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Chanson française : la planète Lafore

Un Marseillais de trente ans, David Lafore est en tournée nationale. Cet artiste encore peu connu de la scène parisienne a déjà son public. Son album « Cinq têtes » est à découvrir pour les oreilles curieuses.

David Lafore est un jeune chanteur français qui promet. La qualité de son travail d’écrivain et de musicien est assez rare pour qu’on y prête l’oreille. Il n’est de meilleur messager pour un poète que la muse Calliope. Celle-ci semble s’être penché sur le berceau de David Lafore, et même d’y avoir renversé sa bière... Nous ne sommes plus au temps où la musique transportait à l’auditeur les ballades de l’amour courtois du XIV° siècle, mais les baladins sont toujours là. N’est pas Villon qui veut malgré les facilités du disque (ou à cause d’elles), et tenir la barre haute n’a rien à voir avec les facilités artistiques auxquelles nos oreilles sont rompues depuis qu’on nous staracadémise.

David Lafore -révélation de Bourges 2004- vient de sortir une perle en forme d’album à "Cinq Têtes". Ce trentenaire marseillais d’adoption est amoureux de la mouette rieuse et adepte d’une courtoisie toujours proche de la galéjade. Cela fait dix ans qu’il promène ses guêtres autour du vieux-port, textes cousus-main en poche, et les chante à nos oreilles réjouies. Pour qui l’a vu démarrer dans les cabarets de la Plaine, il est clair que cet oiseau là a toujours su s’entourer de musiciens de talent, tous ensemble au service de sa plume. Puis sa présence scénique, magnétique, a vite su conquérir les coeurs, et les producteurs.

Après deux CD auto-produits (collectors) le voilà enfin, ce fils légitime de Dutronc et de Rimbaud, dans nos bacs-à-disques, soutenu par FIP. Et c’est une bouffée d’oxygène, venue de la Méditerranée, pour tous ceux qui en avaient leur claque de respirer les pots d’échappements des fils et filles "de" qui polluent notre PAF. C’est bien à la renaissance de la chanson française bien écrite que David Lafore participe, et comment : petits cris de guitare jouissive (Au feu), chromatismes tiraillés des petites touches d’accordéon (Bye Bye), une voix nostalgique en diable (Coeur de pitre, une merveille....) un très éclectique flûtiste, un chaleureux percussionniste (Djamel Taouacht), une fanfare Kusturicienne (Les babines), un piano jazzy (Nuits blanches), mais aussi un violon, violoncelle, alto, (par des musiciens d’Arthur H), bref, un vrai régal d’arrangement.

Mais que nous dit-il, ce poète du XXI° ? Chair, sens, alcools, murmures, paysages et poissons pourris sont dans le road-movie chaloupé de Lafore, aux trouvailles de texte souvent très heureuses : "Au fond du temps/ Vautré dans la tendresse/ Je reste à périr/ En souriant". (Merci à l’éditeur de nous livrer les textes de Lafore, tous reproduits à l’intérieur). J’irai applaudir à la scène l’animal à "cinq têtes" . Ce gars-là nous réserve des surprises ; pour moi en tous cas, il compte déjà parmi les grands. David Lafore était le 8 décembre à Paris au théâtre Mouffetard.


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