Avec les noirs d’Arson, la rentrée des galeries chez d’Es est toute en lumière
Le noir est associé positivement au chic, à la classe, à la rigueur. Devra-t-on y ajouter : à la lumière ? C’est ce qu’on peut penser au sortir de « Le Noir est lumière », l’exposition des peintures de Josée d’Arson à la galerie d’Es.
Créée au début de 2004 par le couturier et designer de bijoux Erik Schaix, la Galerie d’Es a toujours voulu présenter des œuvres qui allient nouveauté et beauté. Cette synthèse se réalise parfaitement dans les œuvres déconcertantes, mais d’une rare qualité esthétique, de Josée Arson.
Des écorces qu’elle récolte à même l’arbre, du sable, des résines, des plaques de métal, et de la peinture noire, toutes sortes de peinture noire. Ce sont les éléments de base de la plupart des œuvres d’Arson. Issue de la tradition géométrique abstraite vénézuélienne, Arson, à son arrivée en France, est devenue adepte d’une abstraction géométrique monochrome. Admiratrice de Soulages et de Hartung, ainsi que de grands peintres américains comme Reinhardt, cette évolution lui était naturelle.
Très vite, elle a choisi d’ajouter à ses tableaux des éléments de matière - ce fut la découverte des écorces. Puis, dans une deuxième étape, elle a utilisé dans ses monochromes noirs des éléments métalliques : baguettes d’acier, d’alu ou de cuivre, et également peint, parfois, sur des plaques de métal. J’aime, dans mes tableaux, opposer l’écorce, l’élément le plus naturel et écologique, dans ce sens qu’il apparaît inutile à l’homme, au métal sorti directement de l’usine, encore en plaques ou lamelles, d’où vont naître des objets de notre civilisation industrielle. J’aime faire cohabiter les extrêmes du naturel et l’industriel que j’unis par le geste de l’artisan, celui de la peinture.
Résolument abstraites, créées pour absorber la lumière par le noir, les compositions de José Arson sont la synthèse d’une réflexion sur le monde comme sur la peinture, ses voies et ses enjeux. Et parce que cette réflexion est fondamentale, la beauté lui est donnée en surcroît, née naturellement de l’œuvre plutôt que cherchée à tout prix.
Cette vision exigeante de la peinture était aussi celle de la Galerie d’Es. Pas étonnant, alors, que la galerie et l’artiste se soient rencontrés pour cette exposition de haute tenue.
Plus d’informations sur le le site de l’artiste : http://www.arson-art.net
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