Asian skinhead - part 1 : l’empire du milieu
La polémique d'il y a quelque temps sur la répression subie par les punks indonésiens à permis à certain-e-s de découvrir que les scènes underground punk et skin ne sont pas une spécificité occidentale. L'occasion de faire le tour de quelques groupes des différents pays asiatiques, sans velléité d'exhaustivité, mais avec la volonté de montrer un peu leur diversité musicale comme géographique, à commencer par la Chine. Bon voyage.
Fondé en 1999 à Pékin, MiSanDao est un des premiers groupes de Oi ! chinoise. En république populaire, un groupe de skins, ça ressemble beaucoup à un groupe de skins en Europe.
Pour le look, pas de doute, MiSanDao, c'est des skins, point. D'ailleurs, leurs passe-temps, c'est la bière, la fête, le foot (déjà supporter de l’équipe Guo An de Beijing à une époque où le football ne perçait pas encore en Chine).
Politiquement, on retrouve chez MiSanDao l'ensemble des bases de l'esprit skinhead ; on se revendique de la classe ouvrière, de la liberté et de l'antiracisme. C'est pas vraiment plus engagé que ça, mais le principal y est, surtout qu'en Chine, se revendiquer de la liberté c'est déjà quelque chose et que ça leur a valu quelques mises au ban.
Et musicalement ?
Je ne sais pas ce que vous en avez pensé, moi ça me fait marrer, j'aime bien la voix éraillée. Par contre, quand je lis sur le blog de l'east side antifa crew que "ca sonne Cock Sparrer ou Cockney Rejects et c'est bien fait", je ne suis pas tout à fait d'accord. Le son de guitare est très proche, le grand nombre de chansons de stade nous rapproche également de leurs homologues anglais, mais je trouve que le rythme n'y est pas, surtout comparé aux cockney rejects, il manque un petit quelque chose d'entrainant qui fasse accélérer le rythme cardiaque. Il reste que ça se tient tout à fait et que c'est un groupe qui mérite d'être découvert même si le fait qu'ils soient chinois tient presque de l'anecdote tant leurs références musicales sont plus de la perfide albion que du céleste empire. Je pourrai en dire bien plus, mais en fait, Max Celko et Heike Scharrer ont déjà fait un reportage sur eux pour Arte en 2006, Oi Skins in Beijing, et comme internet, c'est le cyber socialisme, l'endroit où la culture circule gratuitement, ce reportage est visible en 3 parties sur Youtube. Si vous êtes trop fainéant pour aller les chercher, je vous les mets ci-dessous.
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON