Catherine de Médicis : une reine diabolique ?
Le personnage de Catherine de Médicis est bien souvent assimilé aux guerres de religion du XVIe siècle, et plus précisément au massacre de la Saint-Barthélemy, dont l’imaginaire populaire ainsi que de nombreux historiens et hommes politiques au cours des siècles l’accusent d’être responsable. De même, elle est fréquemment jugée comme une reine diabolique qui, à l’image que l’on a de l’Italie de l’époque, lieu de tous les vices et de toutes les combines, use de poisons et multiplie les complots ainsi que les intrigues pour parvenir à ses fins de pouvoir personnel.
Cette légende noire à longtemps dominé. Elle est néanmoins très sérieusement remise en question aujourd’hui par les historiens. Catherine de Médicis est-elle vraiment cette femme sans scrupules, évinçant ses fils du pouvoir pour assouvir son propre désir de domination politique ?
1533 : L’ARRIVEE EN FRANCE
Catherine de Médicis est née à Florence le 13 avril 1519. Fille de Laurent II de Médicis, duc d’Urbino, et de Madeleine de la Tour d’Auvergne, issue d’une des plus grandes familles de France, elle est aussi la descendante d’une lignée de banquiers. Très riche, elle représente donc un excellent parti à marier, d’autant plus que son tuteur (ses parents sont morts peu après sa naissance) n’est autre que le pape Clément VII.
Par ailleurs, Catherine n’est pas dépourvue de qualités personnelles. Elle parle très bien le français, est cultivée, et continuera tout au long de sa vie à perfectionner ses connaissances dans des domaines aussi divers que les mathématiques, l’astronomie ou le grec.
C’est le roi de France, François Ier, qui jette son dévolu sur elle. Non pour lui-même puisqu’il est déjà marié, mais pour son fils cadet, le duc Henri d’Orléans. Par ce mariage, il obtiendrait à la fois une dot conséquente ainsi que le soutien du pape dans ses campagnes italiennes, dont le but est de dominer la péninsule.
Le 28 octobre 1533, le mariage a donc lieu. Rappelons là un détail qui a son importance : Catherine n’est pas destinée à devenir reine, tout d’abord parce que François Ier n’aurait jamais choisi pour épouse du futur roi une jeune fille dont les ancêtres paternels, bien qu’anoblis, sont issus de la bourgeoisie des banquiers, ensuite parce que son époux Henri d’Orléans n’est, répétons-le, que le second fils de François Ier. Ce sont les circonstances futures, sur lesquelles nous reviendrons, qui le pousseront sur le trône.
Une fois mariée, Catherine doit affronter le tout premier des obstacles qui viendront parsemer son existence, et notamment sa vie de couple avec Henri : la maîtresse de ce dernier, la très belle Diane de Poitiers. Celle que l’on surnomme « la plus que reine » a vingt ans de plus que le duc mais, selon les contemporains, l’âge n’avait pas de prise sur elle ni sur son éclatante beauté. Or, Catherine peut difficilement faire de l’ombre à la favorite. D’un physique assez fade, son époux ne lui trouve aucun attrait et la délaisse, ne se limitant qu’au strict devoir conjugal. La jeune femme tente en vain de faire la conquête de son mari, sans succès. Malheureuse, elle a néanmoins l’intelligence de faire le choix de l’humilité et ne se laisse pas abattre. Persévérante, elle cherche à trouver sa place au sein de la Cour. Sa culture séduit le roi François Ier et tous deux développent une affection particulière. Le roi apprécie notamment sa présence lors des parties de chasse (son sport favori), et c’est même Catherine de Médicis qui introduit la monte en amazone en France.
La vie de Catherine semble par conséquent presque toute tracée, entre un beau-père qui l’apprécie et un époux indifférent, lorsque qu’un événement la propulse sur le devant de la scène.
CATHERINE DE MEDICIS, DAUPHINE ET REINE DE FRANCE
En effet, le 10 août 1536, le dauphin François, fils aîné du roi, meurt. Henri se retrouve héritier de la couronne et par conséquent, Catherine prend le titre de dauphine.
Cette nouvelle situation n’améliore cependant pas ses relations avec son mari : celui-ci, fort de son nouveau statut, n’hésite plus à afficher au grand jour son amour pour Diane de Poitiers. Parallèlement, comme si le destin s’acharnait contre elle, Catherine tarde à être enceinte, alors qu’Henri a des bâtards de ses diverses maîtresses. La position de la jeune femme semble donc bien fragile car, comme pour toute future reine, son rôle premier est de donner un héritier à la couronne pour perpétuer la lignée. Une fois de plus, Catherine se fait discrète et humble, tout en tentant de remédier au problème d’infertilité de son couple.
On sait en effet que les époux consultent le médecin de la Cour, Jean Fernel, qui après auscultation constate des malformations génitales à la fois chez Catherine et Henri. Il leur aurait alors conseillé de nouvelles postures sexuelles. Hasard ou bon diagnostic, toujours est-il qu’à partir de 1544, le couple va se révéler être l’un des plus fertiles de toute l’Histoire de France. En douze ans, ils auront dix enfants, dont sept survivront jusqu’à l’âge adulte.
Cependant, même si Henri est heureux d’avoir une épouse finalement si féconde, cette nombreuse progéniture ne suffit pas à souder le deux époux sur le plan affectif. Le dauphin n’a constamment d’yeux que pour Diane de Poitiers qui, paradoxalement, a toujours soutenu Catherine contre les menaces de répudiation pendant la période infertile. Faut-il voir là une quelconque solidarité féminine ? C’est peu probable. Diane est une femme ambitieuse qui a un immense ascendant sur le roi et veut le garder. Si elle a aidé Catherine pendant les moments de doute, c’est certainement par calcul : elle sait que le dauphin n’en est pas amoureux et préfère avoir à faire face à une dauphine plutôt effacée, sans charmes, qu’à entrer en compétition avec une éventuelle jeune et jolie princesse à laquelle Henri pourrait succomber.
En 1547, la situation change une nouvelle fois pour Henri et Catherine : François 1er meurt et voilà les deux époux devenus réciproquement roi et reine de France. Peu à peu, usant encore de patience et d’humilité, la jeune souveraine va entrer en politique, jusqu’à connaître la position de régente de France, l’une des plus grandes que le pays ait connu au cours de son histoire.
L’ASCENSION AU POUVOIR DE CATHERINE DE MEDICIS (1552-1560)
La montée en puissance de Catherine de Médicis commence timidement en 1552 lorsqu’Henri II part en campagne en Lorraine et lui laisse la régence du royaume. Officiellement en tout cas, puisque dans la réalité des faits, c’est le Conseil royal qui détient le pouvoir effectif. Malgré tout, Catherine sent qu’elle peut avoir un rôle à jouer et continue de s’instruire, notamment sur l’Histoire de France et de ses rois.
En 1557, enfin, elle réussit son premier coup d’éclat : en guerre contre l’Espagne, les troupes françaises se retrouvent prises à la gorge alors que l’armée espagnole s’apprête à gagner Paris. Henri se trouvant sur le front, c’est Catherine qui prend sa première initiative politique : elle trouve auprès du prévôt des marchands de Paris ainsi que de ses échevins et des Parlements la somme nécessaire, 300 000 livres tournois, à la levée de nouvelles troupes. Le résultat est un succès : l’armée française reprend le contrôle du pays.
Cette victoire vaut à Catherine un peu plus d’attention de la part de son royal époux : Henri délaisse un peu sa maîtresse et semble un peu plus attentionné envers sa femme. Cela ne donne cependant pas à Catherine un quelconque pouvoir politique officiel. A cette époque en France, la reine n’est que l’épouse du roi, rien d’autre.
En 1559, nouveau revirement de situation : Henri II meurt suite à une grave blessure à l’œil affligée lors d’un tournoi de joutes. François II, le fils aîné, n’a que douze ans. On pourrait alors penser que Catherine prend les rênes du pouvoir, or ce sont François de Guise et Charles de Lorraine, les oncles maternels de Marie Stuart (qui est alors épouse de François II et aussi fille de Marie de Guise, reine d’Ecosse), qui se retrouvent à la tête du royaume. Mais un concours de circonstances, plutôt tragiques, va établir une brèche par laquelle Catherine va s’infiltrer pour s’imposer.
Effectivement, la politique des Guise est extrêmement répressive envers les protestants. Ces derniers souhaitent mettre un terme à ce manque de tolérance et tentent, en mars 1560, d’enlever François II au château d’Amboise, afin de le soustraire à l’influence de ses oncles par alliance. Cet événement, connu sous le nom de conjuration d’Amboise, va enfin mettre la reine sur le devant de la scène : le complot échoue et Catherine de Médicis, qui prend alors la direction de la suite des opérations, fait pendre les conjurés à la balustrade du château. Malgré l’échec protestant, les Guise sont totalement discrédités et sont évincés du pouvoir.
La réaction de Catherine de Médicis face aux chefs protestants impliqués dans le complot semble excessive. Ce dont il faut néanmoins prendre conscience, c’est qu’elle est tout d’abord une femme de son temps, utilisant la violence certes, mais quel autre choix avait-elle ? Elle ne pouvait laisser passer un tel affront et mettre en péril la monarchie. Et nous allons voir que le but de Catherine de Médicis, l’objectif de toute sa vie, sera à la fois de faire respecter l’autorité royale, même si pour cela il est parfois nécessaire d’user de sévères répressions, et d’établir coûte que coûte la paix civile, paix qui doit passer par la tolérance entre catholiques et protestants.
CATHERINE DE MEDICIS, REGENTE DU ROYAUME ET SOUTIEN DE CHARLES IX (1560-1574)
En décembre 1560, François II meurt d’une otite mal soignée. Charles IX est trop jeune, Catherine est déclarée régente du royaume. Elle prend la tête du Conseil royal, s’entoure de conseillers tel que Michel de l’Hospital et utilise un moyen plutôt original pour montrer sa détermination à continuer la politique de Henri II : elle s’habille de l’habit noir des veuves.
Il est important de souligner qu’elle ne règne pas. Son pouvoir est réel mais elle agit au nom du roi, non pas en son nom propre. En effet, en France, aucune reine n’a jamais régné depuis qu’au XIVe siècle, Philippe V le Long rétablit un article de la loi salique des Francs, qu’il isole de son contexte, pour justifier l’exclusion des femmes à hériter du trône de France. Catherine de Médicis n’est donc là que pour garder le royaume en état en attendant que le roi soit assez vieux pour jouer le rôle qui doit être le sien.
Le contexte religieux, et donc politique, est à cette époque extrêmement troublé. Le pays est divisé entre catholiques et protestants, et la famille royale va se retrouver totalement prise entre les deux camps, et plus précisément entre les factions nobiliaires qui se déchirent, s’assassinent et complotent sans relâche.
Au milieu de ce désordre, Catherine de Médicis va tenter, coûte que coûte, d’établir la paix. Loin de l’image négative que l’on a d’elle, celle d’une régente sans scrupules qui désire établir son pouvoir personnel dans le sang, elle va au contraire multiplier les tentatives pour unir le royaume et réconcilier catholiques et protestants. Les édits suivants prouvent sa bonne foi :
- 1560 : édit de Romorantin, où sont interdites les condamnations à mort pour hérésie.
- 1561 : colloque de Poissy. Il s’agit d’une rencontre théologique où sont réunies les deux factions religieuses, présidée par le Conseil de Charles IX. Cette réunion est un échec, les deux partis ne pouvant s’entendre.
- 1562 : édit de Saint-Germain-en-Laye. Les protestants bénéficient d’une liberté de culte mais en contrepartie ils doivent rendre les lieux saints dont ils se sont emparés. C’est encore un nouvel échec, puisque le 1er mars 1562 a lieu le massacre de Wassy, organisé par le duc de Guise contre des réformés qui assistaient à une messe.
Malgré ces revers, Catherine ne s’avoue pas vaincue et continue à œuvrer pour la paix, même quand elle n’est plus régente (Charles IX est majeur en août 1563) : 1563, édit d’Amboise ; 1568 édit de Longjumeau ; 1570 second édit de Saint-Germain-en-Laye…
En 1572, elle pense trouver enfin le compromis dont la France a besoin : elle organise l’union entre sa fille Marguerite de Valois, dite la reine Margot, qui est catholique, et Henri de Navarre, protestant. Le mariage a lieu le 18 août 1572, des centaines de protestants sont présents dans Paris pour assister à la cérémonie et aux festivités. Tout semble alors fonctionner comme l’espérait la régente. Or, la concorde n’est qu’apparente : le 22 août, peut-être sur l’ordre d’Anne d’Este, veuve de François de Guise, on tente d’assassiner l’amiral de Coligny, chef de file des protestants. Le meurtre échoue mais la situation s’embrase, les protestants réclament vengeance.
Catherine de Médicis et Charles IX sont dans une impasse. Le Conseil royal propose en effet une action aussi rapide qu’extrême : celle de faire assassiner Coligny et environ cinquante chefs protestants afin de mettre la faction à bas une fois pour toutes. Or, la régente et son fils, toujours volontaires pour établir la paix, se déclarent contre cette option radicale. C’est finalement Henri d’Anjou, autre fils de Catherine et futur Henri III, qui décide de mettre le projet en action. Son but aurait été officieusement personnel : parvenir à un coup d’Etat qui lui permettrait de prendre le pouvoir à la place de son frère Charles IX. Il contacte le duc de Guise ainsi que la municipalité de Paris et, deux jours durant, ils organisent ni plus ni moins que le massacre des réformés présents dans la capitale. Ce dernier a lieu principalement le 24 août et va d’ailleurs s’étendre sur plusieurs jours ainsi que dans les provinces. On commence par éliminer les chefs présents au Louvre puis la tuerie, qui n’épargne ni femmes ni enfants, se propage à toute la ville. A Paris même, on estime le nombre de morts à environ 3000 ; en province, le chiffre est estimé entre 5000 et 10 000.
Face à l’ampleur catastrophique des événements, Catherine de Médicis et Charles IX restent effarés. Ils condamnent le massacre mais n’osent poursuivre leur fils et frère respectif en justice. C’est le triomphe du catholicisme et d’Henri d’Anjou, qui mène à présent la danse.
Mais Catherine ne s’avoue pas vaincue. Par diverses manœuvres politiques habiles, elle réussit à faire élire Henri, que pourtant elle idolâtre, roi de Pologne en 1573, dans le but de l’éloigner de France. Henri ne peut refuser, puisque cette position le met sur le même pied d’égalité que son frère Charles. Mais le 14 juin 1574, il apprend la mort de ce dernier. Las de la Cour polonaise qu’il juge bien fade et surtout nouveau roi de France, il rentre dans son pays.
LA POLITIQUE DE CATHERINE DE MEDICIS : UN ECHEC ?
Henri III affirme plus d’indépendance que ses frères vis-à-vis de sa mère et en 1576, il l’évince partiellement du pouvoir car il est contre sa politique de tolérance. Néanmoins, il ne sera pas le grand roi que Catherine espérait. En plus d’être ambivalent sur le plan sexuel (on connaît bien ses « Mignons », que sa mère détestait par ailleurs), il ne s’impose pas et n’arrive à faire accepter sa manière de gouverner ni aux catholiques, ni aux protestants. Cet état de fait le pousse à des extrêmes : en 1588, il fait assassiner le duc de Guise et le cardinal de Lorraine, ses alliés d’autrefois. Les catholiques se retournent contre lui, ce qui le pousse à se rapprocher, paradoxalement, d’Henri de Navarre et des protestants.
Quelques mois plus tard, le 5 janvier 1589, Catherine de Médicis meurt au château de Blois. Jusqu’à son dernier souffle, elle aura tenté de réconcilier les deux partis religieux ainsi que son fils avec la Ligue catholique, en vain.
De nombreux historiens pensent que l’ambiance et les relations au sein de la famille royale expliquent en partie l’échec de la politique de conciliation de Catherine. En effet, la famille royale est considérée comme une famille maudite et malsaine : trois frères qui deviennent rois mais décèdent jeunes (François II meurt à l’âge de 16 ans ; Charles IX est très fragile psychologiquement ; Henri III mourra assassiné le 2 août 1589) et sans descendance ; sept enfants qui se détestent, en plus d’appartenir à différentes factions politiques et religieuses (François d’Alençon, protestant, frère cadet d’Henri III, ne cesse de comploter contre le roi) ; on murmure aussi que l’inceste entre Marguerite de Valois et ses frères était légion… Tout cela n’a fait qu’affaiblir un pouvoir royal que Catherine de Médicis tente en vain, presque à bout de bras, de maintenir sur pied.
En tous les cas, malgré sa volonté de paix et d’unité au sein du royaume ainsi qu’au sein de sa famille, celle qui fut l’un des plus grands « chefs d’Etat » de l’Histoire de France ne verra pas la réussite de sa politique de son vivant. Elle a cependant ouvert la voie à Henri de Navarre, roi de France sous le nom d’Henri IV à la mort d’Henri III. En effet, celui que l’on appellera « le Vert galant » suivra les traces de Catherine en optant pour un gouvernement basé sur la paix et la tolérance. Lui y parviendra, notamment par l’édit de Nantes en 1598, qui met fin aux Guerres de religion. Il arrivera aussi à faire respecter l’autorité royale en établissant un pouvoir absolu, chose que n’avait pas réussi à réaliser Catherine. Certainement parce qu’elle n’était qu’une femme, et une « simple » régente au pouvoir réel certes, mais officieux. Une régente n’est pas un roi, elle ne fait qu’agir, officiellement en tous cas, en son nom.
Dans cet article, j’ai surtout évoqué les entreprises politiques de Catherine de Médicis. Or, et cela mériterait un autre article, elle fut aussi un très grand mécène. C’est à elle que l’on doit notamment l’aspect actuel du château de Chenonceau. A la Cour, elle s’entoure d’artistes, de musiciens et d’hommes de lettres. Elle donne aussi de fastueuses fêtes, dont le but est, encore une fois, de créer une ambiance de bonne entente entre catholiques et protestants, puisque les deux factions y sont invitées.
Nous sommes bien loin de la légende noire qui lui a longtemps collé à la peau…
Bibliographie :
Ivan CLOULAS - Catherine de Médicis, Fayard, 1979
Jean-François SOLNON - Catherine de Médicis, Perrin, 2009
Jean GALL - Catherine de Médicis, SEM, Figures et Plumes éditions, 2010
Films :
La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994). Rôle interprété par Virna Lisi. Le film retrace le massacre de la Saint-Barthélemy.
Diane de David Miller (1956). Rôle interprété par Marisa Pavan. Les premières années de Catherine de Médicis à la Cour de France, et notamment sa concurrence avec Diane de Poitiers.
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