La Superbe, cinquième album de
Benjamin Biolay, est déjà considéré par la critique comme le plus réussi de l’année. Retour
sur un artiste blanchi.

Artiste très controversé,
Benjamin Biolay réussit à mettre tout le monde d’accord avec
La Superbe, sorti en octobre dernier. Télérama lui fait sa une et l’encense, tandis que les dates de concerts s’allongent à mesure que les critiques élogieuses tombent.
Le 8 décembre, iTunes communique ses ventes et met dans ses choix éditoriaux La Superbe en meilleur album de l’année. Pour Biolay qui a pris la peine de sortir son double-album en vinyle, la consécration arrive par la plus grosse entreprise de téléchargement.
Depuis son dernier album,
Trash yéyé (2007), l’artiste s’est adouci
: « Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais, malgré ses revers, le personnage du disque n’éprouve aucune haine. A la fin, il est même plus apaisé qu’au début », explique t-il à
Télérama. Cela se remarque dans ses chansons qualifiées de superbes par la critique. En passant de
Brandt Rhapsodie (en duo avec
Jeanne Cheral) à
Ton héritage, cruel auto-portrait
- « J’ai un peu dressé le vrai bilan de ce que je suis » -, Benjamin Biolay écrit une boucle allant du
15 septembre au
15 aout. L’album voyage de
La toxicomanie à
Lyon presqu’île par des rimes internes. Pour se finir par cette conclusion :
« quelle aventure ».
Fils d’un clarinettiste, le chanteur qui pratique le trombone, le violon, le tuba et la guitare, a collaboré avec Henri Salvador (le titre
Jardin d’hiver), Keren Ann, Juliette Gréco, Françoise Hardy, etc. de 1995 à 2001. C’est en mai de cette année-là que sort son premier album
solo,
Rose Kennedy, aux accents pop-jazzy.
Suivront Négatif (2003), album folk bien reçu par la critique, puis A l’origine (2005), aux tonalités plus sombres, et enfin Trash Yéyé (2007). Sa maison de disque (EMI) ayant négligé ces deux dernières productions, le succès n’est pas au rendez-vous. Benjamin Biolay quitte donc cette firme pour signer en avril 2009 chez Naïve.
Parallèlement à ses trois derniers albums l’artiste fait ses débuts d’acteur dans Didine, film de Vincent Dietschy, puis embraye avec Sang Froid, téléfilm de Sylvie Verheyde. Son rôle dans Stella lui vaudra en février 2009 une nomination aux Oscars comme Meilleur acteur dans un second rôle.
Hautain, snob, vaniteux, prétentieux, bobo... tout y sera passé pour le désigner. Il déclare à
Marie-Claire :
"Je préférerais cent fois qu’on arrête de dire que je suis prétentieux et que je me la raconte, plutôt que de vendre un million de disques". En un disque, il réussit les deux avec brio.