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Aux origines de l’Université Française

Contrairement à un certain nombre d'idées reçues, le Moyen-Âge n'est pas une ère de décadence et de désolation.

Et pour traiter du sujet, le thème abordé dans ce premier article se penche sur la vie universitaire française et ses origines.

 

 

Aux origines de l'Université Française

 

L'université n'a pas été fondée à la Révolution Française, ni même au début de la Renaissance (XIIIème - XIVème siècle) mais dans ce que certains aimeraient qualifier de période d’obscurantisme où la tyrannie de l’Église Catholique aurait tenté d'empêcher méthodiquement l'essor intellectuel des français dans le règne de la terreur pour la raison logique et la recherche scientifique.

En réalité il n'en est rien.

 

Fondation des écoles et de l'université

 

Suite aux plaintes d'évêques devant la rareté des établissements éducatifs, la France verra apparaître dès le Xème siècle des écoles (ou collèges) monastiques et épiscopales. La tâche de ces établissement n'était alors pas uniquement liturgique, même si cet enseignement y occupait une place prépondérante, mais également scientifiques et philosophiques.

Et c'est à compter du XIIème siècle que l'excellence des écoles parisiennes va finir par surclasser les autres écoles.

Parmi les écoles parisiennes il y eut l'Abbaye de Saint Victor, l’École de Notre-Dame et le Collège de Sorbonne fondé par Robert de Sorbon durant le règne de Saint Louis (XIIIème siècle).

 

L'autonomie des universités

 

La véritable origine du statut d'entité autonome de l'université que nous connaissons actuellement avec sa liberté d'enseigner et de délivrer la « licence » date du XIIème siècle suite à l'accord du pape Innocent III et de la reconnaissance du roi Philippe Auguste. Jusque là, la « licence » qui permettait d'enseigner aux étudiants était du ressort du chancelier Évêque de Paris.

Le type d'enseignements dispensés dans les universités parisiennes était le droit, la médecine, l'arithmétique, la géométrie, la musique, l'astronomie , la théologie, l'art de la rhétorique et de la logique.

 

L'organisation des universités

 

L'organisation de la vie étudiante se faisait selon quatre nationalités, les français, les Picards, les Normands et les Anglais, chargés d'élire un recteur.

Selon certains écrits, l'accroissement et l'expansion du nombre d'étudiants pouvait atteindre un degré tel, qu'il pouvait dépasser le nombre d'habitants des villes.

La majeure partie de ces étudiants était issue du peuple. Pour les plus démunis venant de loin, des lits étaient destinés à les recevoir gratuitement notamment à l’Hôtel-Dieu de Paris en 1180.

Au fils du temps certaines fondations finiront par recevoir gratuitement tout les étudiants.

 

L'internationalisation des universités

 

(Illustration de Pascal Varejka Paris au Moyen-Âge). C'est également au Moyen-Âge que l'université s'internationalise. Les maîtres et les étudiants sont souvent sur les routes à sillonner les régions afin d'écouter les discours d'autres universitaires renommés.

Ce pèlerinage intellectuel eut à souffrir de remontrances de la part des autorités locales et cléricales. En cause, la manie de ces vagabonds certes instruits et besogneux mais volontiers tapageurs en raison de fréquenter plus que de raison les tavernes.

 

Ainsi, à rebours de ce que beaucoup pensent, le Moyen-Âge est le théâtre d'une véritable effervescence intellectuelle et loin de la ré-freiner, l’Église l'a promue et encouragée.

 

 

Source : Régine Pernoud « Histoire du Peuple Français, Tome I : Des origines au Moyen-Âge ». Préface d'Edouard Herriot de l'Académie Française. Publié sous la direction de L-H Parias. Nouvelle Librairie de France.

 

« Régine Pernoud est une historienne, médiéviste, archiviste-paléographe, née le 17 Juin 1909 à Château-Chinon (Nièvre) et décédée le 22 Avril 1998 à Paris.

Ella a été conservateur au musée de Reims (1947), au musée de l'Histoire de France (1949), conservateur aux Archives Nationales et au Centre Jeanne d'Arc d'Orléans.

Elle fait partie des membres fondateurs de l'Académie du Morvan (1967) » (Source Wikipédia)


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7 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion P-Troll 19 mars 2015 11:08

    Le découpage de l’histoire en tranches de saucisson est une fumisterie, on le sait.

    il n’y a pas rupture, mais continuité, etc...

    Sauf que la période d’hégémonie de l’église catholique sur les vestiges de l’empire romain et l’abandon du pouvoir militaire aux « barbares » par les évêques pour conserver les pouvoirs économique et politique (le religieux n’étant qu’une façade, s’est traduite par la confiscation des connaissances scientifiques de l’antiquité grecque au profit de croyances et de superstitions, il serait malhonnête de le nier.

    La « renaissance » a dû traduire les ouvrages que les almoravides avaient eux-mêmes traduits en Arabe pour retrouver ce qui avit été détruit par les autodafés.

    • Frédéric Hirn 19 mars 2015 12:53

      @P-Troll
      Excusez-moi, vous vous basez sur quoi pour affirmer ceci ?
      Il faut que vous revoyez les conditions dans lesquelles l’Église catholique a pris son essor sous l’Empire Romain.

      Effectivement, l’Histoire ne se découpe pas étant donné que tout est dans une dynamique globale, mais je peux étayer cette affirmation par toutes sortes d’autres arguments sur des thématiques très différentes. C’est d’ailleurs ce que je compte faire dans une série d’articles.


    • cathy30 cathy30 20 mars 2015 07:53

      @P-Troll
      Le Grand autel de Pergame, ou autel de Zeus à Pergame, est un monument religieux élevé à l’époque hellénistique sur l’acropole de la ville de Pergame, sans doute au début du règne d’Eumène II (197-159 av. J.-C.). Ses frises monumentales, représentant une gigantomachie et l’histoire de Télèphe, constituent l’un des chefs-d’œuvres de la sculpture grecque antique et représentent l’apogée du « baroque hellénistique ». L’Autel fit, à une époque, partie de la liste des merveilles du monde1.


    • Frédéric Hirn 20 mars 2015 10:39

      @gros macho
      Ce sont les analyses d’une historienne que je vous retranscris. Je ne suis pas historien. Je creuse juste les sujets et je retransmets ce que j’apprends. ;)


    • lsga lsga 19 mars 2015 14:45

      le moyen age européen est une période de décadence COMPARÉ à l’essor intellectuelle et scientifique de l’empire arabe à la même période.

       


      • jef88 jef88 19 mars 2015 18:30

        pourquoi considère t-on le moyen-age avec un tel dédain ? ? ?
        Parce qu’à l’époque le pouvoir n’était pas centralisé, l’instruction était rare.
        Les monarques qui ont émergé lors de la Renaissance (le terme n’est pas neutre) on voulu glorifier leur pouvoir, leur puissance en cachant soigneusement leur cupidité !

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