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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Beata Palya, une voix fascinante venue de Hongrie

Beata Palya, une voix fascinante venue de Hongrie

Il y a des gens qui sont énervants parfois. Des cumulards, intelligents, beaux, talentueux, fascinants. Beata Palya est de ceux-là. Chanteuse à la voix emplie de promesses, polyglotte, cosmopolite et ancrée, débordante de vitalité et, pour parachever le tout, belle, ce qui ne gâte rien. Cette jeune chanteuse hongroise que ceux qui connaissent le film de Tony Gatlif, TranSylvania, ont pu voir et entendre (la chanteuse du cabaret, c’est elle). Portrait d’une femme simple et libre.

Native d’un village hongrois, elle en intègre le groupe folklorique à l’âge de 6 ans et commence à étudier les chants et les danses populaires. Comme tous les chanteurs de tradition populaire du monde, son apprentissage se fait par imitation, par l’écoute des anciens et par le travail sur le collectage. La passion de la musique s’empare d’elle et son caractère curieux l’entraîne vers la [musique populaire bulgare et ses rythmes impairs. Elle apprend par coeur des chants bulgares sur des cassettes, sans connaître la langue, phonétiquement, la « feuille » du musicien de tradition. Elle s’intéresse parallèlement aux traditions musicales des Roms de Hongrie et de Transylvanie (très basée sur le contre-temps, écoutez par exemple le groupe Kek Lang- http://www.zamanproduction.com/pagessecondnivo/f_09keklang.html), y trouvant certainement une sauvagerie qui bout dans son sang, héritage d’un grand-père rom. Elle s’imprègne des collectages des années 50 à 70. Elle ajoute ainsi la dimension rythmique de ces traditions de musiques à danser à son sens de la mélodie acquis de la tradition hongroise.

Cette passion la conduira à l’université, tout en menant en parallèle de multiples expériences artistiques, où elle étudiera la culture musicale ancienne de la Hongrie et de la Transylvanie. Etudes qui s’achèveront par une thèse sur les rapports entre musique traditionnelle et moderne, sujet illustré parfaitement par sa propre démarche.

Beata s’intéresse aussi au théâtre et à l’improvisation, qui va lui permette d’améliorer son expression. Séduite par le chant persan, elle se lance dans son apprentissage avec un marchand de tapis iranien, chanteur, vivant à Budapest. Pour se faire une idée de sa voix, celui-ci lui demande d’interpréter une chanson de son répertoire à elle. Ensuite, ils chantent ensemble des chants perses. Et chaque fois qu’il perçoit quelque chose d’artificiel dans sa voix, il lui dit : « chante à ta propre voix ». Ce conseil l’a profondément marquée, elle ne l’oubliera pas.

Derrière ces « errances », il y a une volonté chez Beata d’atteindre la plénitude dans son chant, vecteur d’émotion par l’interprétation la plus naturelle possible des paroles des chants (qualité primordiale chez les chanteurs traditionnels), tout en mêlant le plus intimement possible le rythme et la mélodie. Cela la mène naturellement vers la musique indienne qui a su développer la relation la plus raffinée entre ryhtme et mélodie. Et pour s’approprier encore plus les textes, elle se met à écrire.

Je ne saurais trop vous conseiller de découvrir cette chanteuse de talent. Elle écume les scènes tant est grande son envie de partager avec le public. Pour le moment, elle est rare en France, mais la sortie pour octobre d’un album chez « Naïve » devrait sans aucun doute la mener chez nous. En attendant, je vous livre quelques liens qui vous permettront d’aller plus loin avec elle. Je la remercie pour le temps qu’elle a bien voulu m’accorder lors d’un entretien téléphonique passionnant. Son site : http://www.palyabea.hu/?lang=en. http://www.dailymotion.com/video/x1fdmo_bea-palya-esti-showder http://www.dailymotion.com/video/x14obq_beata-palya http://www.youtube.com/watch?v=9ZvVt9T1sX8 http://www.youtube.com/watch?v=A0NJbqgPQvU http://www.youtube.com/watch?v=7KD3CMbQkVs


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19 réactions à cet article    


  • masuyer masuyer 23 août 2007 13:14

    Un petit message à l’équipe de rédaction :

    serait-il possible de rendre les liens actifs s’il vous plait ?

    Merci


    • bozz bozz 23 août 2007 13:38

      allez pour le plaisir des yeux et des oreilles : http://beata_palya.mondomix.com/fr/video3272.htm


    • La Taverne des Poètes 23 août 2007 17:15

      Salut masuyer : il faudrait copier les liens dans un commentaire pour les activer. C’est l’été et on est un peu fainéants pour copier-coller.



    • bozz bozz 23 août 2007 17:54

      voilà c’est chose faite ! on voit bien les vieux déguelasses qui bavent sur les belles hongroises....

      tu as raison, Masuyer, de nous montrer la profonde inégalité de Dame nature, c’est honteux de cumuler toutes ces qualités, camarades ! sortez le vitriol ! smiley

      désolé...



    • LE CHAT LE CHAT 23 août 2007 15:24

      c’est sympa ce que tu trouves au fond des bois , les satyres ont bien de la chance ! smiley



      • masuyer masuyer 23 août 2007 19:27

        Hélas ami félin, il est assez rare de croiser d’aussi agréable jeunes filles au fond des bois. smiley

        Par contre rien n’empêche de l’écouter sur un baladeur bien calé au fond des anti-bruits et c’est beaucoup plus mélodieux que le doux chant de la tronçonneuse.


      • Adama Adama 23 août 2007 17:38

        Shalom Masuyer.

        Les liens ne fonctionnent pas encore,mais j’ai écouté cette chanteuse sur daily motion, magnifique voix,belle et elle parle le Français !

        Merci de me l’avoir fait connaître.


        • masuyer masuyer 23 août 2007 19:35

          Et oui elle parle le français parfaitement. Je n’avais hélas rien pour l’enregistrer lors de notre conversation téléphonique, je vous aurais fait partager avec plaisir son brillant discours sur la musique que je n’ai hélas pas su retranscrire à sa juste valeur. Mais vous trouverez aisément des interviews de Beata Palya sur le web.

          Cordialement


        • bozz bozz 23 août 2007 19:52

          nous allons donc être obligé de te torturer, mon cher Masuyer pour que tu craches son numéro de tel. ... cette jeune femme est fascinante (et nettement plus que la Zara qui n’est même pas rousse du DW !)


        • masuyer masuyer 23 août 2007 20:27

          Désolé Bozz, je dois protéger mes sources smiley

          Par contre voici un autre lien, le site de Balázs Szokolay Dongó, le saxophoniste (entre autre) qui joue avec Beata Palya et qui offre plein de morceaux de ses différentes formations. C’est plus qu’intéressant :

          http://www.kobzart.hu/kiadvanyok.html

          Quant à Beata Palya je la trouve effectivement nettement plus séduisante que la Zara de Demian, en tout cas heureux que ça te plaise, c’est ma découverte musicale de l’année. J’attends avec impatience la sortie de son nouvel album chez Naïve en octobre, j’en parlerais surement ici. D’autant qu’elle a composé des textes (dont certains en français).


        • bozz bozz 23 août 2007 20:51

          ah tu ne la connaissais pas avant cette année ? J’ai eu la chance de la voir à la Maroquinerie il y a quelques temps déjà (pfff j’ai toujours aimé la musique tzigane !), elle devait avoir à peine 20 ans et elle jouait quand même avec le public ! par contre j’appréhende un peu son évolution musicale, elle est plus influencée par la musique indienne ou iranienne qu’il y a quelques temps, j’ai gardé un excellent souvenir de son côté folklorique hongrois alors le reste j’espère que je l’apprécierais aussi....

          salut camarade !


        • masuyer masuyer 23 août 2007 21:18

          Non je ne la connaissais pas avant, tu es d’ailleurs un petit veinard d’avoir pu la voir à la Maroquinerie.

          Sa démarche d’ouverture vers les musiques indiennes et persanes me parait très intéressante, car elle ne renie en rien ses racines. En cela elle respecte totalement la démarche des musiciens de tradition populaires (qui sont avant tous des musiciens, même s’il est vrai que les chanteurs sont généralement plus conservateurs que les instrumentistes). Sur son album Ágról-ágra (tradition in motion), elle interprète une chanson en hongrois accompagnée par un pot à lait (percussion de récupération typiquement hongroise) dans un esprit très indien (onomatopées traduisant la « partition » rythmique) et le pot à lait ressemble incroyablement au ghatam du sud de l’Inde.

          Quant aux tziganes, ils arrivent à la fois à être les gardiens des traditions musicales populaires des pays où ils se sont établis tout en ayant leur identité propre, ce qui est toujours très étonnant. A ce sujet voir ou revoir le magnifique « Latcho Drom » de Tony Gatlif, somptueux voyage musical sur la route des Rroms du Rajasthan à l’Espagne.

          Camarade rugbyman, à bientôt.


        • bozz bozz 23 août 2007 23:01

          voui j’ai eu de la chance, c’est une amie hongroise qui m’avait sorti de ma sombre caverne pour aller l’écouter, et en plus j’y étais allé à reculons, faut dire elle me l’avait présenté comme un groupe folklorique hongrois (ça fait un peu beauf et plouc dit comme ça) sans me parler du côté tzigane et de la rythmique fabuleuse.

          moralité il faut toujours dire oui à la hongrie !


        • Falkland 24 août 2007 03:07

          elle a quand meme un defaut, son prenom ne lui va pas du tout.


          • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 30 décembre 2008 01:37

            Je ne la connaissais pas avant, mais voilà qui est fait ! Merci, pour les extraits entendus, quel régal !

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