Ces femmes qu’on affiche : ma rue est un musée (5)
Avec les nouvelles techniques, les personnes sont beaucoup plus nombreuses à exposer des idées, des images (à s'exposer aussi) ou à commenter les idées, les images des autres, sur les « réseaux sociaux », les sites, les blogs... et aussi dans la rue. Sur les murs de la ville.
Jusqu'ici, les murs étaient réduits à leur fonction traditionnelle, de séparation ou de support, et quelquefois de support à l'affichage sauvage, commercial, culturel, politique, moins onéreux que les panneaux publicitaires. En 1968 et après, la sérigraphie avait permis l’explosion des affiches politiques artisanales.
Aujourd'hui, un important besoin de s'exprimer, de se faire connaître, de marquer un territoire, apparaît sur les murs vides de la ville, les espace en attente de rénovation, souvent abandonnés. Puis couverts de graffitis, de tags et aussi de peintures et papiers peints collés par de jeunes artistes qui colorent l'espace.
Quelquefois, au grand dam des bailleurs ou des habitants qui combattent et détestent cette pollution visuelle du quotidien et de « leur » mur.
Certains passent, aveugles : dans le 13° arrondissement, un groupe regarde une importante peinture murale. Une dame s'arrête, suit les regards ; « Je passe tous les jours ici, je ne l'avais jamais vue ! »
D'autres apprécient ces couleurs, ces images qui intriguent, choquent, font sourire, donnent une nouvelle atmosphère à la rue.
L'art urbain permet à des jeunes et des moins jeunes, connus ou inconnus, d'offrir leur œuvre directement aux passants. C'est le but de certains. D'autres cherchent ainsi à se faire connaître.
Des rues, des quartiers deviennent des lieux ouverts d'exposition, des galeries populaires. Des artistes, souvent anonymes, venant quelquefois de loin, réalisent une œuvre éphémère, qu'ils photographient et mettent ensuite sur leur site... Sur le mur, elle sera recouverte, tout à l'heure, dans huit jours ou dans un mois par la production d'un collègue...
Des tableaux, des fresques peuvent avoir été commandités par des institutions, elles occupent une surface importante, mur ou façade. Elles peuvent aussi être surchargées de graffitis, quelquefois, elles sont renouvelées, régulièrement. D'autres qui ont demandé les moyens d'un échafaudage important, sont difficiles à atteindre et à renouveler.
Des touristes, chaque jour, viennent faire leur cueillette d'images avec tablette, téléphone portable ou appareil photographique plus perfectionné. Des étudiants font des mémoires, d'autres utilisent le décor pour tourner un film, faire une présentation de mode...
L'art urbain, hier considéré comme une pollution visuelle venue des États-Unis, s’intègre de plus en plus à la ville, il a ses sites répertoriés par les guides ou se dévoile au coin des rues.
Dans les arts de la rue, les styles, les techniques peuvent être très divers.
Et les sujets.
Quand il est question de peinture, même si elles ne sont pas les seules, les images de femmes, anonymes ou signées, ne sont pas loin. Dans les musées et dans les rues.
Ici quelques « femmes qu'on affiche », saisies, au hasard de balades, essentiellement dans les rues de Paris, surtout dans 13° et le 20°, à Nantes ou à Marseille.
Ces femmes qu'on affiche,
Rues de femmes,
Femmes des rues,
Femmes des murs.
Dessins,
Peintures,
Papiers collés.
Habillées ou dévêtues,
En noir ou en couleurs,
En cuir ou en taffetas.
Rêveuses,
Rêvées
Ou fantasmées.
Fillettes ou mamans,
Belles ou caricaturales,
Célèbres ou inconnues.
Seules , en groupe, légères, romantiques, provocantes,
Et même armées face aux passants,
D'un revolver, d'une bombe de peinture
Ou d'un appareil photographique !
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