Ainsi voyait Raul Midòn...
Jeudi 30 mars 2006 - 21 heures : ouverture du troisième Blue Note Festival (du 30/03 au 08/04 à Paris) au New Morning. The Robert Glasper Trio effectua une première partie comme une mise en bouche exquise et entraînante, avant que nous ne succombions, une nouvelle fois, au charme et à la passion communicative de Raul Midòn.

La petite salle du New Morning accueillait, jeudi 30 mars, l’ouverture d’un tout jeune festival à la gloire d’un très ancien et célèbre label : le Blue Note. Soixante-six ans d’histoire mis en valeur par un programme qui, pour les néophytes, n’enseignerait certainement pas sur la qualité musicale - et sentimentale - dont nous avons pu être les témoins privilégiés : The Robert Glasper Trio et Raul Midòn. Ainsi nous vîmes d’abord débarquer un jeune pianiste, à l’allure aussi désinvolte que sa musique, faite de surprises auditives, de réminiscences pop, soul, hip-hop, exécutées avec une dextérité jazzy jubilatoire, mais aussi une nonchalance toute cruelle pour certains instrumentistes qui ne possèdent pas son génie. Que dire de Vicente Archer, à la contrebasse, dont les doigts couraient avec un temps d’avance sur nos cœurs emballés, et de Damion Reid, à la batterie, qui faisait dodeliner instinctivement de droite et de gauche nos visages émerveillés ? Tout simplement fantastique !
Et puis vint Raul Midòn, en toute simplicité, ce maître guitariste, ce tambourine man qui chante avec chacune des parcelles de son corps, en rythme, en mélodie, ce magicien aveugle qui fait naître les émotions comme bourgeonne la nature au printemps, cet enchanteur qui donne une joie indélébile à une salle entière, un soir de mars. On dit de lui qu’il "fait sourire votre âme". Peut-être a-t-on oublié d’ajouter qu’il fait danser chacune des parcelles de votre corps, qu’il délivre un message d’amour, de paix, de sagesse, en toute humilité, qu’à l’image de sa seule guitare qui vaut un orchestre, son talent déborde de toutes parts, finit par nous atteindre, faisant des heureux spectateurs que nous sommes les acteurs volontaires de ce partage, de cette communion magnifique.
Everybody, All in your mind, If you gonna leave, Suddenly, Sunshine I can fly, State of mind (également le titre de son album)... à chaque fois un plaisir sans nom, dès le premier son, quelquefois issu de sa voix fantastique, d’un scat époustouflant, d’un solo de trompette buccal ahurissant. Une musique faite de mélanges entre jazz, pop, soul, racines africaines et sud-américaines, avec une touche de Quincy Jones et une pincée de Stewie Wonder qui vous prend sans jamais vous lâcher. Nous attendrons d’ailleurs avec gourmandise The more than I know, titre inédit dont il nous a gratifiés, et qui laisse présager encore de grands, de vrais et d’authentiques moments de ravissement.
Ainsi voyait Raùl Midon à travers ses doigts glissant en toute complicité sur sa guitare, laissant à portée de main un monde infini de sourires, de plaisirs et de paix. Le temps de quelques accords magistraux, nous sommes cordialement invités à le rejoindre, et pour ne rien vous cacher, c’est un aller sans retour, pour notre plus grand bonheur.
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