Chants Sacrés inter-religieux : L’île de la Réunion, Soufis et Hindous chantent les louanges d’Allah
Le 15 avril 2011, l’île de la Réunion[1], a confirmé cette appellation de « Laboratoire de l’Humanité » que lui avait donné un Maître Soufi originaire du Sénégal, Cheikh Abdoulaye DIEYE(ra), lors de sa première venue dans l’île durant les années 80.
En effet, à l’initiative de l’International Sufi School of Shaykh Ahmadou Bamba et de l’Ashram de la Mère AMMA, un concert de chants sacrés, fut organisé dans le petit village de l’Entre-Deux. Un évènement unique, à la fois inespéré et rêvé, tant par les sceptiques que par ceux qui sont convaincus qu’une grande fraternité est possible entre les différentes religions.
Deux heures durant, les chanteurs de l’Ecole Soufie et de l’Ashram d’Amma ont transporté les spectateurs au rythme du Dhikr de la Tradition soufie, des Bhajans de la Tradition Hindoue et des chants Chrétiens. La fusion de l’Hindouisme et de l’Islam soufi ont produits des moments forts en émotion ; au son des Allah, des La ilaha illallah se mêlèrent les mantras Hare Krishna Hare Rama et les paroles d’amour adressées à Jésus.
D’une seule voix, balayant les appartenances particulières et les frontières entre les hommes, il fut donné à tous ceux qui étaient présents ce soir là, un public cosmopolite de fans et de curieux, croyants, humanistes et athées, de percevoir l’empreinte du divin, de chanter qu’il n’y a qu’un seul Dieu et de prendre conscience que l’Humanité est une.
L’évènement vient bousculer un ordre établi, certes, mais il témoigne avant tout que le chant sacré, libéré de la codification étroite du dogme peut être est au service de la religion, originellement garant de la Paix.
« Le chant sacré n’est pas le propre d’une religion, il les transcende toutes parce qu’il possède cette dimension universelle de créer une entente harmonieuse entre personnes de différentes confessions » nous confie Alia, membre du groupe des Soufis.
Aujourd'hui, nul ne peut nier le rôle de conscientisation du chant sacré dans les problèmes sociaux, car l’éveil de l’être divin, ouvre le cœur de l’homme à l’unicité divine.
Le chant sacré constitue le lien spirituel entre Dieu et l’homme. Il suscite au plus profond de l’âme, l’émotion d’amour qui invite tous les humains, chacun selon sa fidélité, à se souvenir de sa nature divine. S’il est Chrétien, il éveillera en lui l’être Christique. S’il est Hindou, il éveillera en lui l’être Védique. S’il est Juif, il éveillera en lui l’être Hébraïque. S’il est Musulman, il éveillera en lui l’être Coranique et s’il est Bouddhiste, il éveillera en lui l’être boddhisattva.
Cette « magie », Soufis et Hindous la définissent comme un voyage intérieur permettant de se rapprocher de Dieu et de se fondre dans son amour. Il ne fait aucun doute, au regard du ravissement qui se lisait sur les visages, que la magie a opéré ce soir là.
- le discours de cloture
- discours commun par le Cheikh et le Swami.
Si l’île de la Réunion a porté un tel évènement, c’est parce que deux hommes, Cheikh Aly N’DAW, Maître Soufi et Swami PREMANANDA, Maître Hindouiste ont toujours travaillé au rapprochement des cultes et des cultures. Tous deux ont à cœur de faire prendre conscience que « la différence est une nécessité de vie », et que derrière toutes les religions, se cachent des éléments communs à tous les êtres humains, notamment la recherche de la paix.
Que l’on se dise Bonjour, Om Nama Shivaya, Shalom, Om Shanti, Assalam Aleikum, tout est expression de Paix à l’égard de son semblable !
- Cheikh Aly N’DAW, Maître Soufi
International Sufi School of Shaykh Ahmadou Bamba
« J’ai toujours en mémoire ce conte soufi pour parler de notre amitié. C’était deux êtres liés par une amitié de longue date, et entre temps, les évènements de la vie ont fait qu’ils se sont séparés. Un jour, l’un d’entre eux a voulu rendre visite à l’autre, et il lui fallu des mois, pour arriver une nuit et frapper à sa porte.
Celui qui était à l’intérieur a demander : c’est qui ?
Celui qui était à l’extérieur lui répond : c’est moi !
Il s’entend alors répondre : il n’y a pas de place pour deux "moi" . Très chagriné, il s'en retourne sur ses pas. L’année suivante, il revient tout de même le voir, puis frappe à sa porte.
L’autre à l’intérieur redemande : c’est qui ?
et répond alors : c’est toi !
Hé bien voilà, c’est notre amitié. ».
- Swami PREMANANDA, Maître Hindouiste de l’Ashram de la Mère AMMA (Maison de l’Inde de St Louis – île de la REUNION)
« L’histoire a commencé il y a très longtemps, avec le Cheikh Abdoulaye Dieye (…) Je l’ai invité à l’Ashram, il m’a dit j’ai un fils, (son disciple), je vais l’envoyer à la Réunion, tous les deux, exprimez votre amour pour Dieu et montrez à tout le monde que c’est possible, par le chemin de l’amour, d’arriver à unir tant d’âmes dans le chant de Dieu, le service et le partage. ».
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