Blues passions... l’un des rendez-vous majeurs des festivals de l’été

Une guitare, douze mesures et un gros supplément d’âme qui creuse les sillons de cette musique que nous aimons tant : le blues. « Quand vous ne savez plus où aller, a dit un jour Keith Richard, vous pouvez venir au blues et y trouver quelque... satisfaction. » Willie Dixon voit, lui, dans les douze mesures, « la réalité de la vie exprimée par les mots et la chanson, l’inspiration, les sentiments et l’entendement ».
A Cognac, cette année encore, à l’heure du Festival blues passions, et pour la douzième fois - à ce nombre d’or ! -, il y eut le plein de satisfaction, d’inspiration et de mots noués aux notes, pour nous entraîner corps et biens, jusque tard dans la nuit... du blues.
Qu’il soit vêtu de fastueux oripeaux sonores ou simplement exprimé par un battement de pied au son d’un harmonica, le blues atteint toujours sa cible, cette petite corde sensible, nichée on ne sait où, quelque part entre le cœur et l’âme, qui fait de nous des êtres humains. Musique de l’âme, donc, mais aussi de larmes, de l’arme et de lame, car le blues incarne à lui seul une humanité qui ne cesse et ne cessera de se chercher, d’espoir en désespérance. Dans la bande son d’un quotidien, qu’on voudrait souvent différent, le blues s’y entend, en effet, à merveille, pour croiser la route de nos réalités, évoquant ici la misère des continents, les amours désenchantées, les solitudes, et là encore, les regards qui se noient dans des promesses impossibles. Mais, d’un break de guitare rageur, il sait aussi TOUT nous faire oublier. Et le reste avec.
Alors, qu’il est doux, en ces temps incertains, d’aller faire le plein de blues à Cognac ! D’y aimer le blues. Simplement le blues. Pour ce qu’il représente définitivement : une musique vraie. C’est aux Imperial Crowns qu’est revenu d’inaugurer l’édition 2005. Américains abreuvés à la source de toutes les musiques noires (blues, rythm&blues, soul, jazz, gospel), la surchauffe est leur credo, le rock leur outil de travail. Ils ont ouvert la voie à l’homme de Sheffield, celui dont l’organe carboniserait un bout de bois en Alaska. Et qui n’aura pas d’ailleurs, en le découvrant sur scène, le souvenir de cet être frêle et barbichu, presque gêné d’être là, devant des milliers de personnes ? Nous sommes à Woodstock, en 1968. Il s’appelle Joe Cocker. Personne ou presque ne le connaît. Pourtant, après quelques notes d’orgue en introduction, sa voix puissante, venue d’un ailleurs aride et enflammé, va définitivement s’ancrer dans la mémoire collective.
La révélation Taylor
L’un des points d’orgue de l’édition 2005 du Festival blues passion fut à coup sûr le passage sur la grande scène d’Otis Taylor. Un Otis Taylor, inconnu du plus grand nombre et qui, pourtant, en quelques morceaux bien sentis, emporta l’adhésion et montra une belle aptitude à déplacer les frontières du blues. Osant le violoncelle, s’arc-boutant sur une basse métronomique - tenue de main de maître par sa propre fille -, sans batterie, Otis Taylor propose une musique puissante, lancinante, quasi obsessionnelle... incroyablement prenante. Un grand moment !

Outre Joe Cocker, Otis Taylor et les Imperial Crows, Bjorn Berge, Danny Duddeck , Georges Higgs et Willie King... ont fait l’affiche de la 12e édition de ce festival, qui conjugue chaque été toutes les musiques afro-américaines. Une formule qui marche, car absolument tous ceux qui comptent sont venus jouer dans les jardins de Cognac, de BB King à Ray Charles, en passant par Solomon Burke ou encore George Clinton.
La prochaine édition du Festival blues passion se déroulera du 27 au 30 juillet.
Le site internet du festival sera rouvert début février.

http://www.bluespassions.comwww.bluespassions.com/