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Beaufort... Trop fort

En détournant la fameuse ritournelle de Jacques Brel, fidèle à une belgitude de cœur et d’esprit, Beaufort serait beau et fort à la fois. Assumée en tant que Triennale du littoral du plat pays, elle oscille entre un mariage du patrimoine balnéaire de la mer du Nord et les nouvelles semences de l’art contemporain.

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The Herring - Johan Creten - ©Harry Kampianne

Beaufort 24, huitième édition, se donne toujours trois ans pour renouveler ce goût de tisser des liens entre l’épaisseur historique du littoral belge et la perpétuelle mouvance artistique qui l’entoure. Un temps de macération idéal, semble t-il, pour nous cuisiner un bon bouillon de culture pour qui a encore le palais assez ouvert pour de nouvelles dégustations. La cheffe cuistot aux manettes de cette succulente recette n’est autre que Els Wuyts qui pour le menu a réuni 18 nouvelles œuvres d’art au sein des 9 stations du littoral participantes de mars à novembre 2024 entre La Panne et Knokke-Heist. Néanmoins, lorsque vous lui posez la question – qu’est-ce que pour vous l’art dans l’espace public ? – la réponse reste pour le moins lisse. « C’est d’abord du lien avec le grand public en lui donnant les codes d’accès les plus abordables qu’ils soient. » Pour sûr, la sauce peut prendre si l’on est pas trop regardant sur les ingrédients. Pourtant, Beaufort n’a rien d’un parc de sculptures ordinaire. Les œuvres pérennes, plus d’une quarantaine, trônent déjà sur le littoral depuis quelques éditions. Une occasion pour redécouvrir les sculptures équestres Men en bronze et acier inoxydable de Nina Beier ou les immenses poupées féeriques aux oreilles d’âne de Maen Florin.

Bourrasques et art contemporain                 

La côte belge, c’est avant tout 67 km de plages, de dunes, de patrimoine, de gastronomie, d’art et de culture. C’est profiter de l’air iodé vous purifiant les poumons, c’est apprécier les embruns vous fouettant le visage, c’est de pause en pause, faire escale devant les Rocks Strangers d’Arne Quinze à Oostende, c’est prendre en main l’immense gouvernail en bronze The Navigator Monument enfouie à mi roue dans le sable de Simon Dybbroe Møller ou se poser devant le gigantesque bronze The Herring de Johan Creten qui pour le coup renoue avec ses origines flamandes. Ceux ou celles qui ont le pied marin ou le goût de la mer savent que Beaufort, c’est également une échelle de mesure, comportant treize degrés (de 0 à 12), de la vitesse moyenne du vent sur une durée de dix minutes utilisée dans les milieux maritimes. Oui, c’est parfois venteux sur le littoral belge, on y prend du plaisir à affronter le souffle des bourrasques et même à se laisser porter par elles avant de se réfugier un moment dans les tunnels tentaculaires et bétonnés de Star of the sea de l’artiste Ivan Morison qualifiant ses espaces sculpturaux de « temples » ou de se détendre en bout de jetée sur la radieuse et immense causeuse Attentifs ensemble de Romain Weintzen. La plage et le caprice des marées sont un terreau de choix pour accentuer la visibilité quasi à perte de vue de toute œuvre monumentale. Un constat plus que flagrant avec le gigantisme des sculptures de Johan Creten et Nobert Francis Attard. Néanmoins, se retrancher à pieds ou en vélo à l’intérieur des terres nous permet de découvrir Moeder, une Vénus alanguie en marbre de Femmy Otten sur l’immense bassin faisant face au Casino d’Oostende ou voir avec plaisir que les ciselures et les modelés de N/E/W/S du sculpteur britannique Richard Deacon sont du plus bel effet.

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Moeder - Femmy Otten (Oostende Casino) - ©Harry Kampianne

Beaufort cuvée 2024, estampillé sous le concept quelque peu fourre-tout Fabric of life, se déguste comme un jeu de pistes dans lequel chaque découverte est soi un trésor ou une curiosité.

 

Harry Kampianne

 

Jusqu’au 3 novembre                                                       www.triennalebeaufort.be

 

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Star of the sea - Ivan Morison (portrait) - ©Harry Kampianne
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Attentifs ensemble - Romain Weintzem - ©Harry Kampianne
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N/E/W/S - Richard Deacon - ©Harry Kampianne
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3 Têtes - Nobert Francis Attard - ©Harry Kampianne
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Oostende littoral - ©Harry Kampianne
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Top down/Bottom up - Alexandra Bircken - ©Harry Kampianne
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Gazing Ball : Reflective dialogues - Lucy et Jorge Orta - ©Harry Kampianne (en autoportrait)

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