Cannibales farce au Festival d’Avignon
Cannibales farce d’Emmanuelle Destremau jusqu’au 27 juillet à 15h20 au Théâtre GiraSole à Avignon par la Compagnie Hercub. Michel BURSTIN, le metteur en scène et cofondateur de la Compagnie Hercub, vous parle du spectacle :
« L’argument de Cannibales Farce est simple. Un couple souhaite avoir un enfant. Il n’y parvient pas.
Emmanuelle Destremau alterne les scènes fantasmées et vécues dans une chronologie loufoque, et nous entraine dans une spirale qui nous happe et nous intrigue.
Il y dans cette pièce un mécanisme qui a à voir avec l’inconscient. Ce qui m’a passionné dans ce texte c’est sa lecture psychanalytique. Pourquoi ce couple empreinte-t-il ce chemin-là ? Pourquoi n’acceptent-ils pas ? Pourquoi résistent-ils au détriment de leur santé physique et mentale ? Dans leur quête d’enfant, dans leurs tentatives répétées, dans cet acharnement, j’ai voulu comprendre leurs failles et leurs blocages.
A la première lecture j’ai pensé que ces deux-là auraient mieux fait de ne pas se rencontrer. Ensuite j’ai pensé pourvu qu’ils n’aient pas d’enfants ensemble ! Réaction spontanée, hors propos, indécente.
Puis ils m’ont attendri, charmé, ému. Je devais les accompagner, comprendre leur cheminement.
Chercher avec eux une voix satisfaisante, une construction. Questionner notre vécu, notre inconscient collectif.
La mise en scène fait apparaître un troisième personnage - qui n’existe pas dans le texte original - dans des scènes cocasses, avec ou sans paroles. Qui est-il ? A-t-il existé dans la vie de Billie et Joseph, ou est-il lui aussi une projection, un fantasme ?
L’essentiel de l’action se déroule dans l’appartement de Billie et Joseph.
Le décor se compose d’un accessoire démesuré multi transformable, qui nous place entre rêve et réalité. Cet élément en repoussant les limites du réel, ouvre le champ des possibles, théâtralise et dédramatise.
La pièce est drôle, surprenante, onirique, parfois un peu inquiétante.
Le rythme donné au texte par les comédiens est débridé, énergique.
Il émane des personnages une profondeur, une fragilité touchante.
En poussant très loin ces situations extrêmes, on constate qu’elles humanisent le propos, le
clarifient. »
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