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Avec Sleeveface le disque vinyle sauve la face

Sleeveface, un mouvement récemment apparu sur le net, est une forme de collectif ouvert à tous qui s’est mis en tête de ressusciter les vieilles pochettes de disques vinyles.

Vous vous souvenez des 33 tours, des 30 centimètres, bref des disques vinyles ? Les quadra certainement, mais les plus jeunes, c’est moins sûr. Quoique. Grâce à la techno et au rap, le disque vinyle vit encore, même s’il continue à mener une existence plus marginale et moins flamboyante qu’à l’époque bénie de son âge d’or.

Dans les années 80, quand est apparu le CD, les vieux vinyles se sont retrouvés bradés dans les vide-greniers au grand dam rétrospectif de leurs anciens propriétaires qui se sont mis à regretter leurs grandes galettes noires et surtout leurs pochettes. Tout cela avait un charme que l’on peut trouver désuet aujourd’hui, mais qui n’a rien perdu de sa force - les conventions, ventes et autres foires du disque en témoignent.

Les amateurs de vinyles constituent donc une petite société où le plaisir auditif est fortement associé au plaisir visuel. On peut toujours se gausser du format impossible de ces disques qui prenaient toute la place sur les étagères, de leur faible capacité de stockage de données (quand un CD emmagasine tranquillement un double, triple, voire quadruple album), ceux à quoi les amateurs rétorquent que la restitution du son, enregistré en analogique, a une saveur incomparablement plus riche que celle du numérique. Et que les fameuses pochettes carrées avaient un charme fou. Le CD qui a banalisé l’objet disque et dont personne, et pour cause, ne regrette la mort annoncée, ne fera jamais l’objet d’un tel engouement.

Devant les pochettes des 33 tours, on peut encore rêver. La preuve avec l’initiative récente de deux DJ’s gallois qui ont commencé à imaginer, lors d’une soirée arrosée, des montages visuels. L’idée est simple, résumons-là : prenez une pochette de disque vinyle, choisissez un visage (le vôtre, celui de votre petite amie, de votre papa, de votre chat...), mettez l’ensemble en situation et prenez une photo. Les possibilités sont infinies et les résultats plutôt drôles et sans aucune prétention. De plus cette forme de détournement ne nuit à personne.

Sleeveface, qui a rapidement pris sur le net, est une forme de collectif auquel tout un chacun peut contribuer. C’est inventif et généreux. Et, en plus, c’est gratuit.

Et, qui sait, peut-être allez-vous vous souvenir que, dans un coin de votre appartement ou de votre maison, il vous semble bien qu’il doit bien rester encore quelques-uns de ces vieux 33 tours...

Crédit photo : Sleeveface

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4 réactions à cet article    


  • roOl roOl 8 février 2008 14:32

    Chaque jour, les vrais morceaux de musique (pas les reprise de mozart par l’orchestre de Jeumlapette, ni les tubes de Laurie, Johnny et de leurs confreres majorisés) sont pressé en vinyle.

    Et pas le vieux vinyl pourri utilisé par les nostalgique quadra, non. Mais de fraiches gallettes, devenu insensible au choc, aux rayures et aux températures (ils ne fondent plus au soleil smiley )

    Rendez vous dans le petit discaire a coté de chez vous, pas celui qui n’a que des occasion dont le dernier Tino Rossi, mais bien le petit discaire independent, qui abreuve des legions de Dj ou autres afficionados, et sortez un skeud du bac de votre choix. Secouez le un peu, essayer de le tordre un peu, vous serez bien surpris, il ne vous petera pas entre les doigts. Et quand vous poserez le diamant sur son sillon, vous serez surpris par la profondeur du son.

    Oui le vinyl vit, et vivra longtemps, il a deja bien fait du chemin. Les melomanes ne sont pas pret de le lacher.

    Il a la reconnaissance du son, et on ne peut que lui souhaiter de rester audio, avant de finir en simple montage photo avec ses pochettes...


    • Yohan Yohan 8 février 2008 14:58

      Il y a un rituel avec le Vinyl. Les quatre sens sont mobilisés. Mettre son disque sur la platine et ne pas trop séloigner car le bras du pick up ne remonte plus tout seul, souffler sur le diamand pour enlever la poussière, s’autoriser deux faces d’écoute et arrêter le temps, lire les textes, tourner la pochette dans tous les sens, renifler l’odeur de la galette. Bref, tout sauf un acte banal du quotidien.

      J’ai l’impression que le son du vinyl est plus chaleureux, mais peut-être est-ce subjectif.

      Avec le CD, ça commence mal. Si vous avez trouvé un moyen d’ôter ce p..... de film plastique !!?


      • roOl roOl 12 février 2008 16:55

        Si on le leche, on a les 5 sens !!


      • Gordon Freeman 8 février 2008 18:36

        Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent le "retour" du vinyle :

        1. le mouvement vintage, pour la génération 80. On nous a fait écouter beaucoup de musique dans les années 90 dont on s’est rendu compte a posteriori qu’il ne s’agissait que d’une longue suite de reprises et de samples de titres des années 70. On a réalisé que dans les années 70, il y avait des musiciens de génie, des techniciens hors pairs, même pour jouer des tubes ultra-commerciaux (cf. l’immense catalogue de la Motown). Aujourd’hui, les charts sont remplis de samples mal utilisés qui ne font que donner envie d’écouter les originaux.

        Du coup, au sortir de l’adolescence (où, j’avoue, je me contentais d’écouter ce qui passait en boucle à la radio) on a découvert les anciens, et on a été rétrospectivement déçus des nouveaux. Tels artistes 90’s qu’on pensait être des génies de la mélodie ou de la ligne de basse n’avaient en réalité fait que pomper comme des sales dans le catalogue de leur maison de disque. Les maisons de disques elles-mêmes, plutôt que de payer des musiciens à faire leur travail, trouvaient cela plus rentable...

        Du coup, le retour de bâton est un mouvement vintage chez les plus de 20 ans, qui met au devant de la scène des groupes oubliés des années 60 et 70. Ce qui donne une certaine valeur aux vinyles de cette époque, et a enclenché une vague de rééditions, dont les prix sont raisonnables, puisqu’en concurrence (un mot que ne connaissent plus les majors aujourd’hui) avec des stocks considérables d’occasions.

        2. Beaucoup, beaucoup de remixes et versions longues des titres nouveaux ne sortent qu’en vinyle. En particulier en électro et en hip-hop : ils sont destinés aux DJs, qui, malgré l’existence de matériels adaptés au CD ou au mp3, préfèrent le feeling du vinyle. Ces versions longues sont souvent un bonheur pour les oreilles, parce que, n’étant pas saucissonnées pour trouver place entre deux pages de pubs à la radio, elles laissent libre cours à l’inventivité et aux délires de leurs auteurs.

        3. On avait beaucoup décrédibilisé le vinyle, en terme de restitution sonore, dans les années 90. Tout le monde se souvient du vinyle à papa de Georges Brassens qui craquait de manière insupportable ; en allant chez des amis qui passaient des vinyles sur des chaînes hi-fi de haute qualité, on s’est rendus compte que la différence de qualité musicale entre un 45t en bon état et un cd est totalement négligeable par rapport à la différence de restitution entre une chaîne hi-fi de base et une haut de gamme.

        Dès lors, pourquoi payer les tarifs de plus en plus prohibitifs des cd alors que certains magasins de vinyles regorgent de bonnes affaires ? Mieux vaut s’acheter des vinyles et investir dans les enceintes !

        4. L’objet est un plaisir à utiliser. Poser le bras sur le vinyle, épousseter le disque avant de le faire tourner... Peut-être que ça, ça nous passera. Mais une chose ne passera pas : la taille d’un vinyle est bien plus adaptée à la création de pochettes somptueuses que le cd. Les pochettes vinyles ont été à la source d’une créativité sans bornes ; parfois, on achète un 45t juste parce que sa pochette est belle. Ca ne risque pas d’arriver avec un cd...

        5. Un autre retour de bâton a eu lieu avec le mp3. Ce format, qui a pris une place prépondérante dans de nombreuses collections personnelles d’amateurs musicophages, s’est avérés après coup avoir des défauts de jeunesse assez pénibles. Sa practicité a eu comme pendant une déperdition nette de qualité, surtout dans les taux d’échantillonnages utilisés à ses débuts, qui privilégiaient l’espace disque. Là où le vinyle, malgré son encombrement, peut se voir comme une autre alternative bon marché à l’achat de cd neufs.

        En fait, dire qu’un vinyle sonne mieux qu’un cd, intrinsèquement, n’a pas de sens (la technologie ne marche pas à l’envers, tout de même). Par contre, lorsque le vinyle ne sonne pas de manière aussi neutre qu’un cd, le son "déformé" sonne bien quand même. Parfois, on peut même préférer, parce que les basses sont légèrement surmixées, ou bien qu’une légère distortion est perceptible (ce qu’on appelle la "rondeur" du son). Là où un mp3 mal encodé est une torture pour les oreilles de l’amateur. D’autre part, on note souvent que vers la fin des années 80, certaines conversions du vinyles au cd ont été faites de manière très grossières...

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