Caucase : guerre Russie-Géorgie... Rebelote

La Géorgie avait en principe jusqu’au 16 mars prochain, date limite, pour proposer une autre chanson ou en changer simplement, les paroles jugées caustiques. Cette mise en demeure avait suscité une vive émotion à Tbilissi, capitale de la Georgie, qui a estimé que les russes faisaient la loi. Néanmoins, cette mélodie martiale sous fond de disco d’un vieux tube des années 1970, chantée à Moscou, allait être l’ultime syncrétisme de cette guerre désormais larvée entre les deux pays et frères ennemis. « We don’t want put in » ("Nous ne voulons pas…Poutine", Poutine étant plus ou moins voilé), titre de la chanson choisie, allusion explicite à l’ancien président russe et actuel premier-ministre, ne pouvait passer inaperçue, au-delà du caractère apolitique de l’évènement, et encore.
Après moult tergiversations, les géorgiens ont dit finalement niet. Leur participation d’abord hypothétique, devenait cette fois, un renoncement définitif, par la voix de leurs organisateurs. Mieux vaut pour eux donc, de ne pas aller à Moscou concourir, si leur comptine est invalidée. Ainsi, ce boycott est bien pensé. Considérant qu’on leur coupe de l’herbe sous les pieds. Leur revanche, après la défaite cuisante et la capitulation infligée après la guerre contre la Russie, leur est restée en travers de la gorge. C’est ainsi qu’un passage dans la chanson, fait allusion aussi, au Tsar Pierre le Grand et ses expansions : « Le roi blanc, roi blanc - nous n’avons pas besoin de votre lampe de poche ! ». Une autre manière de revenir au dernier conflit, entre les deux Etats, pour dire au Tsar des temps modernes, Vladimir Poutine, que la Géorgie n’a pas besoin de la grande sœur russe.
Malheureusement, vous allez rater Stéphane et ses trois girls (Stéphane & 3G), le quatuor géorgien de choc, sélectionné lors du concours géorgien. Après avoir conquis le jury et le public national, ils comptaient bien rééditer l’exploit dans toute l’Europe. Eux qui voulaient shoot him (tirer sur lui) en parlant de Poutine, doivent être très déçus de la non-participation de leur pays à cette grande manifestation intercontinentale. Heureusement, vous n’avez pas tout perdu. Appréciez la « jolie » voix du leader du groupe, Stéphane, accompagné de trois "bombes atomiques", notamment sa phase rap qui ferait frémir de joie Eminem, 50 cent et Dr Dre réunis, son look de dandy old school qui rendrait jaloux Prince, mister love symbol, ou encore sa gestuelle à la jacko, alias Michaël Jackson. A-t-on échappé à cette symphonie de couleurs, à cette mélodie chevaleresque, à cette oraison funèbre, que dis-je, funeste ? A vous de juger.
Néanmoins, vous ne perdrez rien à ne pas voir sur scène, les géorgiens. Quant à la sublime chanteuse de l’Est, elle chantera cette petite chanson douceureuse et cotonneuse "S’il fallait le faire", tirée de son album Kabaret 2009. Découvrez la vidéo en dessous.
21 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON