Bon karma pour David Safier
Scénariste renommé pour la télévision allemande, David Safier s’est lancé dans l’écriture de « Maudit Karma », son tout premier roman publié en 2008. L’histoire, pas franchement banale, est celle d’une animatrice télé dont la vie se termine de façon tragique, condamnée à se réincarner encore et encore, jusqu’à ce qu’un jour, elle comprenne enfin le sens de la vie…
Lorsque l’on demande à David Safier s’il a écrit ce livre sous l’effet de substances hallucinogènes illicites, il répond volontiers et non sans humour, que son péché mignon, c’est plutôt le chocolat et le café. Habitué à cette question tordue, l’auteur à l’imagination débordante répond avec sincérité : « La question de la vie après la mort me fascine (et fascine aussi certainement aussi d’autres gens) et c’est la raison pour laquelle j’ai eu cette idée de livre, qui traite plutôt le sujet avec humour. »
Des préoccupations métaphysiques
Kim Langue, l’héroïne du livre et présentatrice télé en vogue, s’apprête à vivre le plus beau jour de sa vie. Ce soir, c’est l’anniversaire de sa fille Lilly, certes, mais comble du bonheur, elle va avant tout recevoir le Prix de la meilleure présentatrice télé, récompense ultime pour son travail acharné.
Alors qu’elle s’apprête à vivre ce moment de gloire, Kim est tuée par l’arrivée fracassante sur terre du lavabo d’une station spatiale russe laissée à l’abandon. Dans sa course vers les étoiles, Kim a délaissé sa fille, trompé son mari et rendu la vie impossible à ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Pas question de paradis donc, car elle ne l’a pas mérité.
Commence alors son long chemin vers la rédemption, parsemé d’embûches, de doutes et de sarcasmes. Tour à tour réincarnée en fourmi, en ver de terre, en cochon d’inde (la liste est loin d’être exhaustive), l’ex vedette du petit écran doit apprendre à relativiser et à observer le monde sous un autre angle. Et tout prend une dimension encore plus dramatique lorsque l’on assiste en tant que fourmi à l’arrivée d’une remplaçante au sein de la famille…
Un homme pensant comme une femme ?
David Safier est un auteur adepte du challenge et du second degré. Lors de la sortie de « Maudit karma », il confiait au site Bremen.de que selon lui, les femmes avaient davantage de facilités que les hommes à exprimer leur sentiments et que par conséquent, il s’était mis dans la peau d’une femme pour ce premier roman.
L’exercice est périlleux, mais on ne peut qu’être convaincu par la prouesse de l’auteur. Il parvient à s’exprimer, penser et vociférer comme une femme et le lecteur y croit dur comme fer.
Selon Safier, l’homme et la femme ne sont pas si différents l’un de l’autre, puisqu’ils connaissent tous deux la souffrance et les peines de cœur. Ce qui les différencie, c’est que l’homme ne parvient pas à transformer les maux en mots.
L’auteur prend manifestement un malin plaisir à camper les pensées d’une femme et à les transposer, puisque son deuxième roman a lui aussi pour personnage principal une femme. De là à savoir de qui il s’inspire pour l’écriture de ses romans, c’est encore une autre histoire…
Pour en savoir plus, retrouvez l’interview de David Safier sur bremen.de à l’adresse suivante : http://www.bremen.de/kultur/sprache_und_literatur/interview-mit-david-safier-9909406
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