Autopsie d’une goutte d’eau
Autopsie d’une goutte d’eau Comédie musicale de poche. Texte, musique et mise en scène d’Éric Guéna avec Ève Guerrier, comédienne et chanteuse, à l’Ambigu théâtre, 7 rue de la bourse, Avignon à 18h35
La goutte d’eau, c’est ce qui reste quand le vase a débordé.
Un personnage de square arrive avec une poussette malcommode et qui pourtant a l’air de s’être installée là à demeure, femme de force, femme de conviction. Elle chante, elle en a beaucoup à chanter, avec tout ce qui ne va pas dans le monde. A côté, s’est installé une fête foraine. Chacun sa fête. Elle en revient avec un gros nounours en peluche.
C’est un spectacle de chansons, comme un tour de chants, des chansons montées sur ce personnage de vagabonde immobile, clocharde céleste, qui d’ailleurs s’appelle Célestine.
Le texte balance de façon bienveillante toute sorte de questionnements, sur la famille, par exemple : beaucoup d’amour dans les familles, beaucoup de difficultés aussi.
Célestine lutte contre le fait que « connaître, c’est comprendre toute chose au mieux de nos intérêts » (Nietzsche). Comme dans les avions, en cas d’accident, d’abord se protéger soi avant de s’occuper de son enfant, car si on est trop défait, on ne pourra plus rien faire. Se protéger soi d’abord, pour sauver les autres ensuite, ou non…
Célestine fait sortir ses chansons de ses paroles dites. Par exemple, elle parle de ses amants, l’un d’entre eux, Francis veut lui ouvrir les yeux : « si tout a disparu à la fenêtre, que ferais-tu ? _ Je retournerais me coucher pour dessaouler… » puis ses pieds n’en font qu’à leur tête, a-t-elle les pieds à la place du cerveau ? C’est comme du Devos, et la chanson démarre : Un de ses pieds est jaloux de l’autre, sur la plage, il en reluque un troisième, petit et mignon… il lui fait du pied… Finalement, ils iront se baigner pour dissoudre la situation, l’eau toujours l’eau, la solution.
Célestine parle au public, parle à des personnages imaginaires, se parle à elle-même… et elle chante. Une voix de rockeuse. Les musiques sont excellentes, variées, pleines de rythme et de vie. On peut acheter des CD.
Ève Guerrier a travaillé le chant avec Anna Prucnal. Elle était dans le In en 1999, avec Geneviève de Kermabon dans « Le grand cabaret de la peur » et dans « Richard III ». Elle y jouait des personnages burlesques et fantastiques, une vampire enceinte qui dansait le french-cancan, beaucoup de petits rôles, avec des tocs nerveux, sadiques, clowns ou fous de chez Shakespeare, qui disent le vrai de manière burlesque parce qu’ils sont clairvoyants.
Sa Célestine est de ce tabac, clownesse rude et inondée de bonté qui prend le public à bras le corps, comme sur l’affiche du spectacle.
Nous sommes toutes et tous des gouttes d’eau. Sans eau, pas de vie…
Autopsie d’une goutte d’eau, autopsy d’une larme, plein d’énergie, pour changer la vie.
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