Berthe Morisot, la femme impressionniste

 Le musée Marmottan rend hommage à une artiste majeure de l’impressionnisme : Berthe Morisot.

 Une femme. Peintre. Artiste d’avant-garde à son époque.

 Elle naît en 1841, dans une famille intéressée par l’art (la mère aurait voulu faire une carrière de pianiste). Berthe et sa sœur Edma prennent des leçons de dessin chez Chocarne sur initiative de leur mère. Prenant goût à l’art graphique, elles poursuivent leur formation avec des cours privés, l’Ecole des Beaux-Arts étant interdite aux femmes. Après avoir été copistes au Louvre, elles reçoivent l’enseignement de la peinture en plein air par Corot à Ville d’Avray.

 Edma se marie et renonce à la peinture, au grand désespoir de Berthe. Continuant son chemin de peintre, elle se montre très perfectionniste : elle détruit des œuvres d’avant 1869.

 De 1868 à 1874, elle est peinte dix fois par Manet, dont elle épouse le frère Eugène en 1874. (Son mari la soutiendra dans sa carrière de peintre). Au même moment, Edgar Degas demande à la mère de Berthe Morisot l’autorisation de montrer les œuvres de sa fille à la première exposition des Impressionnistes chez le photographe Nadar. Mme Morisot, contente pour sa fille, s’exclame : « La voilà passée artiste aux dires de ces grands hommes ! ».

 Effectivement, Berthe Morisot a eu la reconnaissance artistique de la part de ses confrères impressionnistes. Elle participe à toutes leurs expositions et une longue amitié – initiée par le poète Mallarmé – la liera à Claude Monet.

 En 1878 naît sa fille Julie. Elle en fait son modèle favori ; elle a aussi utilisé Edma, des voisines et quelques professionnelles comme modèles.

 Dès 1874, Berthe Morisot montre sa maîtrise des couleurs claires et des effets de transparence. Elle s’attaque aux grands formats en 1883. Douée pour le dessin, elle est encouragée par Renoir dans cette voie. La peintre étudie aussi les effets de la lumière sur l’eau. Son talent se retrouve dans ses paysages, très subtils, et le nu, qu’elle a apprit en copiant les maîtres du passé.

 Sa production est importante : 423 peintures et une centaine de dessins, aquarelles et pastels.

 Elle meurt d’une pneumonie à 54 ans.

 Une phrase de Berthe Morisot à méditer : « Le rêve c’est la vie – et le rêve est plus vrai que la réalité ».

Musée Marmottan

2 rue Louis Boilly, Paris 16e

M° La Muette