« Comme de nombreuses femmes de lettre, Antoinette Des Houlières a longtemps été reléguée au second plan de l’histoire littéraire. », SI VOUS SAVIEZ…
La tradition antique personnifia toujours la science et les lettres par neuf femmes qui furent les neuf grandes Révélatrices. Par la suite, les Sociétés secrètes qui ont continué les Mystères antiques les ont symbolisé par Neuf Sœurs.
Quelles étaient en réalité ces neuf sœurs ?
Les voici :
1- La Déesse Toath (Thoth), en Egypte, auteure des 42 livres sacrés (1). Les Egyptiens font remonter leurs saintes Ecritures à un « Révélateur » considéré comme un être divin, surnaturel, c’est-à-dire au-dessus de la nature masculine. Ce Révélateur égyptien est appelé Toath. Il est dit « l’écrivain de la Vérité », « le Seigneur des paroles divines », « le Seigneur des Écrits sacrés » ; on l’appelle « Trois fois grand ». Son nom s’écrit avec la première lettre hiéroglyphique « Tho » qui veut dire « monde » ; on y ajoute la racine « The » qui indique la « souveraineté suprême », Tho-the, « monde divin », devient Tho-oth quand on change la terminaison des noms féminins. Dans les hiéroglyphes, TOATH est désigné par les mots Nuter Aa Heonet, qu’on traduit mal à propos par Dieu trois fois grand, parce que le mot Nuter (Nouter ou Noutir) ne signifie pas « Dieu » il signifie Nature ou Renouvellement (par la maternité), donc, ici, il désigne la Divine Mère. Thoth est la Déesse des lettres, celle qui a créé le langage articulé et donne des noms à tous les objets, ce qui est bien le rôle d’une Mère qui dirige et instruit ses enfants. Elle invente l’écriture, elle fonde la science et la médecine « qui a mis en fuite les ténèbres de l’ignorance ; elle chasse la nuit de l’âme, l’erreur et les mauvais principes émanés de l’homme ». (Livre des Morts, chap. XLIV). C’est Thoth qui établit la religion (Théogonie) et créa les cérémonies du Culte ; elle fit connaître aux hommes l’astronomie et la science des nombres, la géométrie, l’usage des poids et mesures. Un des livres sacrés de Thoth comprenait une description de la Terre, un autre était spécialement consacré à la description de l’Egypte.
2- Sarasvati aux Indes, auteure du Véda.
3- Yao en Chine, auteure des King.
4- La Voluspa chez les Celtes, auteure de l’Edda.
5- Dercéto, surnommée Istar ou Astarthé, en Phénicie, auteure de la Cosmogonie Phénicienne.
6- Ardui-Anaïta, surnommée Ariane ou Ariadne, auteure de l’A-Vesta en Perse. Un autre surnom d’Ardui-Anaïta, c’est « Diana ». Les Parsis (anciens Mazdéens) remplacent souvent le mot « A-Vesta » par le mot Dîn, qui signifie Loi en zend. Din fait Dina et Diana, et l’expression « Dæna A-Vesta » serait synonyme de Diana. « Diana » a donc signifié la Loi avant d’être le surnom d’une Déesse, comme la Loi d’Israël, « Ha-Thora », sera le surnom de Myriam, la Déesse « Hathor », qui en est l’auteure.
7- Krishna aux Indes, auteure de la Bhagavad Gitâ. Si nous lisons la Bhagavad-Gitâ dans la traduction anglaise de Charles Wilkins (1787), nous voyons qu’il appelle Krishna « Fille royale de Dropadi » ; si nous lisons le même livre dans la traduction d’Eugène Burnouf, faite un siècle plus tard, nous constatons qu’il a supprimé les passages qui indiquaient le sexe de Krishna.
8- Hemœra en Grèce, auteure des livres attribués à Homère.
9- Myriam Hathor en Egypte, auteure du Sépher qui servit à faire le premier livre du Pentateuque, la Genèse biblique (qui en sera la caricature, une « père-version »). Un temple lui a été consacré dans la ville de Denderah. Une des femmes qu’on donne à Moïse s’appelle Séphora. C’est ironiquement, sans doute, qu’on lui donne comme nom le titre du livre de Myriam, le Sépher.
L’expression « Satan est le singe de Dieu » peut aider grandement à comprendre quelques-unes des plus sombres énigmes (et « singeries ») du monde moderne.
NB : Après l’outrage sexuel, qui est né d’une jalousie, nous voyons la femme outragée dans son intellectualité, une autre jalousie. Toutes les grandes qualités de son esprit sont méconnues et attribuées à l’homme.
Elle qui a toujours été l’initiatrice de l’homme, on fait d’elle son imitatrice.
Voici quelques noms de femmes « imitatrices » :
1- Une espagnole, Dona Elvira Sabuco de Nantes, trouva (sous Philippe II), la division du système nerveux en nerfs sensitifs et nerfs moteurs, dont on rapporte la gloire à Ch. Bell, le physiologiste anglais.
2- Miss Martinau, qui fonda l’économie politique.
3- Lady Montagu, qui introduisit en France le vaccin dont on fait gloire à Jenner, et qui a servi à faire la gloire de Pasteur.
4- Anna Kingsfort, qui remit à l’ordre du jour le Végétarisme.
5- Ada Lovelace, qui a réalisé le premier véritable programme informatique.
6- Louise Michel qui dit le premier mot des théories libertaires.
7- Georges Sand qui fonda la littérature à thèses sociales, tant imitée des Scandinaves et des Russes.
8- Louise Bourgeois qui fonde l’obstétrique que Mme Lachapelle vint, plus tard compléter.
9- Mme Becker Stowe, qui par son roman « La Case de l’oncle Tom », fît abolir l’esclavage.
10- Mme Maté qui inventa le télescope marin, instrument qui fit faire un pas immense à l’art naval.
A force d’avoir nié l’Esprit de la Femme, pour se justifier de lui avoir pris toutes ses places, on a fini par croire que cette négation était l’expression d’une vérité. Et, aujourd’hui que le préjugé est ancré, nous voyons des gens nous dire, très sérieusement, que la femme est moins intelligente que l’homme. Nous voyons même des savants édifier des théories prétendues scientifiques, sur ce préjugé.
Et nous n’avons rien dit des femmes qui écrivaient, ces femmes qu’Adisson décora de cette appellation : des bas bleus.
Elles étaient devenues si nombreuses qu’il était impossible d’en établir le nombre, d’autant plus que presque toutes prenaient un pseudonyme masculin. Une petite minorité signait d’un nom de femme.
En 1888 il a été relevé sur les catalogues des éditeurs parisiens les plus connus, les noms de ces vaillantes qui publiaient leurs œuvres sans se cacher. Il en avait été trouvé 544 ayant publié 1900 volumes.
Le nombre devait, heureusement, beaucoup évoluer depuis cette époque. Quant aux femmes qui signaient d’un nom masculin, elles devaient être au moins quatre fois plus nombreuses, car, sur quatre femmes qui écrivaient trois prenaient un pseudonyme.
Du reste ce n’est pas la quantité de volumes produits qui prouve la supériorité intellectuelle d’un sexe sur l’autre, c’est leur contenu. Un tout petit livre peut avoir plus de valeur qu’une immense bibliothèque.
Voici un dernier exemple de ce système qui consiste à oublier la femme dans la glorification accordée aux illustres : c’est avec le travail de Sophie Germain, intitulé : Mémoire sur l’emploi de l’épaisseur dans la théorie des surfaces élastiques que l’on a fait les calculs qui ont permis d’édifier la tour Eiffel. Une fois l’édifice terminé, on a voulu y inscrire les noms des grands hommes qui se sont illustrés dans la science et, tout autour du monument se trouvent inscrits des noms, dont beaucoup sont inconnus du public. Personne n’a pensé à mettre parmi ces noms masculins celui de Sophie Germain.
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