Carla, Premier ministre ?
J’ai fait comme les plus courageux, j’ai écouté l’album de Carla.
Dans ma musique personnelle, il y avait des plus. Son premier album, je l’ai fait découvrir à des amis. Je l’ai copié sur des CD, offert pour des anniversaires... C’était une autre époque. Celle où seuls les branchés avaient accès au copiage. Et si j’ai participé à ce piratage, c’est parce que j’appréciais cette voix. Il y avait une texture, une originalité qui m’émouvait.
Et des moins, liés à la médiatisation frénétique du disque. Si notre mannequin non national s’est amouraché du top manager de l’Etat, on peut le comprendre. C’est une histoire basique de nana qui veut un autre à sa hauteur. Elle a un corps bien dessiné, elle a cartonné sur son premier disque, donc elle estime qu’il lui faut de la viande de premier choix. Un consultant spécialisé dans la rencontre pour VIP avait en magasin un certain Nicolas S., président d’une République bien coté qui venait de se faire larguer par sa meuf. Le Nico, prêt à prendre tout ce qui est "bling-bling", a signé sans hésiter.
En revanche, j’ai du mal à supporter ces journalistes de gauche (la droite, c’est normal) qui lui baisent les pieds. Sur plusieurs pages, Carla nous explique qu’elle n’a rien à dire... Un phénomène ordinaire. On a tous qu’on soit petit ou grand deux ou trois bricoles à dire, mais pas plus. Mais que des journalistes de gauche commentent pendant trois pages sur ce rien à penser est plus inquiétant.
Bref, j’accepte que mes plus et mes moins fassent une partie de billard en écoutant le disque de Carla...
Vous voulez connaître le résultat... Eh bien l’écoute met juste en musique le mot platitude. La voie de la dame est glacée, mal placée et assez pour que cela semble déplacé d’en parler. L’accompagnement musical est besogneux. On sent l’application, mais pas la passion. Les textes sont convenus. On nous parle d’amour au mode oligarchique. L’amour est emballé dans un costard gris et autres conventions pour cerveaux libérés et prêts à toutes formes de publicité.
En résumé, l’album est un produit bien packagé qui permet de faire parler le bon peuple. Outre que cela nous distrait, nous allons finir par nous demander pourquoi Carla ne devient pas ministre de la Culture vu qu’elle fait notre culture ou du moins celle dont on parle le plus. D’accord, c’est un poste pourri, alors ministre de l’Education nationale ou mieux encore Premier ministre. "Du jamais vu", diraient les journalistes qui adoraient commenter des heures durant cet inédit, comme ils le font avec le disque. Vous n’y croyez pas ? Méfiez-vous de vos certitudes, notre couple catalogue adore faire la une avec des incroyables.
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