce qui est le plus souvent le cas pour des musiciens trempés depuis des années dans la musique progressive.
Les compositions signées par les musiciens de Ad Maiora ne s’inscrivent pas un style homogène et c’est ce qui fait l’intérêt de ce CD qui permet d’écouter huit morceaux façonnés avec des styles différents. Le premier morceau donne le ton, avec un début résolument néo-prog, dans le style Pallas ou Pendragon, mais cela ne dure pas, et la musique s’emballe avec des facéties orientalisantes, contrastant avec le début très conventionnel. Puis le motif mélodique et sobre du début réapparaît avant que ne débute à nouveau une séquence endiablée. Ce premier morceau est caractéristique du style très hétéroclite proposé par ces musiciens de Milan. Le second morceau est très différent, avec un style légèrement jazzy, presque funky mais avec la signature progressive reconnaissable aux parties de clavier et des incantations mélodiques légèrement torturées. C’est du reste le claviériste qui signe la plupart des compositions dont la durée moyenne est de six minutes. La troisième composition sonne dans un style résolument art rock et quelque peu free, avec un début fait pour perdre l’auditeur mais après, la ligne mélodique se met en place et cette fois, c’est un peu du groovy prog qui est proposé. Bref, les séquences se succèdent là où on ne les attend pas et c’est vraiment l’esprit du progressif qui plane sur ces huit compositions.
Un mot sur le quatrième morceau qui contraste avec les précédents en adoptant un style plus symphonique. Et toujours cette texture dans la composition qui déroute l’auditeur et le perd dans les méandres de la complexité entre les mélodies successives et les courtes séquences aux styles alambiqués. Ce qui permet de dire qu’on ne s’ennuie pas car la musique est en permanence en renouveau, telle un De natura rerum de Lucrèce décliné en fleuve harmonique. La musique semble renaître à chaque instant. Ce second album de Ad Maiora, Repetita luvant, est une autoproduction qui rivalise avec les CD édités par les maisons de disque conventionnelles. A noter le sixième morceau éponyme qui avec son mellotron intense rappelle les premiers disques de Anekdoten alors que le septième nous plonge dans une ambiance à la Dream Theater sans les excès d’une démonstration technique. En bonus, le groupe nous offre une reprise du Whailing stories de Procol Harum.
Line-up
Paolo Callioni / vocals
Flavio Carovali / el. Guitar
Sergio Caleca / keyboards, el. guitar (3)
Moreno Piva / el. bass, backing vocals (3)
Ezio Giardina / drums
En écoute, extrait de l’album Repetita luvant
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