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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Ces « Filles du Roi » qui ont peuplé le Québec

Ces « Filles du Roi » qui ont peuplé le Québec

C’est un fait, l’histoire des « Filles du Roi », bien connue de nos cousins du Québec, fait l’objet d’une grande ignorance dans notre pays. De même que le rôle éminent qu’a joué Marguerite Bourgeoys pour l’accueil de ces femmes dans la Nouvelle-France. Des émigrantes longtemps assimilées dans la population française à des « filles de joie ». Vrai ou faux ? Retour au siècle de Louis XIV...

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Le débarquement à Québec

Aux alentours de 1660, un constat préoccupant s’impose aux autorités du Royaume : la population coloniale de la Nouvelle-France est très largement constituée d’hommes venus là mettre en valeur ces terres neuves, soit comme agriculteurs ou trappeurs, soit comme maçons ou charpentiers. Aucune chance, dans ces conditions, de voir le peuplement se développer de manière significative. C’est alors que s’impose dans l’entourage du Roi l’idée d’envoyer vers ces nouveaux territoires des femmes seules destinées à épouser ces hommes seuls. Autrement dit, des jeunes filles, le plus souvent orphelines, et des veuves, toutes volontaires pour tenter l’aventure du Nouveau Monde en vue de trouver sur place un mari afin de constituer un foyer et de faire des enfants.

Majoritairement pauvres ou très modestes, ces femmes, d’un âge compris entre 16 et 40 ans – ni « folles » ni « estropiées » – sont principalement recrutées dans les orphelinats et les « Maisons de charité » de Paris, mais aussi de diverses provinces de France. En demeurant où elles vivent, elles sont vouées à une condition incertaine ou précaire. En Nouvelle-France, on leur donne l’assurance de trouver un mari et une vie confortable. Leur décision prise, les partantes pour cet exil volontaire embarquent à La Rochelle ou à Dieppe pour un long et pénible voyage vers cette Nouvelle-France devenue « province royale » en 1663. Toutes bénéficient de la tutelle officielle du Roi de France Louis XIV. Une tutelle qu’accompagne la certitude de pouvoir bénéficier, au moment de leur mariage, d’une dot royale de 50 livres et d’objets indispensables à l’établissement d’un ménage. Le monarque étant leur tuteur, ces femmes-là sont tout naturellement nommées les « Filles du Roi ».

 

Les bals de la Mère supérieure

Le premier bateau, le Phoenix de Flessingue, accoste à Québec le 30 juin 1663. Avant l’arrivée de ce navire, la jeune ville – Québec a été fondée en 1608 – compte 700 hommes pour seulement 65 filles à marier, et la Nouvelle-France une population d’origine européenne d’environ 2 500 personnes, très majoritairement de sexe masculin. Un déséquilibre qu’il était urgent de corriger. On imagine sans difficulté l’impatience qui règne sur le quai lorsque le Phoenix est amarré. Il transporte à son bord les 35 premières Filles du Roi. Elles ont pour nom Joachine Lafleur, Françoise Moisan ou Mathurine Thibault, pour ne citer que trois d’entre elles. À ces 35 pionnières s’ajoutent quelques passagères « de qualité », à l’image d’Anne-Élisabeth de Tarragon, parties vers la Nouvelle-France épouser des officiers ou des administrateurs de la colonie.

D’autres bateaux suivent jusqu’en 1773, tantôt au départ de La Rochelle, tantôt de Dieppe : la Constance de Cadix, l’Espérance, la Nativité, la Nouvelle France, le Prince Maurice, le Saint-Jean-Baptiste, le Saint-Louis, tous effectuent à plusieurs reprises le voyage vers les rives du Saint-Laurent. Avec, à leur bord, des émigrantes partagées entre la crainte de l’inconnu et l’espoir d’une vie meilleure. En une dizaine d’année, ce sont au moins 770 Filles du Roi qui sont débarquées en Nouvelle-France, soit à Québec, où elles sont placées sous la responsabilité les Ursulines, soit à Ville-Marie – l’actuelle Montréal – où elles sont prises en charge par Marguerite Bourgeoys – fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame – et les sœurs qui la secondent. Le rôle de ces religieuses : compléter l’éducation, notamment ménagère, des Filles du Roi, les accoutumer à leur nouvelle vie, et surtout les aider à trouver un mari dans la communauté coloniale. Marguerite Bourgeoys va même jusqu’à organiser des bals pour faciliter les rencontres ! En tout bien, tout honneur, cela va de soi !

Et cela fonctionne à merveille : en quelques mois, la plupart des Filles du Roi trouvent des hommes à leur goût et les épousent de leur plein gré, contrairement aux pratiques de mariage arrangé qui avaient alors cours partout dans le royaume de France et dans toutes les classes sociales. De ces unions naissent de nombreux enfants. À tel point qu’en 10 ans, la population de la Nouvelle-France se trouve triplée. Mais au-delà de leur rôle d’épouses, les Filles du Roi, sans doute animées par la foi des pionniers et la volonté de prendre en mains leur destin, se révèlent également précieuses comme bâtisseuses, comme soignantes et comme éducatrices pour les plus instruites. Celles qui vivent à la campagne apprennent de leur côté les métiers de la terre et le fonctionnement des armes, et pas seulement pour se défendre des Iroquois. À noter que les chasseurs sont fortement incités à se marier : faute de convoler en justes noces, ils sont menacés de perdre leur permis de chasse* !

 

Le vent de la calomnie

Y a-t-il eu des prostituées parmi les Filles du Roi, comme cela a été longtemps affirmé ? Cette tache sur leur réputation a pour origine les écrits polémiques et provocateurs du Baron de Lahontan, un homme de lettres qui, de retour d’un voyage en Nouvelle-France, écrivait ceci en 1703, pour « divertir » ses lecteurs : « Après ces premiers habitans vint (...) une petite flote chargée d’Amasones de lit & de troupes femelles d’embarquement amoureux. Ces nonnes de Paphos ou de Cythère apportoient la bénédiction. (...) Ce chaste troupeau étoit mené au pâturage conjugal par de vieilles & prudes bergères venues sur plusieurs vaisseaux chargez de filles de moyenne vertu envoyées de France sous l’intendance de Talon* pour prendre mari en Nouvelle-France (...) et que les époux choisissaient de la manière que le boucher va choisir les moutons au milieu d’un troupeau. »

Un propos qui n’aurait sans doute pas trouvé tant d’oreilles complaisantes si, à peu près à la même époque, n’avait été décidé par le Roi la déportation de force vers la Louisiane de contingents de voleurs et de putains ramassés dans les rues ou sortis des prisons pour aller peupler la nouvelle colonie. Dès lors, il n’y avait qu’un pas à franchir pour amalgamer ces prostituées du 18e siècle avec les Filles du Roi. Dans une société française friande de médisance, ce pas a été franchi, et l’image des Filles du Roi en a été durablement affectée. La Québécoise Irène Belleau, présidente-fondatrice de la Société d’histoire des Filles du Roy, balaie aujourd’hui fermement cette accusation : « Nous savons qu’il n’y a pas une seule fille recrutée en France qui était une fille de joie au moment de son départ. Avec les références qu’on leur demandait, ça ne se peut pas ! » Et le fait est que la sélection des jeunes filles destinées à émigrer vers la Nouvelle-France était d’autant plus rigoureuse qu’elle était le plus souvent confiée à des prêtres ou à des communautés religieuses particulièrement sévères sur la question des mœurs.

En 2013 a été fêté, tant en France qu’au Québec, le 350e anniversaire du premier voyage des Filles du Roi vers le Nouveau Monde. Mais si l’évènement a été peu remarqué en France, mis à part à La Rochelle et à Dieppe où ont eu lieu des commémorations, il a revêtu une grande importance au Québec, au point de donner lieu à de nombreuses manifestations dans toute la Belle Province, et cela durant plusieurs mois. Et pour cause : de très nombreux Québécois sont des descendants directs ou indirects de ces Filles du Roi, et ceux qui n’ont pas de lien familial avec elles n’en sont pas moins conscients de l’importance fondamentale du rôle de ces femmes dans l’essor initial du pays où ils ont vu le jour. Au point que tous rendent désormais un hommage mérité à ces Filles du Roi en leur décernant un très joli titre de gloire : « Les Mères de la Nation » !

 

La toute première règlementation en matière d’ouverture du permis de chasser à des ayants-droits n’appartenant ni à la noblesse ni à l’Église date d’une ordonnance de 1661, complétée quelques années plus tard, en 1669.

** Jean Talon a été le 2e Intendant de la Nouvelle-France après Louis Robert. Il est toutefois le premier à s’y rendre. Il débarque à Québec le 12 septembre 1665 et, entre autre tâches, supervise personnellement l’arrivée des Filles du Roi.


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19 réactions à cet article    


  • gruni gruni 22 septembre 2014 10:54

    Bonjour Fergus


     « Nous savons qu’il n’y a pas une seule fille recrutée en France qui était une fille de joie au moment de son départ. Avec les références qu’on leur demandait, ça ne se peut pas.

    Je me demande quelles étaient ces fameuses références. Enfin si les filles du roi partaient de leur plein gré c’était déjà ça. Une sacrée aventure en tout cas.
    Je sais qu’en Australie se sont les forçats qui ont été déportés par les Anglais pour peupler et développer le pays. Une seconde chance pour eux aussi.

    Merci pour ce texte instructif ;


    • cedricx cedricx 22 septembre 2014 13:09

      Je sais qu’en Australie se sont les forçats qui ont été déportés par les Anglais pour peupler et développer le pays



      Tout comme en Nouvelle-Calédonie on a envoyé pêle-mêle bagnards, communards, révoltés des colonies, condamnés de droit commun transportés là-bas pour des faits parfois mineurs...  

    • Fergus Fergus 22 septembre 2014 13:17

      Bonjour, Cedricx.

      Vous avez raison de souligner que de nombreuses colonies (notamment françaises et britanniques) ont été peuplées, au moins partiellement, par des délinquants, des adversaires politiques et des prostituées.

      Rappelons, pour la Nouvelle-Calédonie, que de nombreux « communards » y ont été déportés, notamment Louise Michel et Henri Rochefort. 


    • Fergus Fergus 22 septembre 2014 11:16

      Bonjour, Gruni.

      Pour ce qui est « références » dont parle Irène Belleau, je n’ai pas creusé le sujet, mais elle en a souvent parlé dans ses conférences, et cette information n’est remise en question par personne. Et pour cause : l’image du roi étant en jeu, dans la mesure où il parrainait ces départs, il est certain que les prêtres et les congrégations qui ont soutenu les candidatures de ces femmes, soit pouvaient attester directement de leur conduite lorsqu’elles appartenaient à des « maisons de charité » qu’ils ou elles géraient, soit s’appuyaient sur des enquêtes de moralité.

      Pour ce qui est de l’aventure, c’est sûr qu’il fallait une sacrée dose de courage mental pour émigrer ainsi vers des terres inconnues.


      • Fergus Fergus 22 septembre 2014 15:01

        Bonjour, Je Me Souviens.

        Merci pour ce lien. Si l’on considère que le coût sur pied d’une vache de nos jours varie grosso modo de 1200 (laitière) à 2400 euros (bête à viande), cela montre que les équivalences de monnaie ne sont pas très pertinentes en termes de coût de la vie dans la mesure où le rapport d’une population aux produits et au bétail varie fortement d’une époque à l’autre.

        Il serait intéressant à cet égard de pouvoir disposer d’une étude comparatives des valeurs d’usage au fil du temps.


        • aimable 22 septembre 2014 15:12

          bonjour Fergus !
           « filles du roi » pour ces filles du peuple !
          et ces dames de la cour , on les appelait comment ?


          • Fergus Fergus 22 septembre 2014 15:37

            Bonjour, Aimable.

            Pas de confusion possible avec les vraies filles du Roi : dès le berceau, elle portaient le titre de Filles de France et étaient nommées Dames, contrairement aux filles des membres éminents de la noblesse qui portaient le titre de Demoiselles.



            • Fergus Fergus 22 septembre 2014 17:54

              Bonjour, Crab2.

              Merci pour la voix de Patricia Petibon. J’aime bien cette chanteuse, non seulement pour sa voix, mais aussi pour son espièglerie et son nez en trompette !


            • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2014 23:33


              Bonjour Fergus

              Filles de roi, ou filles de joie, quelle importance quand on avait traversé l’océan.
               En tout cas la plupart ne parleront, et on les comprend, de leur passé misérable, à leurs descendants..Pourquoi réveiller le passé douloureux, le mettre sur ses héritiers comme une charge. 
              La tentation était grande, souvent , de s’inventer plutot une histoire à son avantage.

              Telle ex bonne de château, s’inventera un passé de princesse....
              D’autant plus tentant que beaucoup de ces exiles ne partaient pas de leur propre gré, mais pour fuir un histoire judiciaire, l’opprobre...

              Beaucoup d’américains font le voyage à l’envers, pour retrouver maintenant leurs racines nobles....Et sont souvent déçus...Je me souviens d’un reportage d’arte qui avait traité ce genre d’histoire, avec pas mal d’humour.

              Jack Kerouac a longtemps cherché en Bretagne ses descendants...
              En vain, il aurait pu chercher longtemps, car le nom avait été changé. Son aïeul, vivant dans le conté de Chataulin, avait semble t’il violé une fille, et avait eu le choix entre la prison ou le bateau...
              .
              De même que beaucoup d’anglais fuyant en Australie, en Amérique.....les gens qui s’entassent sur la classe pont sont la misère de l’europe, conclura Stevenson faisant la traversée avec eux, avec l’idée d’en écrire un récit...
              Cela donnera « Silverado »...

              • Fergus Fergus 23 septembre 2014 09:20

                Bonjour, Bakerstreet.

                Personnellement, je n’ai pas de regard négatif sur les prostituées qui ont été contraintes à l’émigration car il est évident que le choix de cette activité était lié à la grande misère économique dans laquelle ces femmes vivaient. D’autres prostituées, les catins agissant dans les milieux de la grande bourgeoisie, voire de la noblesse, n’ont évidemment pas connu cette déportation, eu égard aux relations « commerciales » qu’elles entretenaient avec les hommes de pouvoir ou d’influence.

                Il n’empêche, tolérance ou pas, qu’il était normal que les calomnies dont ont été victimes au 18e siècle les Filles du Roi, soient mal vécues par celles-ci, et soit même encore aujourd’hui un sujet d’irritation chez les historiens du Québec. A noter que ces femmes ne se sont pas réinventé une histoire à leur avantage : les origines de la majorité d’entre elles sont connues, et la moyenne d’âge de 20 ans ne permettait pas de s’être construit un roman crédible, d’autant plus que l’on savait quelle paroisse les avait recommandées ou par quelle « Maison de Charité » elles avaient transité. Qu’il y ait, parmi ces jeunes filles et ces femmes, quelques prostituées repenties, c’est possible, sinon probable, sachant qu’elles venaient quasiment toutes de milieux très défavorisés, mais cela ne justifiait pas un amalgame touchant l’ensemble des Filles du Roi.

                Quoi qu’il en soit, j’insiste sur le fait qu’on ne peut comparer ces Filles du Roi, au statut si particulier, avec les déportés de Louisiane, très largement contraints en échange de l’oubli de leur passé judiciaire.


              • bakerstreet bakerstreet 23 septembre 2014 17:10

                Fergus

                Nous sommes d’accord. Je n’ai d’ailleurs aucun regard méprisant sur les prostitués, bien sûr ; Brassens a écrit très bien sur elle. 
                De toute façon, en ces temps anciens, l’arrachement à sa famille, et à ses parents, ou à son pays, était quelque chose d’assez anecdotique, et ne donnait pas je pense place à un traitement particulier....
                Nul prise en charge psychologique, un mot qui n’’existait pas. 
                La misère, la mort, sont acceptés souvent avec fatalité, avec l’aide de l’église. N’oublions pas que pendant longtemps, la vie n’était construite et acceptée dans ses épreuves, que dans ce but : Le jugement dernier, bien plus important que l« épreuve du bac...

                Entendu ce matin sur france culture un très beau reportage sur le Paris du dix-huitième, pas l’arrondissement, mais le siècle, avec son cortège de misère et d’horreur qu’on pourrait dire banal. 
                 » Les enfants sont beaux, jusqu’à sept ou huit ans, et ne semblent pas affecté par l’horreur des situations qui les entoure« , nous dit un chroniqueur de l’époque.....

                Ces billets sont courts et pas très nuancés. Je pense que le »storrytelling a été inventé, ensuite, par les générations d’après, qui avaient après avoir réussi, envie de belles armoiries....

              • bakerstreet bakerstreet 23 septembre 2014 17:14
                D’ailleurs, combien d’américains situent leur lignée en provenance du « Mayflower » qui arriva avec sa centaine de premiers immigrés ? ..

                Sans doute bien plus que pourrait contenir une bonne dizaine de Titanic. .....

              • Fergus Fergus 23 septembre 2014 17:59

                @ Bakerstreet.

                Pour ce qui est du regard porté sur les prostituées, celui de Brassens (dont je suis un grand amateur) est sans doute l’un des plus tolérants et des plus poétiques de notre culture.

                Pour ce qui est de Paris, il subsistait effectivement tant de misère dans les quartier à l’aube du 18e siècle que l’on peinerait à se l’imaginer aujourd’hui. Mais la ville se transformait en bien, en grande partie grâce au lieutenant-général de police La Reynie qui a développé le pavage des rues, mis en place les premiers services de ramassage des ordures et installé des milliers de lanternes d’éclairage, ancêtres des lampadaires. En outre, dès la fin du 17e siècle sont arrivés les premiers carosses omnibus et les péniches de douche. Par la suite, tout s’est accéléré avec la numérotation des rues, la modernisation des hôpitaux, l’éclairage public, etc.

                Bonne fin de journée.


              • aimable 23 septembre 2014 10:03

                ces filles avaient autant de noblesse que ces dames de la cour , qui avaient des moeurs très libertins qui ressemblaient a de la prostitution !!


                • aimable 23 septembre 2014 10:34

                  quant a ces nobles , beaucoup ont un palefrenier , jardinier etc ... comme ancêtre  !
                   maman surement , papa peut-être !!
                  de toute façon , nous avons les racines que nous avons !!!!


                • Fergus Fergus 23 septembre 2014 10:36

                  Bonjour, Aimable.

                  On peut en effet penser que ces femmes étaient dignes, par leur caractère et leur conduite, de mériter le parrainage royal et de devenir ainsi des « Filles du Roi ».

                  Sur les mœurs très libertines des femmes de la Cour, je serais nettement plus réservé que vous : la noblesse comptait des profils féminins très contrastés, allant des « dames à la cuisse légère » aux « grenouilles de bénitier » nombreuses à l’époque. Qui plus est, nous étions alors sous Louis XIV, et le libertinage n’était pas ce qu’il est devenu sous la Régence puis sous Louis XV.


                • Radix Radix 23 septembre 2014 11:33

                  Bonjour Fergus et Aimable

                  En ce qui concerne l’ascendance roturière de beaucoup de famille de la noblesse je me souviens de la jolie réponse qu’avait fait un roturier, récemment anoblit par le Roi à la suite d’un exploit militaire, à un noble d’une grande famille qui moquait sa récente noblesse : « Monsieur, vous êtes fier de vos ancêtres et des exploits qu’ils ont accomplit ? ». Comme il acquiesçait, il poursuivit : « Considérez donc que je suis l’ancêtre de ma lignée ! ».

                  Radix


                  • Fergus Fergus 23 septembre 2014 17:37

                    Bonjour, Radix.

                    Merci pour cette jolie formule. Le railleur, s’il avait eu une once d’esprit, aurait d’ailleurs dû s’abstenir de se moquer, son seul mérite à lui s’étant limité à hériter de la particule d’un titre mérité par un autre bien avant lui.

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